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L'article provient de TVA Nouvelles
Monde

Gaza: le Conseil de sécurité de l'ONU exige une aide «à grande échelle»

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Agence France Presse

2023-12-22T17:56:33Z
2023-12-22T19:21:11Z
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Après des négociations acharnées, le Conseil de sécurité de l'ONU a exigé vendredi l'acheminement «à grande échelle» de l'aide humanitaire à Gaza, sans appeler à un cessez-le-feu dont ne voulaient pas les Américains malgré la pression internationale sur leur allié israélien.

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La résolution adoptée apr 13 voix pour, aucune contre et deux abstentions (États-Unis et Russie) «exige de toutes les parties qu'elles autorisent et facilitent l'acheminement immédiat, sûr et sans entrave d'une aide humanitaire à grande échelle» à Gaza et demande de «prendre de toute urgence» des mesures à cet égard et pour «créer les conditions d'une cessation durable des hostilités».

Le texte exige également l'utilisation de «l'ensemble des voies d'accès et de circulation disponibles» pour l'acheminement de carburant, de nourriture et de matériel médical sur tout le territoire.

Les résolutions du Conseil sont contraignantes, ce qui n'empêche pas certains États concernés de ne pas les respecter.

«Nous savons que ce n'est pas un texte parfait, nous savons que seul un cessez-le-feu mettra un terme aux souffrances», a commenté l'ambassadrice des Emirats Lana Zaki Nusseibeh, à l'origine du texte. Mais il «répond par l'action à la situation humanitaire désespérée du peuple palestinien».

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«Vrai problème»

L'ambassadeur palestinien Riyad Mansour a salué «un pas dans la bonne direction», insistant pour que la résolution soit «appliquée et accompagnée par une pression massive pour un cessez-le-feu immédiat».

«Un cessez-le-feu humanitaire est le seul moyen (...) de mettre fin au cauchemar» des habitants de Gaza, a également réagi le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, qui avait «espéré» plus du Conseil.

S'en prenant directement à Israël, il a estimé que le «vrai problème» pour l'acheminement de l'aide à Gaza est l'«offensive» israélienne.

La résolution, résultat de longues discussions sous la menace d'un nouveau veto américain, a largement évolué depuis la version plus ambitieuse proposée dimanche par les Émirats.

Un amendement russe voulant revenir à l'appel, présent dans une précédente version, à une «suspension urgente des hostilités» a été bloqué par les États-Unis, recueillant 10 voix en faveur et 4 abstentions.

«C'est un moment tragique pour le Conseil», a dénoncé l'ambassadeur russe Vassili Nebenzia, dénonçant le «chantage» américain.

Les membres du Conseil voulaient éviter un nouveau veto, alors que les habitants de la bande de Gaza, pilonnée par les forces israéliennes en représailles à l'attaque sanglante et sans précédent du Hamas le 7 octobre, sont désormais menacés par la famine.

Le Conseil de sécurité était largement critiqué pour son inaction depuis le début de la guerre.

«Lueur d'espoir»

C'est la deuxième fois seulement qu'il parvient à se mettre d'accord sur un texte. Sa résolution précédente du 15 novembre appelait à des «pauses humanitaires». Cinq autres textes ont été rejetés en deux mois, dont deux en raison de vetos américains, le dernier le 8 décembre.

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Les États-Unis avaient alors bloqué, malgré la pression inédite du secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, l'appel à un «cessez-le-feu humanitaire», également jugé inacceptable par Israël.

«Aujourd'hui, ce Conseil apporte une lueur d'espoir dans un océan de souffrances inimaginables», a assuré l'ambassadrice américaine Linda Thomas-Greenfield, tandis que son homologue israélien Gilad Erdan a remercié les États-Unis d'être restés «aux côtés» d'Israël lors de ces négociations en maintenant «les lignes rouges définies».

Les négociations ont notamment été intenses autour des paramètres d'un nouveau mécanisme de suivi pour s'assurer de la nature «humanitaire» de l'aide, qui se fera finalement sous l'égide d'un «coordinateur» de l'ONU mais en «concertation» avec les parties.

Israël «examinera, pour des raisons de sécurité, toute assistance humanitaire à Gaza», a insisté vendredi le ministre israélien des Affaires étrangères Eli Cohen.

Autre point sensible, l'absence une nouvelle fois dans le texte d'une condamnation --et même du nom-- du Hamas, fustigée à nouveau par Israël et les États-Unis.

Le texte déplore «tous les actes de terrorisme» ainsi que «toutes les attaques contre les civils», et exige la libération «inconditionnelle» de tous les otages.

Après l'attaque du 7 octobre qui a fait, selon un décompte de l'AFP basé sur le bilan israélien, environ 1 140 morts, en majorité des civils, Israël a juré d'«anéantir» le Hamas, pilonnant le territoire palestinien, l'assiégeant et menant une vaste opération terrestre depuis le 27 octobre.

Le ministère de la Santé du Hamas a fait état vendredi de 20 057 morts depuis le début des bombardements israéliens, majoritairement des femmes, des enfants et des adolescents, et de plus de 50 000 blessés.

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