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Environnement

Voici pourquoi il faut atteindre la carboneutralité d'ici 2050

Illustration Myriam Wares
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Photo portrait de Élizabeth Ménard

Élizabeth Ménard

2021-06-03T11:00:00Z
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Le Canada s’est engagé à devenir carboneutre d’ici 2050 pour éviter les pires impacts des changements climatiques. Qu’est-ce que ça veut dire et comment pouvons-nous y arriver? On vous l'explique en six questions.  

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1. C’est quoi, la carboneutralité?  

C’est avoir un bilan carbone à zéro. Être carboneutre, ça veut donc dire ne pas émettre de gaz à effet de serre (GES) ou compenser ceux qu’on émet par des moyens reconnus, comme planter des arbres.  

En 2015, le Canada et 194 autres pays se sont engagés à devenir carboneutres d’ici 2050 : c’est ce qu’on appelle l’Accord de Paris.  

Illustration Myriam Wares
Illustration Myriam Wares

2. Pourquoi faut-il être carboneutre d’ici 2050?  

Pour éviter les pires impacts des changements climatiques. Les GES sont responsables du réchauffement climatique, qui entraîne les changements climatiques, dommageables pour les populations et les écosystèmes. Ce réchauffement est irréversible. 

Selon les travaux du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), il faut limiter le réchauffement à +1,5°C par rapport aux niveaux préindustriels pour éviter les impacts les plus dévastateurs des changements climatiques d’ici 2100.  

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Pour y parvenir, il faut devenir carboneutre d’ici 2050, et, pour ce faire, les pays se sont fixé des objectifs dans le temps, la prochaine cible étant celle de 2030. 

3. Quelle est la cible canadienne de réduction des GES à atteindre pour 2030?  

Une diminution de 40 à 45% des émissions de GES. En 2015, dans le cadre de l’Accord de Paris, le Canada s’était engagé à réduire ses émissions de GES de 30% d’ici 2030, par rapport aux niveaux de 2005. 

Mais, en avril dernier, lors du Sommet sur le climat, cet objectif a été revu à la hausse et plutôt fixé à de 40 à 45% d’ici 2030. 

Illustration Myriam Wares
Illustration Myriam Wares

4. Ça représente quoi, 40 à 45% de réduction de nos GES?  

Tout un changement! De 40 à 45% des émissions canadiennes, «ça correspond aux émissions annuelles de 63 à 71 millions de véhicules passagers», soit environ 300 millions de tonnes d’équivalent CO2, explique Estelle Louineau, des Shifters Montréal.  

En 2018, il y avait 35 millions de véhicules immatriculés au Canada. Donc même si l'on éliminait toutes les voitures à essence de nos routes, on serait encore loin de notre objectif de carboneutralité : il est évident que de grands changements et des politiques gouvernementales draconiennes seront nécessaires pour l'atteindre. 

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5. D’où proviennent les émissions de GES au Canada?  

Surtout du pétrole et des transports. Le secteur de la production pétrolière et gazière est en première position, avec 26% des émissions canadiennes, suivi du secteur des transports, qui en représente 25%. À eux seuls, ces deux secteurs représentent donc plus de la moitié des émissions de GES au pays.  

«Ces deux secteurs semblent donc à privilégier dans les mesures à prendre», souligne Estelle Louineau, qui détient une maîtrise en génie énergétique.  

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«Cela veut dire que le gouvernement doit prendre ses responsabilités et réorganiser le territoire pour que cela soit possible pour les habitants», estime-t-elle.  

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Illustration Myriam Wares
Illustration Myriam Wares

Le troisième secteur en importance est celui des bâtiments, puisque plusieurs d’entre eux se chauffent avec des énergies fossiles. « L’électrification du chauffage pourrait être une mesure importante également, si elle est couplée à une production d’électricité renouvelable, bien entendu», mentionne Estelle Louineau. 

6. Les importations affectent-elles notre bilan?  

Non. Ce qui est compté dans le bilan canadien, c’est ce qui est produit sur le territoire canadien. Donc lorsque que vous achetez des biens fabriqués en Chine, par exemple, ils sont comptabilisés dans le bilan chinois.  

C’est un problème qui est dénoncé par de nombreux intervenants, car cette façon de comptabiliser les GES déresponsabilise les gouvernements et les individus de la consommation qui a lieu sur leur territoire.  

Si vous voulez en savoir plus là-dessus, l'épisode de balado ci-dessous pourrait vous intéresser (et il ne dure que 5 minutes).

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Vous aimez les illustrations de cet article? On a jasé avec l'illustratrice Myriam Wares de sa démarche. À lire ici!

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