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Ramadan: ce qu’il faut savoir sur les violences policières à la mosquée al-Aqsa de Jérusalem

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Photo portrait de Jean-Michel  Clermont-Goulet

Jean-Michel Clermont-Goulet

2023-04-05T21:24:19Z
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En plein mois du ramadan et à la veille de la Pâque juive, des affrontements ont eu lieu en pleine nuit à la mosquée al-Aqsa de Jérusalem-Est, où la police israélienne s’en est prise violemment à des fidèles palestiniens venus prier. Que s’est-il passé? On fait le point.

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Que s’est-il passé?

Dans la nuit de mardi à mercredi, la police israélienne est intervenue à l’intérieur de la mosquée al-Aqsa, haut lieu sacré de la capitale d’Israël, pour y déloger des «agitateurs» qui s’y étaient réfugiés avec des feux d’artifice, des bâtons et des pierres, ont annoncé les autorités locales. 

Selon les administrateurs de l’établissement, situé sur l’esplanade des Mosquées, troisième lieu saint de l’islam à Jérusalem-Est, des fidèles s’étaient réunis pour prier toute la nuit, comme le veut une tradition durant le ramadan. 

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L’Esplanade est bâtie sur ce que les juifs appellent le mont du Temple, lieu le plus sacré du judaïsme.

Les affrontements entre les Palestiniens et les Israéliens ont d’ailleurs été filmés. Les images ont vite fait le tour du monde. 

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On y voit notamment les autorités locales armées d’équipement antiémeute, de grenades de gaz lacrymogène, de fumigènes et d’armes battre à coup de matraque des personnes assises sur le sol. 

Une quinzaine de roquettes ont été tirées depuis la bande de Gaza, forçant une riposte de l’Armée israélienne. 

Au total, plus de 350 personnes qualifiées d’«émeutiers» ont été arrêtées. Le Croissant rouge palestinien a indiqué pour sa part avoir traité au moins 37 blessés.

Ce que disent les autorités israéliennes

À sa défense, la police locale affirme par communiqué avoir aperçu des Palestiniens se barricader à l’intérieur de la mosquée sacrée «plusieurs heures» après les dernières prières du soir «afin d’attenter à l’ordre public et de profaner» les lieux en scandant «des slogans incitant à la haine et à la violence».

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Selon leurs dires, les agents sur place ont tenté de les déloger par le dialogue, mais en vain. 

Pour sa part, le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a affirmé que les forces de sécurité avaient été «contraintes d’agir pour rétablir l’ordre» face à des «extrémistes».

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Le calme est depuis revenu, alors que les abords de la mosquée sacrée sont lourdement gardés par la police israélienne.

Israël largement critiqué

Le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, s’est dit «choqué et consterné» par les «violences et coups» des forces de sécurité israéliennes et a souligné que ce «moment du calendrier, saint pour les juifs, les chrétiens et les musulmans, devrait être un moment de paix et de non-violence».

À Washington, l’administration Biden se dit «extrêmement préoccupée» par la situation, appelant «toutes les parties à éviter une escalade supplémentaire».

Le ministère des Affaires étrangères égyptien a condamné l’irruption de la police israélienne à l’intérieur d’al-Aqsa et l’agression contre les fidèles et tient Israël, «puissance occupante, comme responsable de cette dangereuse escalade».

Le Canada n’a toujours pas commenté les violences survenues la nuit dernière. 

Le conflit israélo-palestinien connaît une nouvelle flambée de violences depuis l’investiture, fin décembre, d’un des gouvernements les plus à droite de l’histoire d’Israël. Près de 110 personnes sont mortes depuis le début de l’année.

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