Un hommage poignant de la part du frère de Mélanie Renaud
Sarah-Émilie Nault
«Ma sœur est morte dans mes bras et quand elle est décédée, j’ai voulu avoir son image avec moi pour toujours», confie Daniel Renaud, le frère de la défunte chanteuse Mélanie Renaud qui s’est fait tatouer le visage de son idole.
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C’est la photo de couverture de l’album Feux d’artifice de sa sœur, Mélanie Renaud, que Daniel Renaud a choisie comme premier (et probablement unique) tatouage.
Pour l’homme de 50 ans, ce superbe portrait de sa petite sœur gravé dans sa chair pour le reste de sa vie est une fierté. Il faut dire que Daniel était très proche de sa sœur artiste qui a combattu un cancer incurable des ovaires pendant de nombreuses années et qui est décédée le 14 mai 2024 à l’âge de 42 ans.
«Mélanie, c’est spécial. Elle m’impressionnait sur toute la ligne, notamment par sa présence sur scène. Les gens n’ont pas connu qui elle était vraiment. Elle était beaucoup plus que la chanson J'm’en veux. C’était une artiste accomplie qui mérite d’être découverte», souffle-t-il.
Des trois séances, totalisant un bon 9 heures de travail pour l’artiste François Michaud de Tank Tattoo, ce sont les premières qui ont été pour lui les plus émotives.
«Je ne l’avais pas dit à personne. Ma mère déteste vraiment les tatouages, mais quand je lui ai montré le mien, elle s’est mise à pleurer», raconte-t-il.
«Je le trouve parfait. Je lui parle tous les jours. Elle me regarde et son regard est assez intense», ajoute celui qui avait 7 ans lorsque Mélanie est arrivée d’Haïti avec sa sœur Lucie pour faire partie de la famille.
Mélanie avait alors 9 mois et sa sœur biologique, un an.
Héritage et sobriété
Il explique que Mélanie lui a laissé un bel héritage. Le désir, notamment, de poursuivre son chemin de vie dans la sobriété.
«Elle avait arrêté de consommer depuis 4 ans et moi depuis 13 ans. Elle est venue dans les fraternités, car elle voyait que j’allais mieux. Elle s’y est fait plein d’amis, de belles personnes qui sont venues la voir jusqu’à la fin. On a même fait un meeting aux soins palliatifs. C’est ce qu’elle voulait», explique le papa d’une fillette de trois ans, qui est la filleule de chanteuse.
«Elle sait qu’elle est rendue au ciel», dit-il.
Le grand frère souligne la force de sa petite sœur qui a écrit la superbe chanson Balade sur un fil de fer alors qu’elle était malade et qu’elle savait qu’elle allait mourir.
«On l’a vu tellement souffrir, c’est mieux comme ça», conclut-il en un souffle.