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Culture

Sandrine Bisson se confie sur son rôle de maman

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Daniel Daignault

2024-09-11T10:00:00Z
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C'est avec grand bonheur que l’on retrouve Sandrine Bisson dans la deuxième et ultime saison de la série Le temps des framboises, pour laquelle elle reprend son personnage d’Elisabeth. Un projet qui lui tient très à coeur et qu’elle a adoré tourner.

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Sandrine, êtes-vous heureuse des nouveaux épisodes du Temps des framboises qui arrivent à TVA?

Oui, c’est drôle et triste en même temps. On a eu la chance de tourner sur deux saisons. On en voit même trois dans la série: l’hiver, l’été, et on voit aussi le dégel, qui est un peu le dégel amoureux. On a aussi droit au printemps effervescent, mais avec son lot de panique. On vit ensuite la chaleur accablante de l’été. On passe à travers plusieurs affaires, et à mon souvenir, la fin laisse aussi les téléspectateurs rêver. Je te dirais que c’est l’une des forces de la série.

Quand tu regardes tout ce qu’a vécu ton personnage, est-ce que tu t’imagines à sa place?

Il y a plein de décisions que je n’aurais pas prises. (rires) Mais cette femme-là m’a enseigné, elle m’a appris beaucoup de choses. C’est une femme de coeur. À partir du moment où la quête est noble, on est capable de briser bien des barrières.

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Est-ce que ton personnage et la série ont changé quelque chose chez toi?

Oui, le respect de l’agriculture et des travailleurs saisonniers. Non pas que je n’étais pas respectueuse, mais d’être confrontée aux difficultés que vivent les agriculteurs à placer leurs produits, ça remet leur travail en perspective. Le produit ne reste pas bon durant un mois. Ce n’est pas un char, c’est quelque chose de vivant! C’est sûr que si on se croise à l’épicerie, tu ne me verras pas acheter des framboises du Mexique. Je vais maintenant à la ferme pour acheter mes produits. La série a complètement changé ça chez moi; je ne faisais pas ça avant. Il y a aussi les relations avec les gens qui ont des handicaps, comme ceux qui sont aveugles, sourds ou muets. Maintenant, dans ma vie de tous les jours, je vais davantage leur parler. Même si c’est avec des gestes. Je m’approche plus de ces gens-là. J’ai une plus grande ouverture, et ils ne me font plus peur. Il y a beaucoup de choses qui ont changé. Pour moi, mon personnage est une reine. Elle a une colonne, une droiture. Je la verrais très bien juge en chef!

On imagine que tu as toi-même cette droiture!

Oui, je tends vers ça. J’espère toujours faire preuve d’un bon jugement et, surtout, être à l’écoute. Je n’ai jamais été trop sûre de mon jugement, mais maintenant, je dirais que je suis plus chêne que roseau. Les bons côtés d’Elisabeth ont déteint sur moi.

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Malgré tous tes succès et tes rôles salués par la critique, dirais-tu que tu es une éternelle insécure?

Oui, mais ce n’est pas quelque chose qui m’arrête. Je suis toujours un peu insécure, mais je profite du moment présent. C’est comme les gens qui prennent de la drogue: ce n’est pas la drogue qu’ils aiment, mais plutôt l’effet que ça leur fait. Ils aiment le moment présent, l’expérience. Pour moi, c’est un peu ça: j’aime le feeling de jouer. Le doute occupe très peu de place comparativement à mon amour du jeu et des gens. Même si je suis très, très timide et que je doute tout le temps, le ratio se transforme tranquillement.

Quel rapport entretiens-tu avec les cinéphiles et les téléspectateurs, qui t’ont appréciée dans tous tes personnages?

Les gens nous aiment. Et comme je ne suis pas sur les réseaux sociaux, je ne sais pas qui ne m’aime pas. Je me sens toujours redevable à ceux qui apprécient mon travail. En allumant la télé récemment, je me suis dit que c’était une chance qu’on ait du divertissement et que j’étais heureuse d’en faire partie. J’aime pouvoir divertir et faire progresser la pensée. Quand je rencontre quelqu’un qui m’aime, j’ai le goût de lui dire que je l’aime aussi. J’ai le goût de lui dire merci d’écouter la télévision, de me faire travailler, d’embarquer dans mes folies et de croire en mes personnages. Je le fais parce que j’ai du plaisir, mais si je le faisais uniquement pour moi, ce serait de la folie. (rires)

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Tu t’es confiée récemment à Mélanie Maynard à Sucré salé. Tu as justement parlé des doutes que tu entretiens. Que retires-tu de cette entrevue?

On m’avait dit que ça allait passer telle date, mais ça n’avait pas encore été diffusé. Je me suis dit que l’entrevue était peut-être tellement mauvaise qu’ils ne savaient pas quoi faire avec, et qu’ils ne la passeraient peut-être pas... J’avais peur! J’ai même pensé les appeler pour leur dire que ce n’était pas grave. Tu vois, c’est encore le doute! (L’entrevue avec Sandrine a été présentée le 5 août.) Finalement, j’ai passé un beau moment avec Mélanie. Et je retiens de cette rencontre que le gars au montage est vraiment bon. J’aurais aimé ça l’appeler pour lui dire merci.

C’était une belle conversation intime!

Oui, je me suis laissée aller. Je ne me souviens pas de tout, mais je sais que j’ai parlé de mes cheveux... et de mes différences. Je pense que tout le monde est différent. Et quand on a conscience de ce qui nous différencie, on peut travailler avec ça plutôt que de le combattre. Quand on s’écoute et qu’on prend un pas de recul, je crois qu’on peut grandir et faire quelque chose de positif avec nos différences.

Parle-moi de ta Claudette, dans les films de Ricardo Trogi. Il y a beaucoup de femmes qui aimeraient avoir son audace ou sa façon de dire les choses!

Écoute, je ne l’ai pas plus! Dans Le temps des framboises, mon personnage réfléchit un peu plus avant de parler, elle est intelligente. Mais Claudette, dans 1995, par exemple, elle parle d’abord et réfléchit ensuite. Elle est très spontanée. Elle peut dire un paquet de niaiseries sans qu’il y ait de conséquences graves. On dirait que c’est une question d’époque. On s’en permettait plus avant, on avait moins peur de parler que maintenant. Aujourd’hui, je trouve qu’il y a une barrière des mots, du respect, ce qui est tout à fait légitime. Mais dans le film, l’époque fait en sorte que Claudette a du bagout. Ça y va par là, avec elle! J’aimerais avoir le guts de ces deux personnages-là.

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Au quotidien, dans ta vie de tous les jours, es-tu aussi intense que Claudette?

Non, je suis vraiment relaxe. Je suis une lève-tôt et je suis beaucoup dans l’action. Je voyage sur mon terrain. Lorsque je me lève le matin à 6h, j’ai une routine: je vais marcher et quand je reviens, je fais le tour du terrain et je coupe les herbes. Pour moi, c’est un voyage. Je prends le temps de regarder autour de moi, je suis très posée. Ensuite, ma journée commence. Mais à 20h, je suis couchée. Je suis assez simple.

As-tu des enfants?

Oui, et je suis stable. J’ai le même chum depuis 25 ans. Il avait déjà deux enfants quand on s’est rencontrés, et j’ai mis la main à la pâte. J’ai eu un garçon extraordinaire qui a maintenant 15 ans. Les filles de mon chum ont 27 et 30 ans. Les trois sont extraordinaires.

Et l’adolescence se passe bien?

Quand j’ai eu mon garçon, il avait trois mères: moi et les deux filles. On était une gang pour l’élever. Je pense que je lui ai transmis un bon système de valeurs. J’ai fait quelques erreurs, et on s’en est parlé. Je n’ai jamais été impulsive dans son éducation, je n’ai jamais crié après lui. Je ne lui ai jamais parlé comme un enfant non plus; on est égaux.

Tu es sa mère ou son amie?

Je ne suis pas l’amie. Il est très responsable. Il sait ce qui est bien et ce qui est mal. Il m’a déjà dit: «Maman, si tu vois un jour que je suis en colère, amène-moi prendre une marche, ça va me faire du bien.» On s’est enseigné l’un l’autre comment faire les choses.

La saison 2 du Temps des framboises, mercredi à 20 h, à TVA, dès le 11 septembre. Le film 1995 est en salle.

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