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Environnement

Voiture électrique: solution miracle ou fausse bonne idée?

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Photo portrait de Maude Carmel

Maude Carmel

2022-03-25T09:00:00Z
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Depuis que le prix de l’essence fait des siennes, on est de plus en plus nombreux à zieuter du côté de l’électrique. Alors que certains voient en l’électrification des transports une issue salvatrice à notre dépendance à l’automobile, d’autres scandent qu’elle cache un tas d’abominations écologiques. Et si la vérité se trouvait... entre les deux?

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Les mythes sur la voiture électrique ont la couenne dure. On entend parfois que sa batterie est plus polluante qu’un moteur à essence et qu’elle se recycle mal.

Au cœur de cette guerre de l’information, nous devons être conscients que les nuances peuvent être nombreuses quand il est question de voitures électriques. D’abord parce que les composantes des batteries, en plus d’évoluer à vitesse grand V, ne sont pas toutes identiques, mais aussi parce que les sources d’alimentation varient d’un pays à l’autre, passant de l’hydroélectricité au charbon. 

Commençons toutefois par clarifier ce qui est encore flou pour certains. 

Plus de mythes que de mal

Le fait est qu'au Québec, le cycle de vie complet d’un véhicule électrique a un impact environnemental moindre que la voiture à essence, si on se fie à une analyse de cycle de vie réalisée en 2016 pour Hydro-Québec. La fabrication peut avoir un bilan plus lourd qu’une automobile traditionnelle (entre autres à cause des ressources nécessaires pour extraire certains métaux). Mais grâce à l’hydroélectricité, sur 150 000 km, un véhicule électrique émettra 65 % moins de gaz à effet de serre (GES) que son homologue à essence.

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Quant à la majorité des batteries que nous retrouvons présentement sur les marchés occidentaux, la plupart font partie de la famille des batteries lithium-ion , qui contiennent du lithium, du cobalt et du nickel en grande partie, tous des métaux qui se recyclent et se récupèrent, comme l'a prouvé l'entreprise Recyclage Lithion il y a un an en mettant en place une technique qui permet de les revaloriser à 95% grâce à l'hydrométallurgie.

Finalement, si pour certains acheter électrique peut sembler inaccessible, gardons en tête qu’un propriétaire de voiture à batterie dépensera 8 à 10 fois moins par année en énergie et en entretien qu’un propriétaire à moteur. Le coût élevé à l’achat, selon le site du gouvernement provincial, sera donc comblé à l’intérieur de trois à six ans. 

Une solution loin d’être parfaite.

Donc oui, tant sur le plan environnemental qu’économique (et même sur le plan de la santé!), une voiture électrique est un achat judicieux si on la compare à sa bonne vieille amie qui s’alimente au pétrole. 

En revanche, une voiture électrique reste une VOITURE, c’est-à-dire un engin avec lequel on peut faire des milliers de kilomètres à l’intérieur d’une journée et ce, sans se faire mouiller par la pluie. Il est donc logique qu’elle nécessite plus de ressources qu’un vélo, du début à la fin de sa vie. 

Un autre mythe que j’aimerais donc qu’on abolisse, c’est que la transition vers l’électrique règlera notre dépendance aux déplacements longue distance, bien connus du territoire québécois. 

La voiture électrique, ce n’est pas une solution miracle. C’est une alternative intéressante, qui ne deviendra miraculeuse que si combinée à un changement dans l’aménagement de nos espaces urbains et ruraux qui motivent au quotidien la marche, le vélo et les transports collectifs... plutôt que l’auto solo. 

C’est ça, la véritable issue salvatrice. Mais ça, je garde ça pour une autre chronique. 

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