Patrick Norman souligne ses 50 ans de carrière en s’offrant un grand cadeau
Samuel Pradier
Après 50 ans de carrière et 33 albums, Patrick Norman reste émerveillé de pouvoir faire ce métier et il est heureux de constater que le public coninue à le suivre. La période actuelle a mis tous ses projets sur pause, mais il est impatient de recommencer ses activités. Son dernier album est toujours en vente, et il a hâte d'aller présenter ses chansons sur scène pour une ultime tourneé.
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Même s’il est confiné à la maison, Patrick Norman ne peut s’empêcher de faire de la musique. Dernièrement, il a publié sur ses réseaux sociaux une reprise de Quand on est en amour, avec des paroles adaptées à la situation actuelle. «C’est une idée de mon amour, Nathalie. Un matin, elle s’est levée et elle avait un petit sourire. Quand je lui ai demandé ce qui se passait, elle m’a avoué qu’elle était en train d’écrire une chanson sur le confinement à partir d’une des miennes. Ce qu’elle écrivait la faisait rire. J’ai trouvé l’idée très bonne.» En moins d’un mois, la vidéo de leur reprise a dépassé 1,5 million de vues. «C’est le fun de voir qu’on a encore un peu d’impact sur les gens et qu’ils apprécient toujours ce qu’on fait. Le but est d’alléger le fardeau de ce confinement par lequel on se sent un peu dépassé.»
Il y a quelques semaines, Patrick prenait part à la formation The Silver Foxes; quatre chanteurs et mu- siciens à la barbe blanche (Roch Voisine, Sylvain Cossette, Jean-François Breau et lui-même) ont enregistré la chanson On the Road Again, de Willie Nelson, tout en étant chacun chez soi. Ils ont ensuite récidivé, avec une formation un peu différente, pour une reprise de Handle With Care. «On s’amuse ensemble. On passe le temps, et ça nous permet d’explorer notre art. Des fois, en changeant d’ingrédients, ça change la recette. Ce sont tous des gars de grand talent.» Le chanteur confie même avoir été surpris de leur invitation. «J’étais content qu’ils me proposent de faire ça avec eux. Je suis le vieux de la gang! J’ai toujours aimé mélanger les musiciens, prendre dif- férentes générations et les faire travailler ensemble. Moi, au fond, je suis encore un adolescent, je suis bloqué à cette époque. Il y a juste le corps qui me rappelle de temps en temps que je n’ai plus l’âge.»
Un album important
Le 15 novembre dernier, Patrick Norman a sorti son 33e album, Si on y allait, enre- gistré à Nashville avec des musiciens locaux. «Mon vrai nom est Yvon Ethier. J’ai revêtu les habits du personnage de Patrick Norman en 1969. J’avais envie de féliciter Patrick pour sa belle carrière de 50 ans et de souligner cet anniversaire en allant à Nashville pour faire un album avec les meilleurs musiciens, comme Matt Rollings au piano et Brent Mason à la guitare. On ne connaît pas forcément ces noms, mais ce sont pourtant de grosses pointures aux États-Unis. C’est la crème des musiciens de Nashville. J’ai été très chanceux de tomber sur eux. C’est grâce à Robby Johnson, qui nous a mis en contact.» Et le réalisateur de cet album n’est autre que Julian King, célèbre producteur qui a notamment travaillé avec Kenny Rogers, Hank Williams et Tim McGraw. «Tous ces gens sont abordables, gentils, humbles. Ils travaillent avec tellement de passion! J’ai vécu le meilleur moment de ma vie pendant ces 10 jours là-bas.»
Pour cet album, Patrick souhaitait revisiter certains de ses succès, en plus d’inclure de nouvelles chansons. «J’ai pris ces chansons, les nouvelles comme les anciennes, et je me suis enregistré en les chantant, simplement accompagné de ma guitare. Les musiciens à Nashville n’ont aucune idée de qui je suis et ils ne connaissent pas mes succès. Ils ont donc reçu 12 chansons sans a priori et ils sont partis de zéro avec ça. Ils se sont basés sur ma version guitare-voix. C’est comme si les chansons ont eu une renaissance en étant faites de cette façon.»
Et s’il tenait à aller enregistrer à Nashville, c’était pour une bonne raison. «Ça ne sonne pas pareil. Ils ont une façon de balancer les choses; c’est un feeling, une ambiance différente. Si tu vas en Californie et que tu écoutes les groupes locaux, ça sonne différemment. C’est la même chose à Nashville: il y a une signature propre.»
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De belles découvertes
Patrick et son amoureuse, Nathalie Lord, sont donc allés passer 10 jours à Nashville pour l’enregistrement de cet album, un séjour dont ils gardent de magnifiques souvenirs. «Je viens de la culture country. Quand j’étais enfant, mon père était un grand consommateur de country américaine, comme Hank Williams et Don Gibson. Je connais beaucoup cette branche de la culture country.» Ils ont notamment eu le temps de visiter le Country Music Hall of Fame de Nashville, mais surtout le Musicians Hall of Fame. «C’est un endroit fabuleux pour moi. C’est un musée dans lequel on rend hommage aux musiciens. Partout où mes yeux se po- saient, je reconnaissais un instrument ou un visage... Les musiciens n’ont malheu- reusement pas autant de reconnaissance que les vedettes, c’est assez navrant. Si on enlevait la musique des émissions de télé ou des films, ce serait drabe. Moi, je suis resté un musicien dans l’âme.»
Une ultime tournée
Si cet album est important pour Patrick, la tournée qui devait débuter l’automne prochain l’est tout autant. «Je m’éclate tellement à faire mon métier. Je rends du monde heureux; il n’y a pas de plus belle job que ça! Ma plus grande récompense reste de constater que les gens s’intéressent toujours à ce que je fais, 50 ans plus tard. C’est très touchant, et j’en suis très fier.»
Il annonce néanmoins que ce sera sa tournée d’adieu. «J’ai 73 ans. Si le confinement ou les restrictions concernant les spectacles durent encore un an ou deux, je vais en avoir 75. Est-ce que ça va me tenter encore de bâtir des spectacles et de chanter tous les soirs? Oui, ça va me tenter. Mais est-ce qu’il va y avoir encore trois ou quatre tournées par la suite? Je ne pense pas. C’est dans ce sens que je parle de ma tournée d’adieu. Je vais peut- être avoir envie de faire autres choses par la suite, aussi. Et puis, c’est une tournée qui peut durer longtemps. Celle de Georges Guétary a duré au moins 10 ans. En disant que c’est ma tournée d’adieu, je me prépare aussi à l’idée que ça va arriver un jour...» Qu’on se rassure, on aura encore l’occasion d’entendre Patrick Norman chanter!