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L'article provient de TVA Nouvelles
Monde

Théories effrayantes et mensongères sur le vaccin anti-COVID

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AFP

2020-12-11T13:48:04Z
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Déjà omniprésente depuis des mois, la désinformation autour des vaccins a été acccentuée cette semaine par le début de la campagne de vaccination au Royaume-Uni, avec de nombreuses infox: sur la première Occidentale vaccinée contre le Covid ou la technologie de l'ARN messager notamment.

• À lire aussi: EN DIRECT | Les derniers développements sur le coronavirus

Voici une sélection des fact-checks sur le sujet réalisés cette semaine par l'AFP.

Sitôt vaccinée, sitôt ciblée par la désinformation: Margaret Keenan, une Britannique de 90 ans, est devenue mardi la première Occidentale à recevoir un vaccin contre le nouveau coronavirus, marquant le début de la campagne de vaccination au Royaume-Uni.

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Dès le lendemain, des publications affirmaient, capture d'écran d'un article du 22 octobre de CNN à l'appui, qu'elle avait déjà été vaccinée en octobre aux États-Unis. C'est faux. En fait, l'image de la nonagénaire se faisant vacciner visible sur la capture d'écran provient d'une vidéo, insérée automatiquement en tête de l'article. Parce que CNN propose de visionner des vidéos d'actualité en tête des articles publiés sur son site, il est possible d'ouvrir une vidéo prise le 8 décembre dans un article datant du 22 octobre.

ADN modifié, vraiment?      

De très nombreuses publications dans plusieurs langues affirment, à tort, que les vaccins utilisant la technologie de «l'ARN messager», comme celui de Pfizer/BioNtech, peut «modifier» l'ADN du vacciné.

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Mais ces affirmations n'ont pas de base scientifique, expliquent à l'AFP des spécialistes en génétique et en immunologie. Si les vaccins dits à «ARN messager» envoient bien une instruction génétique à l'organisme, celle-ci disparaît rapidement. Et cela n'a pas pour effet de modifier l'ADN du patient, en particulier parce que l'ARN ne se «transcrit» pas spontanément en ADN dans les cellules.

Écoutez la chronique de Martin Geoffroy, directeur du CEFIR et professeur de sociologie au cégep Édouard-Montpetit: 

Stérilisation des femmes évoquée      

Selon de nombreuses publications, un haut cadre scientifique de Pfizer a affirmé que le vaccin est «une stérilisation des femmes» car il inciterait l'organisme à attaquer une protéine qui joue un rôle dans la formation du placenta, la syncytine-1.

Mais, non seulement aucun élément scientifique ne vient étayer cette théorie, mais elle est de plus biologiquement hautement improbable, ont expliqué plusieurs experts à l'AFP. Via une molécule d'ARN messager, le vaccin apprend à l'organisme à cibler une protéine précise, la protéine S du Sars-CoV-2, qui ne partage pas assez de ressemblances avec la protéine syncytine-1 pour que les anticorps se «trompent».

Si cela était possible, les femmes ayant été infectées par le Sars-CoV-2 seraient devenues infertiles, ce qui n'est pas le cas, rappellent aussi les scientifiques interrogés.

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En outre, le scientifique en question ne travaille plus pour le géant pharmaceutique depuis plusieurs années.

Micro-ordinateur      

Selon une vidéo en anglais cumulant des milliers de vues sur les réseaux sociaux, le vaccin de Pfizer contient des nanoparticules qui pourraient dissimuler des «petits ordinateurs». 

Cette théorie, qui mélange les notions parfois anxiogènes de nanoparticules et de nanotechnologie, recycle en outre une infox classique anti-vaccin alléguant qu'ils servent à injecter un dispositif de traçage numérique. Si le vaccin contient bien des nanoparticules -particules microscopiques de moins de 100 nanomètres- destinées à «transporter» et «protéger» l'ARN messager vers les cellules de l'organisme, cela n'a rien à voir avec de l'électronique ou du numérique.

«Il n'existe pas à ce jour de technologie» qui permettrait de placer de petits ordinateurs dans ces nanoparticules, a expliqué notamment à l'AFP un infectiologue canadien.

Non, le pape François n'a pas recommandé de se faire vacciner pour entrer au paradis. Les publications l'affirmant venaient en fait d'un article satirique, mais de nombreux internautes y ont cru, par exemple aux Philippines.

Retrouvez les articles de l'AFP de vérification autour de la COVID.

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