Tempête de verglas: Hydro-Québec doit mieux tailler les arbres
![Photo portrait de Mathieu-Robert Sauvé](/_next/image?url=https%3A%2F%2Fm1.quebecormedia.com%2Femp%2Femp%2FMathieu_Robert_Sauvebb9b8799-e890-4a94-a066-dbd79a9c5fd6_ORIGINAL.jpg&w=3840&q=75)
Mathieu-Robert Sauvé
Hydro-Québec doit repenser sa façon de tailler les arbres en milieu urbain, réclame la botaniste Jeanne Millet, « catastrophée » par les branches affaissées sur les fils électriques depuis la tempête de verglas de la semaine dernière.
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Depuis 30 ans, l’experte mène une croisade pour une meilleure gestion des arbres en milieu urbain.
« Quand survient une tempête majeure, on entend dire qu’il faut couper les arbres. Ce ne sont pas les arbres le problème, ce sont les humains ! », affirme la chargée de cours à l’Université de Montréal et formatrice d’émondeurs et de techniciens en arboriculture.
Partisane d’une approche écologiste, Mme Millet croit qu’il faut choisir des essences adaptées à nos régions (par exemple l’érable argenté) et laisser le plus possible la végétation au naturel, même sous les fils électriques.
Au fil de l’évolution, les arbres se sont adaptés pour être solides. En retranchant des branches, on affaiblit l’architecture de l’arbre ; c’est pourquoi ils deviennent fragiles à l’occasion de tempêtes de vent ou de verglas.
- Écoutez l'entrevue avec Christian Messier, directeur scientifique de l’Institut des sciences de la forêt tempérée au sujet de l'effet du verglas sur nos arbres :
Les arbres au naturel
Dans son livre Arbres sous tension, paru chez MultiMondes en 2018 qu’elle a fait parvenir à Sophie Brochu, l’ex-présidente d’Hydro-Québec, elle pointe du doigt les techniques d’émondage déficientes non seulement au sein de la société d’État, mais dans les municipalités et sur les terrains privés.
« Les élagages sont trop importants, ce qui provoque des repousses fortes là où elles sont indésirables. À long terme, elles obligent le retour des élagueurs. »
Élagueurs certifiés
Le directeur des interventions sur la végétation à Hydro-Québec, Étienne Langdeau, défend l’approche de ses effectifs en faisant valoir que les émondeurs employés par la société d’État sont certifiés et compétents.
Il respecte les travaux de Mme Millet, mais ceux-ci ne représentent qu’« une opinion scientifique parmi d’autres » plaide-t-il.
Il fait valoir que des travaux de recherche sont présentement menés dans une forêt expérimentale de Saint-Bruno pour ajuster les meilleures stratégies d’émondage.
Pour Mme Millet, l’heure n’est plus aux études mais à l’action.
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