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L'article provient de Clin d'oeil
Culture

S'unir grâce à #RAPELLES: entrevue avec MCM

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2021-03-11T19:01:36Z
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Offrir un porte-voix à des rappeuses pour les inviter à faire du bruit aussi fort qu'elles le désirent... C'est ce que le projet #RAPELLES propose à 14 artistes d'ici: une force de frappe sur le thème de l'union qui aboutira à deux microalbums et à un album exclusivement féminins. Entrevue avec MCM, dont on peut entendre la voix parmi celles de cette oeuvre d'une grande richesse.

Rappeuse originaire du nord du Québec qui roule sa bosse de manière indépendante depuis quelques années déjà, MCM se distingue par une musique francophone sombre qui frappe souvent là où ça fait mal: santé mentale, égalité homme-femme, mode de vie précaire, etc. Lorsqu’on lui a demandé de participer à #RAPELLES, elle n’a pas hésité une seconde. 

Comment décrirais-tu #RAPELLES?

C’est du rap avant tout, intégré dans un projet exclusivement féminin, pensé par le producteur Vincent Egret et l’étiquette STE-4. #RAPELLES prône la liberté d’expression, la diversité et, surtout, l’égalité. On peut y entendre des chansons d’artistes que je respecte, comme Meryem Saci, OneNessa, Ruby feat., Nodli, Kella, Sydanue, Moona, Nehuda, Le Juice, Maesic & Saska, Preston, Zekwon et Hua Li. Ça me fait très plaisir d’avoir été invitée à y participer, vu le combat féministe que je mène depuis des années dans le milieu du hip-hop québécois. Il y a énormément d’artistes féminines talentueuses. Le pro- blème, c’est qu’elles sont très peu représentées. 

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Tu l’as dit à plusieurs reprises, autant dans tes chansons que dans tes interventions médiatiques: les femmes sont souvent plus fortes ensemble...

Absolument! Tout le monde semble faire un petit effort ici et là pour «booker» une femme, accorder une entrevue à une rappeuse... Mais le nombre de places est restreint. Vouloir devenir LA rappeuse du Québec est un combat inutile. On devrait au contraire valoriser l’arrivée de plusieurs femmes au sommet! 

On peut d’ailleurs avoir un aperçu de cette réalité dans «Fleur noire», la pièce que tu interprètes pour #RAPELLES...

Tout à fait. «Fleur noire» raconte l’histoire d’une femme qui a peur de croire en ses capacités de percer dans le monde de la musique. Cette chanson me représente bien! J’ai un vécu lourd, et mon entrée dans le milieu musical n’a pas été facile... «Fleur noire» est, pour moi, une façon de tourner la page sur des années difficiles. 

Depuis la sortie de ton troisième album solo, Tenir debout, en novembre, as-tu l’impression d’avoir atteint ton but ou, du moins, d’avoir franchi des étapes?

Oui, ma vie va mieux! Avant la Covid-19, je commençais à avoir plus de contrats, plus de spectacles à l’horaire... D’ailleurs, c’est la première fois que je participe à un projet de l’ampleur de #RAPELLES. Je ne suis plus la fille qui a sorti son premier album, Militante, en 2016! 

J’ai l’impression que ma carrière pourrait décoller maintenant, mais peu importe... Je vais continuer à créer. Il m’a toujours été nécessaire de m’exprimer par la musique. Je suis une personne très joviale et souriante... Je pense que paradoxalement, ma musique, très sombre, me permet de faire la paix avec une partie de moi-même. 

Plusieurs extraits du projet #RAPELLES seront lancés dans
les prochaines semaines. On peut entendre le premier EP depuis le 5 mars. Le deuxième sortira le 30 avril. L’album complet sera lancé le 4 juin.

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