Passeport vaccinal: une décision qui ne fait pas l’unanimité dans les salons de coiffure
Jean-François Racine
Satisfaits, rassurés ou déçus de devoir gérer d’éventuels conflits, les propriétaires de salons de coiffure n’ont pas tous applaudi l’idée d’imposer le passeport vaccinal pour les soins personnels.
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Cette décision de Québec est d’ailleurs loin de faire l’unanimité dans l’industrie. Après deux ans de pandémie, bien des travailleurs ont la mèche courte.
« Pour ma part, je demandais déjà une preuve. J’ai peut-être un ou deux clients sur une centaine qui étaient déçus. Les autres l’apprécient. Je me sens en sécurité », explique Hélène Boutin, du Salon Fière Allure dans le quartier Saint-Sacrement, à Québec.
Les réactions demeurent très partagées. « Il y a de tout. Certains l’auraient souhaité avant et d’autres trouvent ça épouvantable. Certains vont vivre des conflits. Ce n’est pas une bonne nouvelle pour notre industrie », lance Stéphane Roy, président de l’Association Coiffure Québec et copropriétaire du Salon Oblic de Montréal.
« Ce n’est pas correct de servir de bouc émissaire. Ça n’améliore en rien la sécurité des coiffeurs », résume le professionnel.
- Écoutez l'entrevue de Philippe-Vincent Foisy avec Gervais Bisson, président de l’Association professionnelle des employeurs de la coiffure du Québec, sur QUB radio:
Clients en moins
L’idée de perdre quelques clients est effectivement soulevée plus d’une fois ailleurs dans d’autres commerces.
« Je suis très heureuse de pouvoir travailler. Si le prix à payer est de devoir vérifier le passeport vaccinal, on le fera. On va perdre des clients encore, mais nous serons ouverts », ajoute Annick Veilleux, de Coiffure Chick-Allure, en Beauce.
« C’est une très mauvaise nouvelle. Comme travailleur autonome, ça nous fera perdre des clientes et du salaire. Si plusieurs clientes n’ont pas leur passeport, ça serait vraiment dommage », croit toutefois une autre professionnelle en esthétique et massothérapie, qui travaille en Chaudière-Appalaches.
« Jouer à la police »
« On s’y attendait. Pas une cliente ne m’a dit qu’elle n’était pas vaccinée. Sauf que nous allons devoir jouer à la police. Il n’y a pas eu d’éclosion dans les salons. Les gens annulent quand ils ne vont pas bien. Ça fait des trous dans l’horaire, mais c’est mieux comme ça. Ici, ça va bien aller », affirme Martin Ménard, styliste pour Le Kollectiv, sur la 3e Avenue, à Limoilou.
