Three Days Grace: «Nous ne tiendrons jamais rien pour acquis»
Sur son nouvel album, Three Days Grace mise sur la recette qui a fait son succès
Cédric Bélanger
Depuis qu’il s’est fait connaître grâce au succès I Hate Everything About You, en 2003, le groupe canadien Three Days Grace a toujours utilisé sa musique comme canal pour faire sortir le méchant, et ce n’est pas avec son septième album, Explosions, que les choses vont changer.
La recette est payante. Le mélange de rock lourd et de textes exutoires de colère et frustrations leur a permis d’obtenir 16 numéros 1 au palmarès rock grand public du magazine Billboard, un de moins que les détenteurs du record, Shinedown.
Les deux groupes s’échangent, depuis quelques années, la première place au gré des parutions. Ce printemps, Three Days Grace avait porté le score à 16-16 grâce à So Called Life, mais Shinedown a répliqué, dès la semaine suivante, par Planet Zero.
En entrevue au Journal, le batteur Neil Sanderson était plus enclin à remercier les admirateurs, les membres et l’entourage du groupe pour leur soutien qu’à alimenter cette rivalité amicale.
« Rester au sommet n’est pas facile. Ça demande de la persévérance et de l’authenticité. Three Days Grace a connu un parcours parfois chaotique, c’est le moins qu’on puisse dire, alors nous ne tiendrons jamais pour acquis l’appui de nos admirateurs et de l’industrie. »
Dans les mots de Neil Sanderson, les nouvelles chansons de la formation ontarienne ont en commun de faire écho au fait qu’on refoule trop souvent nos émotions, spécialement en temps de pandémie, jusqu’au « point d’ébullition ».
« L’effet qu’a ce point d’ébullition et combien de temps on peut l’endurer est le fil conducteur de l’album. Nous vivons dans un monde où on a parfois le sentiment de ne pas pouvoir faire, dire et être ce qu’on veut parce qu’on craint l’échec, d’être ridiculisé ou annulé. »
Ce n’est donc pas un hasard si la chanson Explosions, qui explore en profondeur la question, a donné son titre à l’album, ajoute Neil Sanderson.
« D’un autre côté, précise-t-il, une chanson comme So Called Life parle de faire le choix de trouver quelque chose pour se calmer avant d’exploser. Ça équivaut peut-être à mettre un pansement sur une plaie ouverte, mais c’est mieux que l’explosion. »
Retour à Québec
Une partie du succès de Three Days Grace est enracinée au Québec. En 2015, le quatuor avait même créé l’événement en remplissant à ras bord le parc de la Francophonie, lors du Festival d’été.
Son retour au FEQ, en juillet, réjouit donc au plus haut point Neil Sanderson.
« La ville de Québec est l’un des meilleurs endroits où jouer, si ce n’est pas le meilleur. La foule est tellement énergique et elle nous soutient. Comme nous sommes de l’Ontario, on s’y sent à la maison. J’ai très hâte d’y retourner. »
♦ L’album Explosions est offert depuis le 6 mai. Three Days Grace sera au Festival d’été de Québec le 11 juillet et à la Place Bell de Laval le 20 novembre.
L’efficacité avant l’audace
Si vous aimez les artistes qui prennent des risques artistiques, passez votre chemin. Pour les autres, et ils sont nombreux, Explosions possède tous les ingrédients pour satisfaire votre fringale de rock pesant. Rien de déstabilisant ici, mais, à défaut d’audace, Three Days Grace prouve, par des titres comme So Called Life, Lifetime et A Scar Is Born, qu’il mérite encore sa place dans le peloton de tête de son créneau musical. Après 20 ans, ce n’est pas rien. (Cédric Bélanger)
Explosions ★★★
- Un album de Three Days Grace