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Environnement

Consommation record d’électricité au Québec: quels impacts dans la lutte aux changements climatiques?

Photo Joël Lemay / Agence QMI
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Photo portrait de Anne-Sophie Poiré

Anne-Sophie Poiré

2022-01-21T21:30:04Z
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  •  À 8h vendredi matin, Hydro-Québec a dû fournir 40 300 mégawatts (MW) pour satisfaire la demande de ses clients.  

  • Il s'agit de la consommation la plus élevée de l’histoire depuis la création d’Hydro-Québec en 1944.  

  • Même si le Québec produit de l'énergie propre, une telle pointe de consommation s'accompagne bien souvent d'une augmentaiton des émissions de GES.  

Jamais la consommation d’électricité au Québec n’a été aussi grande que vendredi matin. Oui, plus de 99% de l’énergie produite dans la province provient de sources renouvelables, mais ce nouveau record pose tout de même un problème dans la lutte aux changements climatiques.

À 8h, Hydro-Québec a dû fournir quelque 40 300 mégawatts (MW) pour satisfaire la demande de ses clients. «C’est la consommation la plus élevée de l’histoire depuis la création d’Hydro-Québec [en 1944]», résume le porte-parole d’Hydro-Québec, Cendrix Bouchard.

L’ancien record de 39 994 MW a été enregistré il y a 10 jours à peine, le 11 janvier. Cette pointe de consommation avait pulvérisé. L’autre remontait au 22 janvier 2014. 

Le froid polaire qui a balayé la province dans les derniers jours est en cause.

• À lire aussi: Encore plus de vagues de froid polaire... à cause du réchauffement climatique

Hydro-Québec a donc invité la population à réduire le chauffage d’un à deux degrés °C dans la maison, et de reporter ou diminuer l'utilisation des électroménagers comme la sécheuse et le lave-vaisselle.

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Plus de GES 

Mais pour répondre à une demande aussi élevée, la société d’État n’a pas le choix: elle doit importer de l’électricité, qui provient «majoritairement de l’Ontario», précise M. Bouchard.

«Une journée comme aujourd’hui, on va importer autour de 2000 mégawatts, mais on continue d’exporter [...] parce qu’on doit honorer nos contrats à long terme», explique le porte-parole.

Les enjeux environnementaux d’une telle pointe de consommation ne seront pas au niveau des importations, assure-t-il. «Ça peut quand même limiter notre capacité d’exporter sur les marchés à court terme et ils devront utiliser des sources d’énergie moins propres» comme le charbon.

Pour le professeur spécialiste de l’économie de l’énergie à l’Institut de l’environnement de l’Université d’Ottawa, Jean-Thomas Bernard, il ne fait aucun doute qu’une consommation record d’électricité est suivie d’une augmentation des émissions de gaz à effet de serre (GES). 

• À lire aussi: Les émissions de gaz à effet de serre du Québec sont en hausse

«Les centrales marginales — les dernières à être mise en marche — chez nos voisins ce sont principalement des centrales au gaz. L’autre pointe de consommation sera vers 17h-18h. Il est donc possible à ce moment qu’Hydro-Québec importe de l’électricité qui sera produite avec du gaz», fait valoir l’expert.

À 14h30, toute l’énergie consommée dans la province provenait de sources renouvelables, selon Hydro-Québec.

Moins consommer pour lutter 

«On a une énergie propre presque à 100%», rappelle Cendrix Bouchard. «Mais la meilleure façon de consommer est d’utiliser ce dont on a besoin. Pas plus pas moins.»

Ainsi, la réduction des pointes de consommation — qui risquent pourtant d’augmenter entre autres avec l’électrification des transports selon le professeur Bernard — est essentielle dans la lutte aux changements climatiques. 

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«Si on diminue les pointes de consommation, ça veut dire que les besoins vont eux aussi diminuer. On aura moins besoin d’équipement et on devra le réparer ou le remplacer plus tard», illustre M. Bouchard.

La société d’État mise donc sur l’efficacité énergétique, comme elle prévoit une hausse de la consommation d’électricité d’environ 12% au cours des 10 prochaines années.

«On veut aller chercher 8,2 térawatts/heures d’ici 2030 en efficacité énergétique», M. Bouchard.

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