Mélissa Bédard s'ouvre sur son processus pour avoir un 4e enfant

Différente à bien des égards — du fait de sa grandeur, de son poids et de sa couleur —, Mélissa Bédard est devenue un modèle pour plusieurs. Même son modèle familial n’est pas banal: elle a trois filles — Laylia, 14 ans, Elena, 8 ans, et Serena, 5 ans — et trois beaux-fils — Anthony, 19 ans, Alexandre, 17 ans, et Emeric, 14 ans —, et son conjoint, Karl, assume le rôle de papa à la maison. De plus, la chanteuse et animatrice souhaite encore agrandir sa famille. L’ambassadrice du Défi 28 jours sans alcool de la Fondation Jean Lapointe inspire les gens à être eux-mêmes et à choisir leur vie en toute liberté.

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Mélissa, encore une fois cette année, tu as choisi d'être l'une des ambassadrices du Déi 28 jours sans alcool de la Fondation Jean Lapointe. Qu'est-ce qui te motive à récidiver?
J'avais participé au spécial télévisé du Défi 28 jours qui avait eu lieu pendant la pandémie. Depuis, j'ai toujours été du Défi. Je ne vois pas beaucoup dans la vie, alors quand on sort, je suis généralement la chauffeuse désignée. Je suis aussi l'amie qui le voit quand les gens ont des problèmes de consommation et qui n'a pas peur d'en parler. Au sein de ma famille, j'ai aidé une personne à faire les démarches. Je suis allée la reconduire en thérapie et j'ai rencontré les intervenants. J'ai donc baigné dans cet univers. Je connais la problématique, mais surtout les bienfaits de ce Défi. Je m'engage aussi comme ambassadrice pour rappeler aux familles qu'elles ne sont pas seules et qu'il existe de l'aide pour elles.

Parce que les proches souffrent aussi?
Oui. Et souvent, ils ont un sentiment d'abandon, car toute l'attention est mise sur la personne qui a le problème. C'est une adaptation pour tout le monde. Le Défi permet de réfléchir à sa consommation d'alcool. Comme je dis toujorus: quand tu as plus hâte de prendre ta p'tite frette dans le frigidaire que de voir ta blonde, pose-toi des questions... Si dans ta vie, l'alcool prend plus de place que les gens de ton entourage, il y a un problème. Durant la pandémie, les gens ont cherché du réconfort dans l'alcool. Nous commes encore dans la période de post-pandémie. Beaucoup de gens demandent de l'aide. Et cette année, la demande est encore plus grande. Ça fait partie des conséquences de l'isolement que nous avons vécu durant la pandémie. Les fonds amassés durant le Défi seront versés à la Maison Jean Lapointe. On peut s'inscrire seul ou en groupe en déboursant 28 $ — ce n’est pas beaucoup pour s’occuper de soi. Et si le Défi dure 28 jours, c'est parce que ça prend 28 jours avant de voir les bienfaits et les impacts positifs sur le corps, le sommeil, etc. Ça permet de faire un reset! C'est une très belle cause.

Tu as aussi de beaux projets professionnels en 2024?
Oui. Un nouvel album, une nouvelle tournée ainsi qu'un nouveau show de télé intitulé Toutoune journée, que j'ai tourné avec Mélanie Couture et Guylaine Guay. Nous avons essayé différents sports, car nous voulions voir si une femme ronde peur faire du wake board, du paddle board, de l'escalade, du cheerleading, aller dans les glissades d'eau, etc. As-tu déjà vu une fille de 6 pi 1 po dans une glissade d'eau? Ça descend vite en titi! (rires) Ma perruque a pris l'bord! (rires) Après l'activité, nous confirmions si c'était «toutoune approuvé» ou non. Nous avons aussi mis nos peurs et nos angoisses sur la table, parce que nous sommes des femmes rondes à la télévision. Ç'a été une belle expérience. Parfois, notre société est grossophobe malgré elle...

C'est tellement en lien avec ce que tu es. Depuis toujours, tu te distingues sur tous les plans.
Je me distingue partout en raison de ma grosseur, de ma grandeur et de ma couleur. Je ne suis pas normale! (rires) Je ne revendique rien, mais je m'implique. Je n'aime pas faire la morale. Quand j'étais plus jeune, je m'empêchais de faire des activités parce que j'étais plus ronde. Mes amies ne pouvaient pas imaginer ce que je vivais. Lorsque je n'étais pas certaine de pouvoir participer à une activité, j'en proposais une autre, mais j'aurais tout simplement pu dire: «Je ne suis pas sûre que je rentre dans le petit train des Galeries de la Capitale...» Je me suis empêchée de faire beaucoup de choses. Dans l'émission, on conclut qu'il est important de s'ouvrir sur nos craintes et nos peurs; et ça, c'est valable pour tout le monde.

As-tu le sentiment que notre société évolue dans le bon sens?
Oui, vraiment. Quand je regarde des émissions, je constate qu'on voit plus de diversité que jamais. Il faut que ce soit le reflet de notre société. À une époque, je n'osais pas refuser un engagement, car je représentais la différence. Aujourd'hui, si je dis non, je sais que quelqu'un d'autre prendra la place, et c'est très bien ainsi.

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Quand comptes-tu nous présenter ton album?
En avril. Ce sont des chansons originales. J'ai collaboré, entre autres, avec Corey Hart et Roby Talbot, mon pianiste. Les musiciens et moi, nous sommes comme une famille. Nous habitons tous à Québec. C'est un très beau projet. La tournée débutera en novembre, mais j'aurai des shows toute l'année. Toute la gang a hâte de partir en tournée.

Il faut quand même rappeler que tu as de nombreuses responsabilités familiales à titre de maman et de belle-maman!
Oui, quand j’arrive à la maison, je dois m’occuper de ma marmaille. L’une fait de la gymnastique, l’autre, du karaté, alors je les accompagne dans leurs activités. Je suis bien occupée, même à la maison. J’ai toujours mes filles avec moi, et les garçons de mon chum sont avec nous une semaine sur deux. Tout est plus facile quand les gars sont avec nous. La plus jeune est en amour avec ses frères! Nous n’avons pas besoin de nous en occuper. Mais quand ils ne sont pas là, elle s’ennuie...

Quand tu constates à quel point ta famille est unie, ça te donne le sentiment d'avoir réussi quelque chose d'important, je présume... Oui! Il y a une si belle complicité entre eux. Si l’un des garçons va au cinéma ou sort avec sa copine, Serena veut savoir à quel moment il sera de retour. Et elle s’assure qu’il ne part pas pour la semaine chez sa mère et qu’il reviendra pour être avec elle. Ils ont tous leurs petits signes de main. C’est vraiment cute!

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Et tout le monde s'entend bien au sein de la fratrie?
Comme dans toutes les familles, il arrive que les enfants se chicanent. Depuis que nous avons notre maison, tout le monde a sa place et son endroit pour se recueillir, et il n’y a presque plus de chicane. Maintenant, ils se tapent parfois sur les nerfs, mais ils ne se chicanent pas.

Sur le plateau de Martin Matte en direct, tu as annoncé...
Que je veux un autre enfant! Je pense qu’il a pris ça au sérieux et qu’il deviendra le parrain. J’adorerais ça! C’est mon humoriste préféré. Je l’adore! C’est une personne sensible et tendre. On le voit, entre autres, quand il parle de son frère. 

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Mélissa, qu'est-ce qui t'amène à vouloir un autre enfant?
C’est lié à mon amour des enfants et à l’amour que mon chum et moi avons l’un pour l’autre. Je suis contente d’avoir eu mes filles avec les pères de mes enfants. C’est la même chose pour Karl, qui est heureux d’avoir eu ses fils avec sa femme. Nous avons envie encore une fois de démontrer cet amour que nous avons l’un pour l’autre en créant un autre enfant. C’est plus fort que nous. Karl y tient beaucoup. Nous travaillons là-dessus. 

Ça peut donc arriver n'importe quand?
J'ai fait une fausse couche il y a quelques semaines. Je me dis que rien n'arrive pour rien dans la vie.

Était-ce ta première fausse couche?
Oui, je n'avais jamais fait de fausse couche auparavant.

Tu sais sûrement qu'une grossesse sur six n'est jamais menée à terme...
Oui, je sais que c’est fréquent. J’ai lu sur la question. Je connais une femme qui vient d’avoir une petite fille. Juste avant, elle avait fait une fausse couche. Ma meilleure amie a eu un petit garçon, mais avant, elle avait aussi fait une fausse couche. On dirait que c’est l’année des fausses couches! Plein de femmes que je connais en ont fait une. 

Est-ce que ça t'a imposé un deuil, quand même?
Je suis tellement positive dans la vie... Ça m’a fait quelque chose sur le coup, car j’espère avoir un autre enfant, mais je reste positive. Je suis quand même chanceuse: j’ai trois enfants! En revanche, les filles ont eu beaucoup de peine. Moi, je me dis que notre corps nous protège. La vie a décidé que c’était mieux ainsi. Mais c’est quand même un petit deuil... Je pense aux femmes qui font des fausses couches à répétition et qui ne peuvent pas avoir d’enfant. Moi, si on me disait que je ne pourrais plus avoir d’enfant, j’ai quand même trois belles filles en santé.

Tu évoquais précédemment votre nouvelle maison. Depuis quand la famille y vit-elle?
Ça fera deux ans en mars prochain. Nous y sommes tellement bien! Nous sommes très heureux. Tout le monde a sa chambre, sauf Serena et Elena, car elles sont encore jeunes. Avoir son espace pour décompresser, faire ses devoirs, c’est agréable. Ça nous fait du bien de ne plus entendre la cacophonie en permanence. La première semaine, nous nous sommes demandé si nous avions des enfants! (rires) Tout le monde s’était installé dans sa chambre, personne ne s’engueulait, c’était silencieux. Nous nous demandions ce qui se passait... 

Ce nouvel espace de vie a bonifié la vie de chacun...
Cela a amélioré notre vie à 100 %. Je dirais même à 200 %! C’est un bel accomplissement pour Karl et moi. Dans le cadre de l’émission Ma première maison, j’ai travaillé avec le designer Antoine Laurier, qui est mon ami depuis Star Académie. Grâce à lui, j’ai pu réaliser mon rêve d’avoir des chambres thématiques pour les gars et les filles, et ces chambres vont bien vieillir. 

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Et ton amoureux est toujours papa à la maison?
Oui. Il a toujours quelque chose à gérer. L’une marche sur un clou, l’autre fait de la fièvre, un autre a oublié quelque chose... Ça n’arrête jamais! Depuis que Karl reste à la maison, ça a apaisé mon anxiété. Lorsque je devais aller à Montréal pour le travail et laisser ma famille derrière, ça m’inquiétait. Comme papa est maintenant toujours à la maison, il est en mesure de répondre à tous les besoins des enfants. Et quand on en a six, il arrive toujours quelque chose! Il n’y a jamais une journée tranquille. Nous avons choisi ce modèle de vie durant la pandémie et nous sommes choyés de pouvoir continuer à le mettre en pratique. 

Sur ce plan, tu es aussi un exemple pour plusieurs...
Je crois que oui. Ce n’est pas juste à maman de rester à la maison, papa aussi peut le faire. C’est drôle... Si un jour ma petite arrive à la garderie avec des vêtements qui ne sont pas agencés, on lui dit: «Ah! Maman n’est pas là cette semaine!» (rires) Mais mon chum a plein d’autres qualités. Pour les enfants, il y a quelque chose de très enrichissant dans cette dynamique. Karl et moi n’apportons pas les mêmes choses aux enfants.

Ça te permet de te consacrer à ta carrière et de te réaliser sur tous les fronts...
Oui. Et même si certains croient que je ne suis pas souvent à la maison, je confirme que j’y suis plus souvent qu’une personne qui travaille de 9 à 5. Je peux travailler trois jours par semaine et être à la maison avec les enfants le reste du temps. Avant, quand nous travaillions tous les deux, c’était toujours stressant de tout organiser à distance. Ça me brûlait! Que papa soit à la maison nous convient tellement! Et comme nous voulons un autre bébé, Karl sera sûrement encore un bon moment à la maison...     

Le Défi 28 jours sans alcool de la Fondation Jean Lapointe se tiendra du 1er au 29 février 2024, et il en coûte 28 $ pour y participer. Les fonds amassés serviront à soutenir les efforts de prévention et le traitement des dépendances à la Maison Jean Lapointe. On s’inscrit au defi28jours.com.
Mélissa lancera un album au printemps et partira en tournée à l’automne.
Toutoune journée sera disponible en mars sur Tou.tv Extra.