Trois grandes priorités pour une future administration Coderre
Félix Lacerte-Gauthier
Trois crises frappent simultanément Montréal, selon le parti de Denis Coderre, qui fera de la sécurité, de l’habitation et de l’environnement ses priorités s’il est élu aux prochaines élections municipales.
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«Ma seule attaque est de m’attaquer aux problèmes de Montréal», a lancé M. Coderre, qui avait réuni les troupes d’Ensemble Montréal lundi matin pour dévoiler la plateforme électorale de son parti. Celle-ci a pour ambition de bâtir la ville «pour la prochaine génération» et de lui donner des orientations pour les 25 prochaines années.
Néanmoins, les grandes lignes présentées ne sont que «la pointe de l’iceberg», alors que le parti promet de détailler certains de ses engagements au cours de la campagne électorale à venir. «Le but est plutôt de présenter la vision qui a mené au processus», a résumé Guillaume Lavoie, candidat à la mairie de Villeray-Saint-Michel-Parc-Extension et coprésident de la plateforme électorale d’Ensemble Montréal.
Des priorités
Première des crises qui frappent la ville, selon le parti, celle de la sécurité publique. «Même s’il y en a qui n’y croit pas, ou qui souhaiterait qu’on parle d’autres choses, c’est une réalité qui est hors norme pour ce que Montréal est, et doit être. Montréal n’est plus la ville sécuritaire que nous avons connue», s’est alarmé M. Lavoie.
Lançant une pointe à ses adversaires de Projet Montréal, le parti promet de ne pas définancer la police ni de désarmer ses agents. En contrepartie, Ensemble Montréal s’engage à doter les effectifs du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) de caméras portatives.
Le parti souhaite également réaliser un portrait de l’itinérance à son arrivée au pouvoir afin de mieux documenter la problématique et faire une planification post-pandémie.
En matière d’habitation, le parti promet notamment de créer un registre des baux et d’obliger les propriétaires «commerciaux» à effectuer une inspection d’insalubrité pour les logements de plus de 20 ans. Une taxe à l’insalubrité sera également instaurée, et le nombre d’inspecteurs sera augmenté afin de veiller à l’application de celle-ci.
«Il y a un enjeu majeur, accéléré par la COVID-19, qui est l’exode vers les banlieues. Ce qui manque, c’est la direction de la ville de Montréal dans la CMM (Communauté métropolitaine de Montréal) pour cesser de paver la voie de cet exode. Montréal est devenue une machine à subventionner la banlieue», a illustré M. Lavoie.
Le parti de Coderre s’engage aussi à faire en sorte que Montréal n’ait plus une rue sans arbre, ainsi que de créer de nouveaux espaces verts à la grandeur de la métropole.
«Ça ne sera pas facile, et c’est beaucoup moins «clickbait» que d’annoncer un nombre faramineux d’arbres, mais nous pensons que c’est certainement la manière la plus intelligente pour adapter la ville aux changements climatiques», a anticipé Emilia Tamko, candidate pour le parti dans Mercier-Hochelaga-Maisonneuve.
Elle a également annoncé que le parti s’engage à poursuivre les démarches de reconnaissance du statut patrimonial du mont Royal à l’UNESCO.
«La crise climatique est globale, mais ses manifestations les plus aigües se vivent dans les villes, dont Montréal», a rappelé M. Lavoie, en mentionnant les problématiques d’inondations et d’îlots de chaleur qui frappent certains secteurs de la métropole.
D’autres engagements
Parmi ses autres engagements, M. Coderre propose également de faire de Montréal une ville «amie des animaux», en créant notamment deux nouveaux refuges sur l’île et en ajoutant des fonds pour la création de parcs à chien.
En 2017, il souhaitait interdire les pitbulls dans la ville. «C’était une erreur, a-t-il reconnu. Je pense que ce qu’on doit faire, c’est avoir une stratégie pour les chiens dangereux.»
M. Coderre suggère en outre de récupérer le parc immobilier scolaire, présentement de juridiction provinciale, la ville étant mieux placé pour bâtir des écoles et les gérer, selon lui. «Les champignons dans les écoles, je veux que ça soit dans les assiettes, pas dans les plafonds», a-t-il lancé, dans l’une de ces phrases-choc dont il a le secret.
Dans la même veine, ce rapatriement permettrait à des organismes et organisations sportives d’utiliser les locaux et équipements des écoles en dehors des heures de classe.
Dans la vision présentée par le parti, l’est de Montréal serait également désenclavé et deviendrait la «Silicon Valley verte» du Québec.
Quelques engagements:
- Créer un registre des baux résidentiels
- Ne laisser aucune rue sans arbre
- Demander à Québec le transfert de compétence sur le parc immobilier scolaire
- Devenir une ville «amie des animaux»
- Mettre en place un comité pour accélérer les projets de transport en commun
- Demander un fonds fédéral pour lutter contre les changements climatiques