Pascale Renaud-Hébert se confie sur sa relation avec Nicolas Ouellet
Daniel Daignault
Pascale Renaud-Hébert est une comédienne qu’on voit de plus en plus souvent, une jeune femme étonnante et pour le moins polyvalente. Elle est comédienne, bien sûr — on l’a vue dans plusieurs séries —, mais en plus elle écrit, elle est metteuse en scène, et elle a fondé sa propre compagnie théâtrale. Voici une brillante touche-à-tout qui n’en finit plus de nous étonner par ses multiples réalisations.
Pascale, on peut dire que tu es devenue comédienne un peu sur le tard?
En fait, ça ne fait pas 10 ans que j’ai fini l’école de théâtre. Avant, j’ai fait un bac en stratégie de production à l’UQAM, et j’ai travaillé durant deux ans à titre de coordonnatrice de production en télé. Je n’étais pas super heureuse, car ce n’était finalement pas ce que je voulais faire. Je voulais être comédienne. Je suis entrée à l’école de théâtre, ce qui a fait que je suis sortie un peu plus tard. Je pense que j’avais 26 ans quand j’ai terminé. J’avais l’idée de lancer mes propres projets, de faire quelque chose.
Plusieurs personnes ignorent que tu participais à l’écriture de la série M’entends-tu? et que tu y tenais un rôle...
J’étais là dès le début. J’ai coécrit la série avec Flo (Florence Longpré). Quand le rôle de Karine, que je jouais, est devenu plus important dans la troisième saison, je me faisais parler de ce personnage. [Les gens] ne savaient pas que j’avais également écrit la série, mais ça ne me dérange pas, c’est bien correct.
Préfères-tu jouer ou écrire?
Ah, je ne serais pas capable de choisir! J’adore jouer, j’adore le contact avec les équipes de tournage ou de théâtre, et j’aime aussi vraiment écrire. Depuis que j’ai fini l’école, j’ai toujours joué, et j’ai toujours fait un show de théâtre par année. Jouer et écrire, pour moi c’est l’équilibre, et quand les deux peuvent se rencontrer, c’est super.
On t’a vue jouer des personnages qui ont du caractère et qui ne se laissent pas marcher sur les pieds. J’imagine qu’il y a un peu de toi dans ces rôles?
(Rires) J’ai l’air douce, mais je pense que j’ai quand même un tempérament. Je ne suis pas une personne très explosive. Disons que je suis assez calme, mais les gens qui me connaissent de près savent que j’ai un bon tempérament! J’aime la complexité et l’humanité qu’on retrouve chez les personnages que j’ai joués. Je pense à celui de Karine dans M’entends-tu?, qui était bourrue et en même temps sensible, et à la physio que je joue dans STAT. J’aime, quand je joue, trouver l’humanité chez mes personnages et la transmettre aux gens. Ça ne fait pas assez longtemps que je joue, je ne pense pas que je suis associée à un type de personnage. Je ne voudrais pas être associée à une seule dimension, parce que j’aime explorer plein d’affaires, autant la comédie que le drame.
Peut-on dire que 2022 a été une grosse année pour toi?
Oui, j’ai eu beaucoup de jours de tournage avec Chouchou, Entre deux draps, et maintenant STAT, je capote! Je suis tellement heureuse. C’est un privilège de faire ce qu’on fait et que les gens me fassent confiance; je le dis depuis que j’ai commencé avec M’entends-tu?.
T’attendais-tu à toucher à autant de choses à ta sortie de l’école?
Non! Quand on finit l’école, il y en a quelques-uns qui ont tout de suite des rôles et ça part. Mais, pour la plupart, il n’y a rien qui les attend. J’ai écrit mes propres shows, dans lesquels j’ai joué et que j’ai mis en scène, mais il y a quand même des moments où on se dit que ça ne marchera jamais, qu’il n’y a rien qui va se passer. Il faut avoir confiance, les choses vont se placer. J’ai toujours eu des objectifs dans ma tête et, si je n’avais pas écrit, c’est sûr qu’à un moment j’aurais peut-être fait: «Tant pis...» Sincèrement, j’aurais trouvé ça pas mal plus dur si je n’avais pas écrit.
Tout le monde autour de toi t’encourageait à persévérer?
Oui, ma famille est ma forteresse, c’est ma base, elle a toujours été derrière moi et m’a aidée, tout comme mon chum. Quand j’étais petite, je voulais être comédienne, j’avais des étoiles dans les yeux quand j’en parlais. Je tripais, je regardais toutes les séries, les galas et, pour mes parents et ma sœur, j’imagine qu’il y a quelque chose de beau à voir que je réalise mes rêves.
Et ton métier te réserve de belles surprises, comme ton rôle dans Entre deux draps?
Ç’a été inattendu et inespéré, parce que je suis allée faire une scène avec eux, il y a deux ans, et ils ont décidé de faire revenir mon personnage. C’est tellement drôle et le fun à tourner! On va me voir aussi dans la deuxième saison de Sans rendez-vous. La première année, mon personnage, qui s’appelle Florence, avait un concombre pris dans l’anus... et dans la saison deux, c’est une autre affaire! (rires) C’est de la comédie pure, c’est tripant à jouer.
Tu parlais d’écriture... Tu travailles sur un projet de film?
Oui, j’adapte une pièce que j’ai écrite et mise en scène, qui a pour titreSauver des vies. On l'a présentée en 2016, puis en 2018, et là je suis en train de développer le long métrage. C’est un autre mode d’écriture, j’écris toute seule. C’est un drame avec beaucoup d'humour. Un peu comme M'entends-tu?, je pense que si on veut toucher les gens, il faut d’abord ouvrir le cœur du monde avec l’humour.
Tu vas jouer dans ton film?
Je ne le sais pas, on n’a pas encore eu ces discussions. Si tout se passe bien, on pourrait tourner l’an prochain.
Mis à part ce film, tu as d’autres projets d’écriture?
Oui, j’en ai plein, j’ai entre autres une série en développement avec Québecor, mais je ne me sens pas comme une workaholic. Je ne travaille pas le soir ou les fins de semaine, je ne me sens pas débordée. Mais je me sens créative, j'aime ce que je fais et j'ai le goût de faire plein d'affaires. Ça prend quand même du temps avant de pouvoir apprendre à s'écouter, et on dirait que la société nous apprend à nous déconnecter un peu de notre instinct. Ce qui fait qu,on est beaucoup dans le «Faudrait que je fasse ça ou que je travaille là-dessus». J'essaie donc de revenir un peu à l'instinct, parce que ça ne ment pas.
Tu parlais de ton chum... Il exerce le même métier que toi?
Oui. Ça fait 12 ans et demi qu’on est ensemble, c’est une vieille histoire! C’est Nicolas Ouellet, qui est animateur à ICI Musique. On s’est rencontrés à l’université et on est très bien ensemble. On est indépendants, il fait ses choses de son côté et moi aussi, et on est nos fans numéro un. Quand on parle du travail et qu’on sollicite les conseils de l’autre, on a le recul que ça prend parce qu’on fait des choses différentes.
Et mis à part le travail, as-tu d’autres activités?
Hum... On adore la bouffe, mon chum cuisine vraiment bien, c’est tout le temps lui qui fait à manger. Moi je ne cuisine pas pantoute! On aime aussi vraiment aller au resto. Sinon, je fais du ski de fond, et de l’impro à la LNI. Je suis dans la même équipe que Pier-Luc Funk cette année. C’est drôle, parce quand j’étais une jeune ado, j’avais des billets de saison à la LNI, et tous les lundis, j’allais au Medley avec mon amie Maude. On était dans le line-up à cinq heures et, chaque fois, on allait demander des autographes et on faisait des photos. J’étais passionnée!
STAT, du lundi au jeudi 19 h, à Radio-Canada.
Entre deux draps, mercredi 19 h 30, à Noovo.
Pascale est aussi dans Motel Paradis, offerte sur Club illico.
On s’informe sur les représentations de la LNI à lni.ca