Proxénétisme: l'accusé va connaître son sort en septembre

Kathleen Frenette
Deux versions s’affrontent au procès d’un présumé proxénète accusé d’avoir vendu les services sexuels de son ancienne conjointe entre 2012 et 2016 à la grandeur du pays.
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Au dernier jour du procès d’Erickson Angibeau, accusé de proxénétisme, traite de personne, voies de fait et menaces, les avocats ont mis en lumière plusieurs points des différents témoignages entendus par la juge Rachel Gagnon.
Contradictions
Pour Me Serge Lamontagne, qui représente Angibeau, le témoignage livré par la plaignante qui s’est étiré sur deux journées et demie a présenté « de nombreuses contradictions » et manquait de crédibilité.
Pour étoffer son point, Me Lamontagne a rappelé qu’en toute fin de témoignage, Chantale (prénom fictif) a laissé tomber qu’Angibeau avait placé sur son cellulaire un tracker pour savoir en tout temps où elle se trouvait.
Une information qui n’avait jamais été dévoilée avant le procès.
« C’est quasiment comme on voit dans les films ! Et je trouve ça abominable de n’avoir jamais parlé de ça et de le lâcher à la fin... Pour moi, son témoignage est très peu crédible, il est flou et elle tente souvent de combler les trous », a-t-il dit.
Concernant le témoignage de son client, l’avocat a soutenu qu’il avait livré un témoignage limpide et qui n’était pas dactylographié.
« Il n’a pas nié avoir bénéficié de l’aide sociale, il n’a pas nié avoir trafiqué de la marijuana, il n’a pas nié ne pas avoir déclaré certains revenus. Bref, il n’a pas tenté de rehausser son image », a-t-il plaidé.
Contrôle et manipulation
A contrario, la poursuivante, Me Valérie Lahaie, a rappelé que le contrôle et la manipulation étaient clairement au cœur du litige et que si en début de relation, Angibeau était « agréable » avec Chantale, rapidement, il avait pris le contrôle sur plusieurs aspects de sa vie.
« Madame venait de se séparer, elle avait une certaine fragilité émotive et l’accusé en a profité.
« Le témoignage de la victime est également très crédible et détaillé contrairement à celui de l’accusé », a-t-elle mentionné.
Elle a également rappelé qu’Angibeau était « un homme sans papiers et sans travail » qui a offert très peu de documents à la Cour pour prouver les revenus qu’il pouvait tirer des entreprises qu’il disait posséder.
« Quand on vous plaide, en défense, que monsieur a été honnête sur son côté malhonnête, je vous dirais qu’il s’agit surtout là de son mode de vie naturel et que ça concorde avec les gestes reprochés. »
La juge doit rendre sa décision en septembre.