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Monde

Plus de 200 morts dans les opérations israéliennes à Gaza en 24h selon le Hamas

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Agence France-Presse

2023-12-23T21:32:22Z
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Plus de 200 Palestiniens ont été tués ces dernières 24 heures dans les bombardements incessants et opérations au sol israéliens dans la bande de Gaza, a indiqué le Hamas, après qu'une résolution de l'ONU sur l'aide humanitaire s'est gardée d'appeler à un cessez-le-feu.

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Près de trois mois après le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas, ce dernier a annoncé la découverte de corps de dizaines de Palestiniens tués, dont certains «exécutés» selon lui lors d'une opération terrestre israélienne à Jabaliya dans le nord de la bande de Gaza.

L'armée israélienne a annoncé la mort de cinq soldats, quatre vendredi et un samedi, lors des combats avec le Hamas à Gaza, ce qui porte à 144 le nombre de militaires morts depuis le début de l'offensive terrestre israélienne dans ce territoire le 27 octobre.

C'est une attaque d'une ampleur et d'une violence sans précédent menée par des commandos du Hamas infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine qui a déclenché cette dernière guerre en date entre le groupe palestinien et l'armée israélienne.

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Israël a juré de détruire le Hamas après cette attaque qui a fait environ 1140 morts en majorité des civils, selon les derniers chiffres officiels israéliens. Les combattants palestiniens ont aussi enlevé environ 250 personnes dont 129 restent détenues à Gaza, selon Israël.

Les bombardements israéliens de représailles à Gaza, où des milliers de bombes ont été déversées, ont fait 20 258 morts, majoritairement des femmes, adolescents et enfants, et plus de 53 000 blessés, selon le ministère de la Santé du Hamas.

Parmi eux figurent 201 personnes tuées ces dernières 24 heures en plusieurs endroits du petit territoire surpeuplé et assiégé par Israël, a-t-il précisé. Une frappe a tué 18 personnes dans le camp de réfugiés de Nousseirat dans le centre du territoire où le Hamas a pris le pouvoir en 2007.

À Khan Younès (sud), des corps et des blessés sont transportés à l'hôpital Nasser. Des hommes accompagnent une femme en pleurs après avoir vu les corps de ses proches, un homme accroupi et en larmes pose la main sur un sac mortuaire noir. À l'extérieur, d'autres prient devant un corps.

Outre les bombardements aériens, les troupes israéliennes sont entrées dans la bande de Gaza, où elles ont pris plusieurs secteurs.

«Massacres atroces»

Samedi, le porte-parole du ministère de la Santé du Hamas, Ashraf al-Qidreh, les a accusées d'avoir cette semaine «commis plusieurs massacres atroces»dans la région de Jabaliya et dans celle de Tal Al-Zaatar». Elles «ont exécuté des dizaines de citoyens dans les rues.»

Sollicitée par l'AFP, l'armée n'a pas spécifiquement répondu aux accusations d'exécutions, mais a assuré que ses frappes «contre des cibles militaires sont conformes au droit international».

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L'armée a, elle, diffusé des images montrant ses soldats progressant dans les ruines et ouvrant le feu sur des cibles à Gaza-ville. «Des terroristes armés qui tentaient d'attaquer les soldats ont été éliminés» et des «immeubles utilisés comme sites militaires détruits», selon elle.

Après des négociations laborieuses, le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté vendredi un texte réclamant l'acheminement «immédiat» et «à grande échelle» de l'aide à la population de Gaza largement menacée par la famine selon l'ONU.

La résolution, qui se garde d'appeler à un «cessez-le-feu», rejeté par Israël et son allié américain, demande de «créer les conditions d'une cessation durable des hostilités».

L'aide, dont l'entrée à Gaza est contrôlée par Israël, arrive au compte-gouttes depuis l'Égypte et le poste-frontière israélien de Kerem Shalom, mais elle est très en deçà des immenses besoins.

Le patron de l'ONU Antonio Guterres a fustigé les «obstacles massifs» à la distribution d'aide créés selon lui par l'«offensive» israélienne à Gaza, réclamant de nouveau un cessez-le-feu.

Dans ce contexte, les médiateurs égyptien et qatari tentent de parvenir à un compromis sur une nouvelle trêve qui permettrait des aides plus importantes et des libérations d'otages et de prisonniers palestiniens incarcérés par Israël.

Fin novembre, une trêve d'une semaine avait permis la libération de 105 otages et de 240 prisonniers palestiniens ainsi que plus d'aides.

Néanmoins, les belligérants restent intransigeants.

Négociation

Le Hamas exige un arrêt des combats avant toute négociation sur les otages.

Israël est ouvert à l'idée d'une trêve, mais exclut tout cessez-le-feu avant «l'élimination» du mouvement islamiste, classé organisation terroriste par les États-Unis, l'Union européenne et Israël notamment.

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Selon le porte-parole de la branche militaire du Hamas, Abou Obeida, son groupe a «perdu le contact» avec ses combattants chargés de garder cinq otages israéliens, dont trois hommes âgés montrés dans une vidéo diffusée le 18 décembre. «Nous pensons que ces otages ont été tués lors d'une frappe sioniste», a-t-il dit dans un communiqué.

Aucune confirmation n'a pu être obtenue auprès d'Israël.

Sous une pluie battante, des milliers de manifestants, dont des parents d'otages, se sont de nouveau rassemblés à Tel-Aviv, Haïfa et Césarée, pour protester contre le premier ministre Benjamin Netanyahu et réclamer qu'il négocie la libération des otages.

À deux jours de Noël, les autorités religieuses à Bethléem, ville de Cisjordanie occupée qui, selon la tradition chrétienne, a vu naître Jésus-Christ, ont renoncé à toute célébration «inutilement festive» en solidarité avec les Palestiniens de la bande de Gaza.

Dans ce territoire occupé par Israël de 1967 à 2005 et sous blocus israélien depuis 2007 avant un siège total imposé par Israël le 9 octobre, des quartiers entiers ont été détruits et 1,9 million d'habitants déplacés depuis le 7 octobre.

Le directeur général de l'Organisation mondiale de la Santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a rappelé que «la faim, la famine et la propagation de maladies» menacent largement ce territoire de 362 km2.

C'est surtout à Rafah (sud) que des centaines de milliers de Palestiniens ont trouvé refuge et sont logés dans des camps de fortune.

Avec leur écuelle de plastique ou leur petite casserole à la main, des Palestiniens, dont de nombreux enfants, attendent les yeux rivés sur des marmites fumantes, de recevoir de la nourriture dans un camp de Rafah.

«Mes enfants ont perdu beaucoup de poids, la faim les réveille la nuit. Je pleure quand ils me demandent à manger le soir», s'émeut Nour Barbakh, une déplacée de Khan Younès.

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