Richard Turcotte file le parfait bonheur avec sa conjointe depuis près de 30 ans
Michèle Lemieux
Richard Turcotte ne pourrait être plus heureux, car il prend officiellement la relève d’Ève-Marie Lortie à Salut Bonjour cet été. Puis, à la rentrée, il s’installera officiellement dans le siège de l’animateur de Salut Bonjour week-end, un mandat avec lequel il renoue 15 ans après y avoir tenu temporairement la barre. De plus, il a trouvé la stabilité et le bonheur auprès de Josée, sa compagne depuis 29 ans... sans parler de leurs deux enfants: Raphaël, 27 ans, et Juliette, 24 ans.
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Richard, quels commentaires avez-vous reçus à la suite de votre nomination à l’animation de Salut Bonjour week-end?
Je savais que Salut Bonjour était une émission phare, mais je ne m’attendais pas à recevoir autant de réactions positives. Je ne suis pas quelqu’un qui polarise beaucoup. Il y a 15 ans déjà, j’avais animé Salut Bonjour week-end pendant six mois, en remplacement de Pénélope McQuade, qui avait eu un accident de voiture. Ensuite, j’avais animé l’émission du matin Ça commence bien, à V, pendant deux ans. C’est donc un retour aux sources pour moi. Je suis un enfant de la radio: j’en fais depuis 36 ans! Une émission en direct, c’est un défi extraordinaire!
Votre amoureuse était-elle heureuse pour vous?
Oui... jusqu’à ce qu’elle réalise que je serais occupé tous les week-ends! (rires) Cela dit, elle viendra de temps en temps à Québec avec moi pour la fin de semaine. Le timing est bon, car les enfants sont maintenant des adultes.
Certains l’ignorent, mais vous êtes aussi auteur-compositeur-interprète...
Oui, ça fait longtemps que j’écris et compose pour d’autres; entre autres, pour Mario Pelchat, Olivier Dion et Annie Villeneuve. Ma plus récente chanson s’appelle Free. Mon but n’est pas de faire de la tournée. J’aime autant écrire des chansons pour d’autres que pour moi. Je n’ai pas besoin d’être toujours à l’avant-scène. J’écris quand je suis inspiré. Mais à force d’en écrire, je suis rapide pour dégainer. Je travaille souvent avec Samuel Busque, le guitariste de Noir silence. Il arrive chez moi tôt le matin et une heure et demie plus tard, nous avons déjà une chanson. Je travaille aussi sur une comédie musicale.
Vous avez aussi un grand intérêt pour les affaires, semble-t-il...
Oui, je suis actionnaire d’une compagnie d’importation privée de vins: l’Agence du bistro. Je suis aussi franchiseur de gyms en électrostimulation musculaire avec Étienne Boulay et Maïka Desnoyers. Nous voulons éventuellement les franchiser partout au Québec. J’aime beaucoup l’entrepreneuriat. J’aime les idées, le marketing. Évidemment, je ne touche pas à la comptabilité — ce n’est pas dans mes cordes —, mais je suis là pour faire rayonner l’image et trouver des idées. J’ai toujours eu une petite business. Quand j’étais jeune, j’avais une business de farces et attrapes que nous distribuions dans les dépanneurs, mon frère, mon père et moi. Puis, avec mon frère, j’ai eu une entreprise de location de surf-bike. J’ai aussi eu une disco- mobile à l’âge de 15 ans, puis un bar durant la vingtaine, avec des partenaires. À vrai dire, je ne suis pas capable de ne rien faire...
Et vous donnez toujours des conférences?
Oui, des conférences inspirées de mon livre, Être l’artiste de sa vie, mais qui vont encore plus loin. Je parle d’expériences que j’ai vécues, de théâtre, de télé, de radio, mais aussi de vie de couple. Ça fait près de 30 ans que je suis avec ma femme. Nous nous aimons, et ça va bien malgré les hauts et les bas. Qu’est-ce que j’en ai retiré et qui pourrait éventuellement inspirer d’autres personnes? Je suis un éternel positif dans la vie. La partie n’est pas finie tant qu’elle n’est pas finie. Et je suis ainsi dans tous les domaines. Mon leitmotiv? «Fais ce que tu peux avec ce que tu as maintenant.» Tout le monde devrait écrire un livre qui raconte son histoire. Qu’il soit publié ou non n’a pas d’importance. Personnellement, je me suis dit que même s’il n’y a que mes deux enfants qui le lisent, j’aurai réussi mon projet.
On a le sentiment que vous réussissez partout dans la vie: belle carrière, 30 ans de vie de couple, deux enfants... Manque-t-il quelque chose à votre bonheur?
Non, vraiment pas. J’ai connu un creux avant la pandémie. Nous rénovions une maison à la télé. Ça ne marchait pas. J’avais peu de travail. Le stress était à son comble. Tout allait mal! L’émission s’appelait La réno casse-cou de Richard, et c’est exactement ce que ç’a été! Quand tous les corps de métier sont chez toi à longueur de journée, il faut constamment faire des chèques. Ç’a été un moment difficile dans ma vie: moins de job, pas de radio, des rénos qui n’allaient pas. Si je ne voulais pas vivre ce stress-là, il fallait que nous réduisions notre train de vie; et c’est ce que nous avons fait. C’est pas mal plus difficile à faire que de l’augmenter! Je me suis posé la question: «Si je ne faisais pas de radio ni de télé, qu’est-ce que je ferais?» C’est là où l’entrepreneuriat permet de faire quelque chose de sa vie de tous les jours et de se valoriser. Actuellement, après une période où on m’a moins entendu, j’ai l’impression de récolter. On m’offre l’opportunité d’animer Salut Bonjour week-end, 15 ans plus tard...
Pensez-vous que les périodes difficiles nous permettent de comprendre que nous sommes capables de passer au travers?
Oui, et qu’on peut faire preuve de résilience. On n’est pas ce qu’on fait dans la vie. Quand on est dans ce genre de creux, il faut se rappeler régulièrement qu’on a un potentiel de résilience en soi. Dans notre métier, c’est difficile, car c’est soi qu’on vend. On est parfois au goût du jour, parfois, on ne l’est plus. Il faut attendre pour pouvoir revenir au menu. Mon beau-frère me dit d’ailleurs que j’ai neuf vies! (sourire)
Josée, votre conjointe, connaît-elle plus de stabilité sur ce plan?
Ma blonde aime l’horaire de 9 à 5. Elle ne veut pas les responsabilités des patrons. Elle sait ce qu’elle aime et ce qu’elle n’aime pas. Moi, au contraire, j’aime les horaires atypiques, aller en vacances à l’automne, etc.
Ressentez-vous une certaine fierté d’être en couple avec Josée depuis 30 ans?
Oui, à 54 ans, je suis en relation depuis presque 30 ans. Et sans séparation. Je ne dis pas que nous sommes meilleurs que d’autres, mais ça rend fier. Il y a plusieurs phases dans l’amour. C’est évident que ce n’est plus la grande passion du début, mais il y a une telle profondeur dans notre amour et dans notre humour. Nous avons des codes que personne ne peut comprendre. Je lui fais encore son café le matin... Le quotidien, c’est le truc ultime. C’est tellement insidieux... Si on ne se fait pas de petites attentions quotidiennement, on s’éloigne. C’est important de se questionner sur la direction que prend notre couple. Ça prend du courage pour dire à l’autre ce qu’on ressent profondément. C’est parfois difficile à verbaliser. C’est si facile de se défiler...
Deux enfants sont nés de votre union. Comment vont-ils?
Raphaël a 27 ans, Juliette, 24 ans. Nous sommes très fiers d’eux. Ils ont quitté la maison. Nous sommes rendus au point où, s’ils viennent souper tous les deux à la maison en même temps, c’est un mini party. J’aime cuisiner. Je prévois du bon vin, de la musique. Nous avons de belles discussions, mes enfants et moi. Autant nous pouvons rire ensemble, autant nous pouvons aborder des sujets profonds. Comme ils sont actuellement tous deux célibataires, ils ont eu l’occasion de reconnecter comme frère et soeur. Ils se font des soupers, s’appellent, se textent, se confient l’un à l’autre. Ils se respectent. Je me rappelle une image précise... Quand ils étaient petits, j’avais regardé dans mon rétroviseur et je les avais vus se tenir par la main sur la banquette arrière. Mon coeur avait fondu... J’étais conscient que c’était quelque chose qu’on ne pouvait pas forcer. Ils sont liés. C’est une relation spéciale et c’est beau à voir.
Sont-ils inspirés par votre carrière ou celle de leur maman?
Ma fille est en communication. Mon fils est en vente, mais je pense qu’il se cherche encore un peu. Moi, j’ai été chanceux: à l’âge de 16 ans, je savais déjà que je voulais faire de la radio. Je discute avec mon fils d’emplois auxquels il n’a peut-être pas pensé. Nous sommes très fiers d’eux.
Lorsque les enfants ont quitté la maison, comment avez-vous vécu cette transition, en tant que couple?
Très bien. Nous étions rendus là. Je pense que nous nous tapions un peu sur les nerfs mutuellement. (sourire) Eux aussi, ils avaient hâte de partir. Ils n’ont pas quitté au même moment, mais ils l’ont fait au moment où ils avaient besoin d’air... et nous aussi! Parfois, nos enfants sont devenus des adultes, mais ils agissent en ados. Vient un moment où on ne veut qu’être un coloc avec nos enfants; on ne veut plus être un parent qui fait la discipline. On sent qu’ils sont dus pour autre chose, et c’est très bien ainsi. Cela dit, je suis toujours content de voir mes enfants, et je suis toujours à un appel ou un texto d’eux. Je suis toujours prêt à leur donner un coup de main. D’ailleurs, quand ils ont besoin de moi, ils n’hésitent pas à m’appeler.
Et enfin, l’horaire matinal de Salut Bonjour risque-t-il de vous perturber?
À travers toutes ces années où j’ai fait des émissions du matin, à la radio ou à la télé, j’ai compris que ça demande de l’organisation. J’ai aussi compris que l’état mental dans lequel on se couche est super important, car c’est dans cet état qu’on se réveillera le lendemain matin. Quand on se couche en ayant peur d’être fatigué le lendemain, c’est sûr qu’on le ressent au réveil. Mon truc ultime, c’est de me coucher en me disant que le lendemain matin, je vais être en super forme. Je ne dis pas que ça fonctionne 100 % du temps, mais généralement, ça marche! Je fais toujours une sieste durant la journée: c’est un must pour moi. C’est comme un reset mental qui est bénéfique pour le cerveau. Quand on refait surface, on est prêt à amorcer la deuxième portion de la journée. Quand j’animais le matin à V, je faisais aussi Les grandes gueules en après-midi, cinq jours par semaine. J’avais consulté un nutritionniste. Je voulais un plan alimentaire qui me permettrait de performer. Je l’ai respecté à la lettre et j’ai eu toute l’énergie dont j’avais besoin. L’alimentation, c’est super important.
Richard anime Salut Bonjour tout l’été, puis il prendra son poste à Salut Bonjour week-end dès le 7 septembre.