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Culture

Sandrine Brisson s’ouvre sur son TDAH

Julien Faugere / TVA Publication
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François Hamel

2024-06-29T10:00:00Z
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Sandrine Bisson effectue son grand retour sur les planches grâce à Moi... et l’autre. Dans 1995, le nouveau film de Ricardo Trogi qui sort en juillet, elle reprend son rôle de Claudette. Et le hasard fait bien les choses, puisqu’elle célèbre un quart de siècle de carrière et d’amour.

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Sandrine, dans la toute nouvelle pièce Moi... et l’autre de Kim Lévesque Lizotte, inspirée de la série culte avec Denise Filiatrault et Dominique Michel, vous interprétez deux personnages. Qui sont-ils?

Je joue d’abord Mrs. Clark, une Britannique guindée qui va se dévergonder. Je tiens aussi le rôle de Francine, un personnage complètement différent. Elle est un mélange d’une personne qui a manqué d’un peu d’air à la naissance et de Manon Massé. (rires) Je suis très contente d’avoir ces deux partitions, c’est le fun pour une comédienne. Puis, je n’avais pas touché au théâtre depuis avant la pandémie. Je vois tout ça comme des vacances, comme si, tous les soirs de représentation, je m’en allais participer à une fête d’amis sans alcool.

Vous fêtez vos 25 ans de carrière. Cet anniversaire fait-il remonter des souvenirs à la surface?

Oui. Le célèbre André Brassard est décédé en 2022 et, tous les matins, je me rends dans mon bureau, où j’ai une photo de lui. Parce qu’il y a 25 ans, il était mon directeur, et c’est lui qui m’a choisie. (Metteur en scène et cinéaste, André Brassard a également été le directeur artistique de la section française de l’École nationale de théâtre du Canada, de 1991 à 2000.) Lorsque j’ai passé mon audition pour entrer à l’école, il avait dessiné un petit coeur à côté de mon nom. Sur le coup, je l’ignorais, mais ce petit coeur signifiait que je passais directement à l’étape du stage. Je suis arrivée au stage comme si des ailes avaient poussé dans mon dos. Il a tout de suite vu le potentiel de comédienne en moi. Je pense souvent à lui. Je me dis: «J’espère qu’en haut, il est content de moi, des choix que je fais.»

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Vous avez reçu un diagnostic de trouble de déficit de l’attention en 2012. Avec le recul, constatez-vous que ce trouble a compliqué vos études et le début de votre carrière?

Je pense que oui. Je dirais que ça a failli gâcher mon avenir. Je paniquais souvent. J’ai appris que j’avais ce trouble à 35 ans. À ce moment, et avec le recul, j’ai pu comprendre différentes situations... On en vient à se pardonner beaucoup plus. Ce n’était pas parce que j’étais conne... Ça me demande simplement plus de travail que la moyenne des comédiens et comédiennes. D’ailleurs, André Brassard était toujours bienveillant envers moi. C’était mon trampoline. Aujourd’hui, je pense autrement... Mon passé et mes expériences ont été très enrichissants pour mon parcours de comédienne.

Autre grand événement à venir en juillet: la sortie de 1995, le nouveau film de Ricardo Trogi, où vous campez Claudette, sa mère. Cette fois-ci, à quoi peut-on s’attendre de votre personnage?

Encore une fois, Claudette éprouve une grande fierté pour son fils, mais elle la manifeste de façon différente. C’est surtout très touchant. Quand j’ai lu le scénario de 1995, j’ai beaucoup pleuré. On assiste aux premières réalisations de Ricardo dans le cadre de l’émission La course destination monde. C’est très drôle, parce que Jean-Carl Boucher, son interprète, est lui-même devenu réalisateur. Ricardo est très touchant, il avance très bien en âge. En plus, certains des films qu’il a réalisés pour La course traitent de réalités semblables à ce qui se passe aujourd’hui dans le monde.

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Ricardo Trogi et vous, c’est maintenant l’histoire d’une longue collaboration...

Quand j’ai commencé à travailler avec Ricardo pour 1981, c’était en 2008, j’étais enceinte de mon fils, Lambert. Je suis intense, et Ricardo a ouvert la porte à mon intensité, il l’a mise de l’avant.

Le grand public vous a véritablement découverte grâce à ses films 1981, 1987 et 1991. Vos prestations dans ces longs métrages ont été célébrées par des trophées, et vous êtes devenue une star grâce aux séries Le temps des framboises et Le bonheur.

Je ne l’ai pas, cette affaire-là. Je ne veux pas de ce statut de star, ce n’est pas en moi. Puis, je trouve ça lourd à porter, je trouve ça dangereux. La prise de parole qui peut venir avec ce statut, je n’en veux pas, parce que je n’ai pas tendance à avoir des opinions bien arrêtées.

PHOTO FOURNIE PAR CLUB ILLICO
PHOTO FOURNIE PAR CLUB ILLICO

Vous célébrez aussi le 25e anniversaire de votre histoire d’amour avec Stéphane Goyette!

Oui, il faudrait d’ailleurs que je le lui dise! (rires) Parce que nous, nous ne fêtons pas ça. Mais, oui, il y a 25 ans, nous nous sommes rencontrés dans un bar, le soir de ma fête, un 22 juin. Maintenant à la retraite, il travaillait comme technicien dentaire.

Photo : Patrick Seguin / TVA Pu
Photo : Patrick Seguin / TVA Pu

Et votre fils, Lambert?

Il a 15 ans, et il est extraordinaire. Il fait beaucoup de musique dans son studio, aménagé à la maison; il a commencé à en faire à l’âge de neuf ans. J’en écoute dans mon auto. Il est impressionnant, et je ne suis pas la seule à le penser! 

La pièce Moi... et l’autre sera présentée au Théâtre du Vieux-Terrebonne à compter du 27 juin: moietlautre.comediha.com. Les deux saisons de la série Le temps des framboises sont disponibles sur Club illico. 1995 arrive en salle le 31 juillet. Détails au 1995-film.com.

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