Plainte à la police après une agression en direct
Nora T. Lamontagne | Journal de Montréal
Le journaliste Raymond Filion a porté plainte à la police après avoir été lâchement poussé dans le dos par un manifestant, à Ottawa, pendant un reportage en direct pour TVA Nouvelles, ce vendredi.
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L’agression a eu lieu peu après 22 h alors que le correspondant parlementaire décrivait l’opération policière visant à déloger les participants les plus réfractaires du « convoi pour la liberté ».
Les téléspectateurs du bulletin de nouvelles ont vu en temps réel un homme s’approcher de Raymond Filion par-derrière et le bousculer violemment sans que ce dernier le voie venir.
« J’espère que cette personne fera face à des accusations criminelles, parce qu’on parle de voies de fait », témoigne le président de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ), Michaël Nguyen.
Dommages et injures
Depuis le début des manifestations autour de la colline Parlementaire, à Ottawa, plusieurs travailleurs de l’information ont été pris à partie par des individus agressifs.
Plus tôt cette semaine, des protestataires ont harcelé et copieusement injurié le journaliste d’expérience Yves Poirier, de TVA, l’empêchant de faire son travail.
Écoutez la chronique de Félix Séguin au micro de Patrick Déry sur QUB radio :
D’autres s’en sont pris au journaliste Félix Séguin et à son caméraman, endommageant sa caméra malgré la présence de gardes du corps.
« C’est inacceptable et intolérable, que ce soit un journaliste de TVA ou de n’importe quel autre média », affirme Xavier Brassard-Bédard, rédacteur en chef de TVA Nouvelles.
Ce dernier précise que des évaluations de risque sont effectuées avant d’envoyer des journalistes sur le terrain dans des conditions hostiles, comme à Ottawa.
« Mais la liberté de presse en mange un coup quand on est obligé d’exercer son métier avec des bodyguards », laisse-t-il tomber.
Des risques réels
Si les journalistes télé sont facilement identifiables en public en raison de leur matériel, les autres ne sont pas en reste.
« La FPJQ a reçu beaucoup de témoignages de journalistes, radio et écrit, qui se font intimider à Ottawa. Un média local a même refusé d’envoyer des journalistes sur le terrain parce qu’il n’avait pas les moyens d’assurer leur sécurité », s’inquiète Michaël Nguyen.
Face à la multiplication et à la banalisation de ces violences, le président de la Fédération appelle les autorités à sévir contre ceux qui s’en prennent aux journalistes.
« Si les manifestants ne comprennent pas avec des mots, peut-être comprendront-ils avec un casier judiciaire », dit-il.