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L'article provient de Le Journal de Montréal
Affaires

Les commerçants farouchement opposés au passeport vaccinal

«Ce n’est qu’un début», a prévenu jeudi le ministre de la Santé, Christian Dubé

Philippe Antoine Defoy, propriétaire de la chaîne Popeye’s Suppléments au Québec, voit mal comment il pourrait faire appliquer l’obligation vaccinale dans ses boutiques, aux faibles effectifs.
Philippe Antoine Defoy, propriétaire de la chaîne Popeye’s Suppléments au Québec, voit mal comment il pourrait faire appliquer l’obligation vaccinale dans ses boutiques, aux faibles effectifs. Photo courtoisie
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Photo portrait de Martin Jolicoeur

Martin Jolicoeur

2022-01-06T21:08:52Z
2022-01-07T05:01:58Z
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À peine la conférence de presse de Québec terminée jeudi, les détaillants et autres propriétaires de petits commerces montaient au front pour faire connaître leur opposition à l’éventuelle imposition d’un passeport vaccinal.

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« Une telle obligation serait quasi impossible à mettre en place, en particulier dans les commerces comme le nôtre qui ne comptent qu’un seul employé par boutique », affirme Philippe Antoine Defoy, propriétaire pour le Québec et les Maritimes de Popeye’s Suppléments.

Avec 130 boutiques, dont 23 au Québec, Popeye’s s’estime « le plus important détaillant de nutrition sportive » au pays. Un commerce d’ordinaire lucratif, en particulier au lendemain des résolutions du Nouvel An. Mais avec les fermetures des centres d’entraînement, reconnaît-il, les affaires ont déjà été bien meilleures.

« La dernière chose que les détaillants ont besoin à l’heure actuelle est d’une mesure qui viendrait nuire à leurs activités et entraîner une baisse de trafic », prévient le directeur général du Conseil québécois du commerce de détail, Jean-Guy Côté.  

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  • Écoutez l'entrevue de Philippe-Vincent Foisy avec Michel Rochette, président du Conseil canadien du commerce de détail CCCD-Québec, sur QUB radio:   

Trop lourd pour les détaillants

Ce dernier rappelle qu’en pleine pénurie de main-d’œuvre, les détaillants ont déjà respecté plusieurs des mesures proposées, dont le port du masque, la réduction du nombre de personnes en magasin et la fermeture pour trois dimanches en janvier. 

« Ajouter un tel fardeau – le contrôle de la vaccination – sur les détaillants serait trop lourd, dit-il. Nous demandons au gouvernement de ne pas considérer la mise en place du passeport vaccinal obligatoire chez les commerces non essentiels. » 

En conférence de presse, jeudi, le ministre Christian Dubé a confirmé l’information du Journal selon laquelle la SAQ et la SQDC exigeront le passeport vaccinal des clients à compter du 18 janvier. 

D’un même souffle, il a laissé entendre qu’il pourrait élargir l’imposition de ce même passeport à d’autres commerces dits « non essentiels », comme les salons de coiffure. « Ce n’est qu’un début », a prévenu le ministre Dubé. 

Sur ce, à l’instar de son homologue provincial, le Conseil canadien du commerce de détail met en garde le gouvernement contre cette idée de faire reposer la gestion des non-vaccinés par des employés de commerce, « déjà insuffisants en nombre et sous forte pression ». 

« Il faut considérer le fragile équilibre actuel, qui permet de maintenir l’approvisionnement, le service aux clients et le strict respect des règles sanitaires en place », dit son porte-parole Francis Mailly.

Enfin, la FCEI prie Québec de préciser ses intentions. 

« Si l’on se fie à l’expérience des fermetures récentes, on peut se demander si l’élargissement du passeport vaccinal n’est pas le prélude à ce que vivront prochainement les commerces de proximité », dit son vice-président, Québec, François Vincent.

  • Écoutez le résumé du journaliste Olivier Bourque sur QUB radio:

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