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L'article provient de Le Journal de Montréal

Parkinson et alimentation

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Photo portrait de Isabelle Huot

Isabelle Huot

11 avril 2023
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Avril est le mois de la sensibilisation à la maladie de Parkinson. Cette maladie neurodégénérative affecte 25 000 personnes au Québec. Si une prédisposition génétique et des facteurs environnementaux sont associés à la maladie, les chercheurs s’intéressent de plus en plus au rôle de l’alimentation tant au niveau de la prévention que du ralentissement de la progression de la maladie. On fait le point ! 

La maladie de Parkinson résulte de la dégradation de cellules nerveuses qui régissent la coordination des mouvements via la production de dopamine, un neurotransmetteur. Cette maladie se caractérise par des tremblements, une rigidité musculaire, des mouvements ralentis et une instabilité posturale. La maladie peut également engendrer d’autres symptômes comme des troubles de la déglutition et une constipation. 

Cap sur une alimentation gagnante

1. Les aliments riches en antioxydants

Des études suggèrent qu’une consommation plus importante d’aliments riches en antioxydants (ex. : la vitamine E, la vitamine C et les polyphénols tels que les anthocyanes) est associée à un risque plus faible de maladie de Parkinson. Les antioxydants protègent les cellules de l’organisme contre les dommages qui peuvent survenir en vieillissant ou en raison de l’exposition à certains facteurs environnementaux comme la pollution. Les fruits et les légumes sont parmi les aliments les plus riches en antioxydants. 

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2. La diète méditerranéenne

Plusieurs études ont associé la diète méditerranéenne à une réduction du risque de maladie de Parkinson. En 2020, une étude réalisée auprès de 47 679 participants observe que ceux qui adhèrent à la diète méditerranéenne sont moins susceptibles de développer des symptômes précoces de la maladie de Parkinson que ceux qui suivent un régime alimentaire moins sain. La diète méditerranéenne est caractérisée par une consommation importante de fruits, légumes, légumineuses, poissons, grains entiers et matières grasses insaturées (ex. : l’huile d’olive) et une consommation faible de viandes, matières grasses saturées et sucreries. Cette diète, essentiellement basée sur les végétaux, a des propriétés anti-inflammatoires. C’est la diète qui protège le plus contre le développement de maladies chroniques dont les maladies cardiovasculaires et les cancers. Considérant son rôle protecteur contre les maladies neurodégénératives, c’est décidément un modèle alimentaire à adopter. 

3. La caféine

Des études rapportent une relation inverse entre la consommation de caféine et le risque de développer la maladie de Parkinson. Ses bienfaits potentiels seraient attribués à son action antagoniste sur les récepteurs A2A de l’adénosine, impliqués dans la régulation de la dopamine. Toutefois, davantage d’études sont nécessaires pour déterminer la dose et la source de caféine optimales ainsi que les mécanismes à l’origine des effets protecteurs. Les sources de caféine incluent le café et le thé. 

4. Le thé

Une méta-analyse de 2019 a montré que la consommation de thé était associée à un risque plus faible de développer la maladie de Parkinson, notamment chez les personnes qui consomment plus d’une tasse de thé par jour. Outre la caféine, plusieurs composantes du thé pourraient être bénéfiques comme les polyphénols, la méthylxanthine, le gallate d’épigallocatéchine, la théanine et les flavonoïdes. 

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5. Les oméga-3

Les acides gras insaturés sont des constituants importants des membranes des neurones. Des études indiquent que la consommation d’acides gras insaturés, notamment d’acides gras polyinsaturés oméga-3, est inversement associée à la maladie de Parkinson. Ces résultats pourraient s’expliquer par la capacité des oméga-3 à limiter la réponse inflammatoire. Les aliments riches en oméga-3 incluent les graines de lin, les noix de Grenoble et les poissons gras, comme le saumon et les sardines.

6. Les fibres

Près de 80 % des personnes touchées par la maladie d’Alzheimer ont des problèmes de constipation. L’étude de leur microbiote révèle également l’abondance de microorganismes inflammatoires. Cette dysbiose fait l’objet de plus en plus d’études considérant l’intérêt grandissant des chercheurs pour le deuxième cerveau (axe cerveau-intestin). Modifier le microbiote avec une alimentation riche en fibres (grains entiers, légumineuses, fruits, légumes, noix et graines) avec des probiotiques (kéfir, lait fermenté, etc.) et des prébiotiques (inuline, etc.) pourrait être une avenue thérapeutique d’intérêt. 

7. Les produits laitiers

Des études ont associé la consommation de produits laitiers à une incidence plus élevée de maladie de Parkinson. Cette association était plus forte avec le lait qu’avec d’autres produits laitiers comme le yogourt et le fromage. Une méta-analyse de 2014 a montré que le risque augmentait de 17 % pour chaque augmentation de 200 g/jour de la consommation de lait et de 13 % pour chaque augmentation de 10 g/jour de la consommation de fromage. Davantage d’études sont néanmoins nécessaires avant de recommander une diminution des produits laitiers pour prévenir la maladie de Parkinson.

La science portant sur le rôle de l’alimentation en lien avec la prévention de la maladie de Parkinson est encore jeune mais un constat demeure : la diète méditerranéenne ne peut qu’apporter des bénéfices ! Qu’attendez-vous pour l’adopter ? 


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