«On traite les athlètes comme de vieux bas sales»
Agence QMI
L’histoire de la jeune patineuse artistique du Comité olympique russe Kamila Valieva a fait réagir partout sur la planète. Déclarée positive à un produit dopant pendant les Jeux olympiques de Pékin, l’athlète de 15 ans a été abandonnée par son pays, selon Sylvie Fréchette.
L’ancienne championne de natation synchronisée a eu bien du mal à regarder le programme libre de Valieva, jeudi. Avec l’épée de Damoclès du dopage au-dessus de la tête et tous les regards dirigés vers elle, la médaillée d’or au concours par équipe a chuté deux fois.
- À lire aussi: Un deuxième titre consécutif pour Félix Auger-Aliassime?
- À lire aussi: «Il mérite une salle comble, sinon plus...»
«Très sincèrement, je n’ai pas été capable de regarder toute sa routine. C’est fou, parce que ce n’est pas mon sport – même si je soutiens tous les sports –, je ne l’ai jamais rencontrée personnellement, mais je me suis sentie comme si je l’abandonnais, comme si j’abandonnais un enfant», a confié l’ancienne athlète olympique des Jeux de Barcelone et d’Atlanta, en entrevue à QUB radio, vendredi.
Au-delà de la performance, Fréchette se demande si Valieva sera soutenue. Elle pourrait tristement payer le prix pour ce nouveau scandale de dopage impliquant la Russie.
«Cette pauvre jeune femme n’était peut-être même pas consciente de tout ce qu’elle représentait, a-t-elle ajouté. On l’a vu littéralement s’écraser devant nous. C’était un spectacle épouvantable. Je suis très inquiète pour cette jeune femme, parce que quand elle est arrivée sur le bord de la bande, il n’y avait pas d’empathie dans les yeux des entraîneurs.»
Aussi mauvais que le dopage
Le programme de patinage artistique russe est en effet connu pour fonctionner comme une usine à talent. Les jeunes comme Valieva ou Alexandra Trusova, 17 ans, qui a dit ne plus jamais vouloir patiner après les Jeux, passent dans le tordeur après un ou deux cycles olympiques.
Sylvie Fréchette croit que ces athlètes pourraient être abandonnées par la Russie aussitôt que la page sera tournée sur Pékin, et que cela met en doute les valeurs du Comité international olympique présidé par Thomas Bach.
«Il devrait y avoir un suivi extérieur. Pour moi, c’est aussi grave que d’être dopé, être maltraité. Je pense que les Jeux olympiques sont en train d’imploser, malheureusement», a-t-elle admis.
«Qui s’occupe d’eux après? C’est comme si on traite les athlètes comme de vieux bas sales. “Va performer et ensuite va-t’en à l’abattoir...”. Ce n’est pas ça le principe des Jeux olympiques.»
Rappelons que depuis 2014, les athlètes n’ont plus le droit de concourir sous le drapeau russe, après que la lumière eut été faite sur un immense scandale de dopage d’État.
Valieva, elle, a été déclarée positive à la trimétazidine, un médicament autrefois populaire utilisé comme supplément, à la fin du mois de décembre.