Frappe meurtrière en Ukraine: Zelensky dénonce une «faible» réaction américaine

AFP
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dénoncé samedi la «faible» réaction de l’ambassade américaine en Ukraine à une frappe meurtrière la veille à Kryvyï Rig, lui reprochant notamment d’avoir «peur» de dire que le missile l’ayant causée venait de la Russie.
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Une attaque de missile russe a fait au moins 18 morts, dont plusieurs mineurs, dans un quartier d’habitation et à proximité d’une aire de jeux pour enfants de cette ville du centre de l’Ukraine, selon les autorités locales.

L’ambassadrice américaine en Ukraine, Bridget Brink, avait dit vendredi soir être «horrifiée» par cette «frappe de missile balistique», sans en mentionner la provenance.
«Malheureusement, la réaction de l’ambassade américaine est désagréablement étonnante: un pays et un peuple si forts, et une réaction si faible», a critiqué Volodymyr Zelensky samedi.
«Ils ont même peur de prononcer le mot “russe” en parlant du missile qui a tué les enfants», a-t-il ajouté dans les réseaux sociaux.
Les États-Unis ont été le premier allié de l’Ukraine, soutenue militairement et financièrement depuis le début de l’invasion russe en février 2022, mais le président Donald Trump a multiplié ces derniers mois les critiques contre Volodymyr Zelensky.
La frappe de vendredi, l’une des pires des dernières semaines, a particulièrement choqué, notamment à cause du jeune âge de certaines des victimes. Les mineurs décédés étaient âgés de 3 à 17 ans, selon Volodymyr Zelensky.
Volodymyr Zelensky a repris une autre partie du communiqué de l’ambassadrice américaine, qui avait estimé que ce type de frappe était «la raison pour laquelle la guerre doit se conclure».
«Oui, la guerre doit cesser. Mais pour y parvenir, nous ne devons pas avoir peur d’appeler un chat un chat. Nous ne devons pas avoir peur de faire pression sur la seule personne qui continue cette guerre et ignore toutes les propositions du monde pour y mettre fin», a-t-il dit.
L’Ukraine accuse la Russie de jouer la montre pour profiter de son avantage sur le front afin de conquérir davantage de territoire.
Les États-Unis avaient proposé un cessez-le-feu inconditionnel de 30 jours, accepté par Kyïv, mais pas par Vladimir Poutine.
Le président américain Trump, après les négociations séparées en Arabie saoudite, n’a pu qu’obtenir un accord pour un cessez-le-feu en mer Noire et un moratoire concernant les frappes sur les infrastructures énergétiques.
Depuis, Kyïv et Moscou s’accusent quotidiennement de violer ce moratoire, à l’application de toute façon très floue, en visant des cibles énergétiques.
Quant à la trêve maritime, le Kremlin l’a ensuite rendue conditionnelle à la levée de sanctions par les pays occidentaux, ce que l’Europe ne semble pas prête à accepter.