La reine des retours est de retour
Jessica Lapinski
Bianca Andreescu a puisé dans la résilience qui la caractérise depuis ses débuts professionnels pour remonter la pente une fois de plus, lundi, à Roland-Garros, et venir à bout d’une qualifiée tenace qui a bien failli lui montrer la porte dès le premier tour.
Menée par une manche et un bris, tout près du gouffre après s’être retrouvée à trois points de la défaite sur le petit court 7 chargé à bloc, la Canadienne a complètement renversé la vapeur à la fin de la deuxième manche pour l’emporter 3-6, 7-5 et 6-0 face à la Belge Ysaline Bonaventure, 168e mondiale.
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Andreescu l’admet : elle était nerveuse en début de match.
«Mon jeu allait un peu partout et elle, elle jouait du tennis exceptionnel. Elle choisissait les bonnes tactiques au bon moment», a pointé la joueuse de 21 ans.
La feuille de statistiques de la première manche ne se retrouvera pas dans la filière de ses meilleures en carrière. Brisée trois fois en six occasions, «Bibi» multipliait aussi les fautes directes, souvent parce qu’elle était débordée par les frappes de son adversaire de 27 ans.
«J’ai vraiment dû me calmer, revoir mes tactiques, parce que je sentais que ce que je faisais ne fonctionnait pas. C’est ce que j’ai réussi à faire et je suis vraiment satisfaite», a-t-elle expliqué.
À la fin du deuxième set, l’Ontarienne a retrouvé son jeu offensif, et c’est cette fois la Belge qui a dû revoir ses schémas de jeu. Mais ce fut vain. Andreescu, ayant chuté au 72e rang mondial dans les derniers mois, a ensuite déroulé en troisième manche.
Failli perdre son calme
Le dernier set a été marqué par une pause de près d’une heure occasionnée par des averses. Andreescu n’y a laissé que des miettes à son adversaire.
«J’ai vraiment failli perdre mon calme par moments, mais il fallait que je me contienne, a précisé l’ancienne quatrième joueuse de la WTA. J’ai dû m’adapter, parce que ce n’était pas seulement moi qui jouais mal, c’était aussi elle qui jouait très bien.»
Andreescu en est à ses premiers matchs sur le circuit depuis cette pause de cinq mois qu’elle avait amorcée en octobre, après le tournoi d’Indian Wells.
Une pause salvatrice pour sa santé mentale. Car c’est maintenant connu, la Canadienne en arrachait à la fin de la dernière campagne. Elle a même songé à accrocher sa raquette à un moment.
Et son retour, dans pareilles circonstances, se passe très bien. Elle a atteint la ronde des 16 à Stuttgart et à Madrid, puis les quarts de finale à Rome.
La combative
Mais lundi, à Paris, dans cette victoire en trois sets, Andreescu a prouvé que malgré les insuccès des dernières saisons, malgré l’incertitude qui l’a habitée pendant quelques mois, elle n’avait en rien perdu de sa combativité.
Cette grande ténacité l’a aidée à remporter Indian Wells, Toronto et les Internationaux des États-Unis en 2019, alors qu’elle était encore une adolescente.
À quatre occasions tant à Indian Wells qu’à Toronto, elle avait eu besoin de trois manches pour gagner. Mais où peut-elle puiser pareille résilience ?
«Je tente de ne pas me concentrer uniquement sur mon jeu, a-t-elle expliqué. Je donne aussi du mérite à ma rivale, je tente de trouver des solutions. Et surtout, je me dis toujours : “Ce n’est pas fini tant que ce n’est pas fini”», a-t-elle souri.
Un beau défi
De la ténacité, Andreescu en aura sans doute encore besoin au prochain tour, quand elle se mesurera à la Suissesse Belinda Bencic, 14e tête de série, mercredi. La Canadienne compte une victoire en carrière contre sa prochaine adversaire : c’était justement au US Open 2019, en demi-finale.
«J’espère que j’aurai réussi à chasser ma nervosité pour de bon, a-t-elle pointé. Mais à chaque premier tour d’un tournoi, je me sens un peu stressée. Une fois que j’ai trouvé mes marques, je souhaite que ça m’aide pour le suivant.»
Mardi marquera l’entrée en scène du Canadien Denis Shapovalov, 14e favori, qui affrontera le Danois Holger Rune, 40e mondial, vers 5 h, heure du Québec. Félix Auger-Aliassime, Leylah Fernandez et Bianca Andreescu seront de retour mercredi.