Anick Dumontet partage ses plus beaux souvenirs du Téléthon Opération Enfant Soleil
Patrick Delisle-Crevier
Malgré la pandémie, la 33e édition du Téléthon Opération Enfant Soleil a bel et bien eu lieu, dimanche dernier. En effet, l’événement visant à amasser des fonds pour soutenir le développement des services de pédiatrie pour tous les enfants du Québec s'est tenu à la fois sur le Web et sur les ondes de TVA. Anick Dumontet, une des fidèles porte-parole du Téléthon, nous parle de son implication.
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Anick, qu'est-ce que ça t'a fait d'apprendre que le Téléthon Opération Enfant Soleil aurait lieu malgré la pandémie?
J’ai ressenti une grande joie et un grand soulagement. Tout juste avant d’entrer en confinement, Maxime Landry et moi étions en tournée dans le Bas-Saint-Laurent. Nous avons visité plusieurs enfants et nous avons eu beaucoup de plaisir à les rencontrer, ainsi que leurs parents. Puis, en l’espace de quelques heures, tout s’est arrêté. Mais nous voilà de retour pour la cause!
Tu t'impliques dans cette cause depuis plusieurs années. Qu'est-ce qui a motivé ton choix?
J’aime les enfants! J’en ai gardé plusieurs quand j’étais jeune, et j’étais aussi beaucoup en contact avec eux quand j’étais monitrice de patinage artistique. À mes débuts en télévision, le fondateur du Téléthon, Pierre Touzin, m’a contactée pour me proposer de faire partie de l’équipe des animateurs. J’ai tout de suite dit oui, et ça fait 18 ans cette année que je participe à ce beau Téléthon!
Qu’est-ce que ça t’apporte, sur le plan personnel?
Je serais incapable de ne pas y participer. C’est comme une histoire d’amour. J’aime travailler avec cette belle gang, et en plus, c’est pour une bonne action. Personne ne fait ça pour l’argent ou la visibilité: nous le faisons vraiment pour la cause. Personnellement, j’aime aller à la rencontre des gens qui profitent de cette initiative. C’est incroyable ce qu’Enfant Soleil fait pour les hôpitaux et les enfants à travers le Québec.
Quels sont tes plus beaux souvenirs du Téléthon?
En 18 ans, j’ai vu des enfants grandir et devenir de jeunes adultes. Ils sont maintenant en appartement avec leurs amoureux, mais je me souviens d’eux quand ils étaient petits, et ça me touche. Il y a des enfants qui étaient tellement malades... je n’aurais jamais pensé les voir un jour avec plein de projets dans leur vie d’adulte. C’est ça qui est fantastique! Les soins permettent d’offrir un futur aux enfants malades. J’ai vécu des moments tellement précieux au fil des années... Chaque histoire nous marque.
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Est-ce que le fait d’avoir un enfant a changé quelque chose à ton implication?
Le fait d’être maman me permet de constater encore plus à quel point la cause des enfants malades est primordiale. J’ai la chance d’avoir un fils en santé, mais je suis consciente que ce n’est pas le cas de tous les parents. Par ailleurs, mon fils, Simon, est un «bébé Téléthon», puisque j’ai accouché pendant le Téléthon, il y a 13 ans. C’est un bébé miracle pour moi.
Pourquoi?
Parce que ç’a été long et difficile pour moi avant de tomber enceinte. J’ai essayé pendant cinq ans, sans succès, puis ça a fonctionné, mais j’ai vécu une mort fœtale après 21 semaines. Ça m’a anéantie et, par la suite, j’avais peur de retomber enceinte. Finalement, mon fils est né en bonne santé, et c’est aujourd’hui un préado heureux!
Aurais-tu aimé avoir plusieurs enfants?
Oui. Je rêvais d’avoir plusieurs enfants, car être maman est pour moi quelque chose d’extraordinaire. J’aurais voulu donner au moins un frère ou une sœur à mon fils, mais la vie en a décidé autrement... Cela dit, je suis loin de m’en plaindre. Lors de mes tournées pour Opération Enfant Soleil, je vois des enfants malades, et je me dis qu’il n’y a rien de pire que la maladie et la détresse des parents à travers tout ça. Ce qui m’impressionne, c’est que les enfants malades sont ceux qui se plaignent le moins. Ils sont forts, résilients et inspirants. Nous, on passe deux mois en confinement et on veut arracher la céramique sur les murs! Ils sont des exemples de courage...
Est-ce que le fait de t’impliquer auprès des enfants malades a changé quelque chose dans ta relation avec ton fils?
Oui; je me souviens que pendant les deux premières années, j’étais une mère lionne: je voulais le protéger de tout. Je ne voulais pas que les gens s’approchent trop, je leur demandais de se laver les mains... Même mon propre frère n’a pas vu mon fils avant qu’il ait trois mois! Le fait d’avoir vu des enfants malades m’a rendue surprotectrice. À un moment donné, j’ai réalisé qu’il fallait faire confiance à la vie, peu importe ce qui arrive. Quand mon fils a eu sa première otite, je ne tenais plus en place! Mais le fait de voir des mères d’enfants gravement malades m’a enseigné la résilience, et je me suis mise à aborder tout ça de façon différente. Il faut s’accrocher, avoir confiance et, surtout, rester positif. C’est ce que j’ai retenu.
En terminant, comment se passe le confinement pour Simon et toi?
Ça se passe bien: on a la chance d’avoir une maison et un terrain pour se promener et vivre. Mais je suis comme en peine d’amour tellement mon travail, mes collègues et ma routine me manquent. Je vis un deuil de tout ça, car tout est arrêté pour moi en ce moment.
La situation t’inquiète-t-elle?
Je m’en sors bien. Comme j’ai travaillé dans un milieu précaire toute ma vie, il m’est arrivé d’avoir peur pour mon travail, mais là, je n’ai pas envie de m’en faire avec ça. J’ai tellement couru les 16 dernières années que là, j’en profite pour me reposer et me poser.