Acquitté après avoir été accusé de proxénétisme
Mais il savait que son amie se prostituait, selon la juge

Kathleen Frenette
Un résident de la région de Montréal, qui était accusé d’avoir forcé son ancienne conjointe à se prostituer en la traînant de ville en ville, a été acquitté, vendredi, de l’ensemble des chefs d’accusation portés contre lui.
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Erickson Angibeau, 30 ans, a eu l’air soulagé lorsque la juge Rachel Gagnon a prononcé son acquittement relativement aux accusations de traite de personnes, proxénétisme, voies de fait et menaces qui pesaient contre lui.
La décision a été prise à la suite de l’analyse de la preuve présentée au procès de l’homme, qui s’est échelonné sur cinq jours en mai.
« Malgré la preuve présentée en défense, le tribunal ne croit pas l’accusé lorsqu’il dit qu’il ignorait que la plaignante se livrait à la prostitution », a d’abord souligné la juge Gagnon dans son analyse.
Plausible... même s’il n’est pas cru
Toutefois, la présidente du tribunal a précisé que « la question à trancher » n’était pas de savoir s’il était au courant ou non », mais bien de « déterminer s’il avait commis les infractions alléguées ».
« À cet égard, le témoignage de l’accusé demeure plausible dans son ensemble. Le contre-interrogatoire n’a pas ébranlé sa version des faits et il n’a pas fait ressortir d’incohérence ou d’invraisemblance dans la version qu’il a livrée », a noté la juge.
Concernant la plaignante, la cour estime qu’elle a rendu un témoignage « crédible dans son ensemble », mais qu’il n’appartient pas au juge du procès de déterminer la version qu’il estime la plus probable.
« Il appartient à la poursuite d’établir hors de tout doute raisonnable la culpabi-lité de l’accusé, et ce dernier n’assume pas le fardeau de convaincre de son innocence », a-t-elle ajouté.
Massages érotiques
La plaignante alléguait être « tombée amoureuse » d’Angibeau à la suite d’une rupture. Sans-le-sou après une perte d’emploi, le couple avait décidé qu’elle ferait des massages érotiques. Mais, selon ce qu’elle avait raconté, Angibeau avait « rapidement pris le contrôle de la business ».
Dans son témoignage, l’accusé avait quant à lui estimé avoir été « floué » dans la relation, et il s’était positionné en victime.