Messmer et sa conjointe expliquent pourquoi leurs filles ne vont pas à l’école
Michèle Lemieux
Le maître de l’hypnose Messmer a décidé de faire de son nouveau spectacle, 13Hz, une aventure familiale. Lui et sa conjointe, Bellair, sont confortés dans leur choix de vivre cette aventure à quatre, maintenant qu’ils voient leurs filles Soleil et Magie, sept ans et trois ans, évoluer sur scène avec aisance.
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Messmer, vous reprenez une nouvelle tournée au Québec et en Europe. Votre rythme de vie doit être trépidant!
Messmer: Ça fait plus de 15 ans que je vis à ce rythme, mais j’ai quand même réussi à ralentir un peu. En 2024 et 2025, nous prévoyons donner 150 spectacles par année. Quand on a commencé, les gens ne savaient pas trop ce qu’était un show d’hypnose. Mes émissions de télé à TVA m’ont permis de montrer que c’était drôle, impressionnant, mystérieux, et que ça touchait même à la science. L’émission Stars sous hypnose, en France, m’a fait connaître en Europe.
Votre spectacle s’adresse-t-il à toute la famille?
M.: Oui. D’ailleurs, mes filles viennent sur scène avec moi et elles participent à un numéro. Le spectacle ne présente aucun danger pour les enfants. Par contre, les volontaires qui souhaitent monter sur scène doivent avoir au moins 16 ans, car je leur fais parfois vivre des choses assez intenses. Il m’arrive d’aller dans les écoles à la rencontre des adolescents. Ça me plaît. Ça permet aux jeunes de découvrir la puissance du subconscient. C’est donc un spectacle pour toute la famille. Mes filles s’amusent à s’hypnotiser l’une l’autre. Je vois plein d’enfants qui jouent à Messmer. Ça m’amuse!
Les filles montent donc sur scène avec vous?
M.: Oui, ma famille me suit en tournée. Durant le spectacle, quand je donne la consigne «tout ce qui est simple est compliqué» aux volontaires, ils n’arrivent plus à faire un casse-tête de sept morceaux. Soleil, qui a sept ans, monte alors sur scène et fait le casse-tête à leur place. Je retire ensuite quelques morceaux et ça semble encore plus compliqué pour les gens. Magie, trois ans, vient alors terminer le casse-tête. Certains confrontent mes filles en leur disant qu’elles ont triché... (rires) Puis, à la fin du spectacle, je me transforme en DJ, un rêve que j’ai toujours caressé. Les gens tombent dans un état hypnotique. Les filles viennent danser avec nous sur scène. C’est un show interactif, les gens participent.
Est-ce que le fait d’avoir intégré vos filles au spectacle facilite votre vie de tournée?
M.: Oui, à certains égards, mais c’est plus compliqué de voyager avec des enfants. On apporte le strict minimum. En tournée, il n’y a pas de place pour la coquetterie! Il faut voyager léger.
Bellair: Comme on voyage de ville en ville, on ne peut pas traîner beaucoup de bagages. Je dois réussir à tout mettre dans des valises de cabine. C’est beaucoup de gestion! Pour les filles, c’est naturel: elles ont grandi comme ça.
Puisque vous êtes sur la route, avez-vous choisi de faire l’école à la maison?
M.: Au début, on avait inscrit Soleil dans une école privée en pensant qu’on allait avoir de l’aide lorsqu’on serait à l’extérieur. Finalement, nous avons constaté que c’était difficile d’allier les déplacements et l’école. Nous avons donc décidé de faire non pas l’école à la maison, mais l’école en tournée.
B.: On a essayé d’intégrer l’école à notre horaire, mais c’était quasiment impossible d’y arriver. Nous avons maintenant des tuteurs en mathématiques, en anglais, en français, en espagnol, en danse et en patinage. Soleil fait aussi de la gym et du violon, ce que nous ne pourrions pas faire avec un horaire traditionnel.
M.: Et honnêtement, elle est en avance sur son âge, notamment en mathématiques. À la maternelle, elle a fait un exposé devant la classe sur l’abaque, un boulier qui permet de faire un calcul mental rapidement. Peu d’enfants peuvent affronter un public et parler de l’abaque avec autant de facilité...
Cette manière de faire suscite-t-elle des inquiétudes?
M.: En tant que parents, nous avons toujours cette crainte qu’il manque quelque chose à l’éducation de notre enfant.
Qu’arriverait-il si elle souhaitait réintégrer le milieu scolaire?
M.: C’est pour cette raison que nous avons des profs qui s’occupent de l’aspect éducation. Ça nous sécurise et ça nous donne des outils supplémentaires. Comme nous faisons beaucoup de route, nous avons toujours quelques heures ici et là pour travailler. En une heure, une heure et demie, nous faisons le tour de la journée scolaire. Nous sauvons beaucoup de temps.
Cette vie en tournée facilite-t-elle la vie de couple et la vie familiale?
B.: Oui. Au nombre de journées où Messmer doit s’absenter, ce serait difficile de garder une famille soudée si je ne l’accompagnais pas. Avec les enfants, je ne fais pas toutes les tournées, car c’est beaucoup de gestion. Nous choisissons les tournées qui sont les moins difficiles, qui nous imposent moins de route et qui nous permettent de rester un peu plus longtemps dans un même hôtel.
M.: L’année dernière, Bellair a voulu m’accompagner en Corse. Ç’a été la tournée la plus intense que nous ayons connue!
B.: Depuis, je prends le temps d’étudier un peu plus les trajets... (rires)
Lorsque vous êtes sur la route, j’imagine que vous n’avez pas beaucoup de temps pour faire du tourisme...
M.: Effectivement. Dans son documentaire, Céline dit à ses enfants qu’elle a fait le tour du monde, mais qu’elle n’a rien vu. C’est un peu la même chose pour nous. Nous faisons le tour de l’Europe francophone, mais nous ne voyons que la route, les loges, les aéroports, les hôtels. Nous en profitons lorsque nous avons des journées de congé. Pour cette tournée, je me suis organisé pour avoir les dimanches et les lundis de congé. Comme l’une de ces journées sert aux déplacements, il ne nous reste donc qu’une seule journée de congé par semaine. C’est intense, mais nous acceptons ce rythme. Cela me libère pour faire des shows au Québec.
Vos filles ont-elles des aptitudes pour la scène?
M.: Je crois que oui, mais elles feront ce qu’elles veulent dans la vie. C’est comme pour mes deux fils: je les ai laissés aller, et ils ont choisi leur voie. Cédérick a un commerce d’automobiles, Antoine présente des spectacles solos. C’est aussi lui qui remplace Bellair quand elle ne peut pas m’accompagner en tournée. Mes fils ont eu un duo, les SomniFrères. Dès leur plus jeune âge, ils m’ont vu sur scène et m’ont suivi en tournée. L’un d’eux a été mon sonorisateur. Pour mes deux filles, c’est pareil: elles m’accompagnent en spectacle.
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On s’informe sur les dates du spectacle 13Hz à messmer.ca.