Un autre espoir slovaque du CH attire l’œil des vétérans
Jonathan Bernier
En sa qualité de premier choix à la séance de sélection, Juraj Slafkovsky était le joueur que tout le monde attendait au camp du Canadien. Sans être décevant, le Slovaque passe un peu sous le radar. C’est le cas du point de vue, non seulement des amateurs et des médias, mais également des vétérans de l’équipe.
C’est plutôt son compatriote, Filip Mesar, réclamé au 26e rang (tout de même un choix de premier tour) qui a présentement la cote auprès de ceux qui occupent le vestiaire du Tricolore depuis quelques saisons.
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Du moins, c’est le premier nom qui est venu aux lèvres de Nick Suzuki et de Josh Anderson lorsqu’ils ont été appelés vendredi à nommer la recrue qu’ils considéraient s’être le plus démarqué jusqu’à présent.
«Je trouve Mesar très impressionnant. Il joue comme un pro. Il a montré beaucoup de beaux "flashs"», a déclaré le capitaine du Canadien.
À ses deux premières sorties dans l’uniforme tricolore, le numéro 48 ne s’est pas inscrit sur la feuille de pointage, mais il s’est effectivement illustré par la fluidité de ses mains et par son flair offensif. Et ce, tant à l’aile qu’au centre.
«Quelques jeunes se distinguent. Mesar connaît un bon camp. Il paraît très bien lors des entraînements», a déclaré Anderson, énumérant également au passage Owen Beck et Slafkovsky.
Un débat jusqu’à la fin
Mis au parfum des propos de ses deux joueurs, Martin St-Louis a reconnu qu’ils avaient un bon oeil.
«Ce sont des gars qui sont allés dans les tranchées, qui ont eux-mêmes vécu leur propre progression. Ils reconnaissent certainement des choses qu’ils ont vécues au même âge, a indiqué l’entraîneur-chef du Canadien. Filip a les qualités d’un choix de premier tour, donc je ne suis pas surpris qu’ils l’aient remarqué.»
Pour revenir à Slafkovsky, il a assurément le physique de l’emploi. Néanmoins, jusqu’à la toute fin du camp, le débat risque de faire rage à savoir s’il doit amorcer la saison à Montréal ou à Laval. Débat dans lequel Anderson n’a pas voulu embarquer.
«C’est difficile de vivre un premier camp d’entraînement. Il est encore très tôt. On doit lui donner quelques matchs supplémentaires pour qu’il puisse travailler un peu sur son jeu», a-t-il indiqué visiblement pas tout à fait convaincu.
«Évidemment, vous avez constaté ses attributs. C’est un gros bonhomme, il a un bon bâton et il patine comme le vent», a-t-il poursuivi.
L’OHL: belle option pour Mesar
Dans le cas de Mesar, à moins d’une grande surprise, il n’y aura pas de place pour lui dans l’immédiat avec le grand club. De son côté, ce sera entre Laval et Kitchener, l’équipe qui détient ses droits dans la Ligue de hockey junior de l’Ontario.
Puisqu’il a disputé ses deux dernières saisons dans les rangs professionnels, à Poprad, en Slovaquie, un retour chez les juniors n’est probablement pas l’option la plus attrayante pour l’attaquant de 18 ans.
Suzuki, qui a lui-même évolué pendant deux saisons dans ce circuit après avoir été un choix de premier tour des Golden Knights de Vegas, n’hésiterait pas à conseiller le circuit ontarien à son futur coéquipier.
«Je sais qu’il veut jouer pro, mais il n’y a pas de mal à aller dans l’OHL. Il ne le saisit peut-être pas très bien, mais là-bas, il va empiler les points, être utilisé dans toutes les situations. Il aura 20 minutes de temps de glace par match. Pour le développement d’un joueur, ce sont des conditions idéales.»
Lors de ces deux saisons en question, Suzuki avait brûlé le circuit ontarien avec des récoltes de 100 et 94 points. En tant que capitaine de l’équipe, peut-être qu’il aura une influence sur le choix de Mesar.