Sévère sanction contre Wimbledon
Jessica Lapinski
L’ATP et la WTA ne distribueront pas de points au classement à Wimbledon, en guise de sanction à l’endroit du plus prestigieux tournoi de tennis au monde, qui a choisi de bannir les joueurs russes et biélorusses cette année.
Troisième levée du Grand Chelem de la saison, l’épreuve anglaise avait annoncé en avril que ni les Russes ni les Biélorusses ne pourront prendre part à sa prochaine édition, à la fin juin, en raison de l’implication de leurs gouvernements dans la guerre en Ukraine.
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L’ATP et la WTA, les instances qui régissent respectivement le tennis masculin et féminin, mais pas les quatre tournois majeurs, avaient dès lors condamné cette décision, la jugeant «injuste».
«La discrimination basée sur la nationalité constitue une violation de nos accords avec Wimbledon, selon lesquels la participation d’un joueur n’est basée que sur son classement, avait laissé savoir l’ATP. Nous allons maintenant analyser quelle suite donner à cette décision.»
La suite est finalement tombée en fin d’après-midi vendredi, heure de Paris, au moment où les joueurs quittaient l’enceinte de Roland-Garros après une journée d’entraînement.
Cette décision pourrait être renversée si Wimbledon permettait finalement aux Russes et Biélorusses de disputer l’épreuve. Mais le tournoi ne changera pas d’avis.
Wimbledon ne bronche pas
«Nous demeurons réticents à accepter que les succès obtenus à Wimbledon soient utilisés à des fins de propagande par le régime russe qui contrôle de façon stricte les médias», a laissé savoir le tournoi.
L’ATP s’est pour sa part justifiée en insistant sur le fait qu’il «est fondamental pour le circuit que les joueurs de toutes les nationalités puissent participer au tournoi et que leur présence soit basée sur le mérite, sans discrimination.»
«La décision de Wimbledon de bannir les Russes et les Biélorusses mine ce principe ainsi que l’intégrité du système de classement», a-t-elle pointé.
La rumeur courait déjà depuis un moment. Mais puisque rien n’était encore confirmé en milieu de journée vendredi, la plupart des joueurs rencontrés à Paris, dont le deuxième au monde, Daniil Medvedev, lui-même russe, et le numéro 1, le Serbe Novak Djokovic, ont préféré ne pas s’épancher sur le sujet.
Djokovic perdra son trône
Le Britannique Daniel Evans, 32e mondial, s’est pour sa part dit en désaccord avec la décision de l’ATP, dans un entretien avec la presse anglaise.
«Si l’on ne s’en tient qu’à l’aspect sportif, et non à la politique, des points devraient être distribués à Wimbledon», a-t-il affirmé.
Cette décision signifie que Djokovic perdra son statut de numéro 1 mondial au terme de la quinzaine anglaise, car les points amassés l’année passée seront tout de même retirés du classement.
Le Serbe verra donc disparaître les 2000 points qu’il avait obtenus lors de son couronnement en juillet dernier.
Cela le fera potentiellement chuter au troisième rang, derrière Medvedev et l’Allemand Alexander Zverev, selon des calculs de nos collègues de «L’Équipe».
Quel impact?
Maintenant, il demeure difficile de cerner quel sera l’impact de cette décision des deux circuits.
Sans possibilité d’amasser des points au classement, il peut certes sembler moins alléchant de faire le déplacement vers Londres. Surtout que les épreuves du Grand Chelem sont les plus généreuses en cette matière.
Toutefois, Wimbledon propose d’importantes bourses à ses participants. Tant chez les hommes que chez les femmes, la personne qui soulèvera le trophée au terme du tournoi empochera quelque 2,7 millions $.