Publicité
L'article provient de 7 jours
Culture

Matthieu Pepper s’ouvre sur son diagnostic d’anxiété généralisé

Photo fournie par ville de pluie
Partager

François Hamel

2024-05-13T10:00:00Z
Partager

Grâce à la nouvelle minisérie Dans une galaxie près de chez vous: 25 ans de mission qu’il anime, Matthieu Pepper a renoué avec son enfance. Cette série a marqué à jamais la vie de l’homme de 33 ans qui a entre autres connu le succès avec son propre bébé, Entre deux draps.

• À lire aussi: Les comédiens de Dans une galaxie près de chez vous dévoilent leur série jeunesse préférée

Matthieu, comment t’es-tu retrouvé à piloter la minisérie documentaire Dans une galaxie près de chez vous: 25 ans de mission?

On m’a téléphoné après m’avoir entendu dire dans un balado que j’étais un fan de Dans une galaxie près de chez vous. Même qu’au départ, la maison de production voulait tourner la série au mois d’octobre dernier. Mais j’avais à ce moment-là la première de mon spectacle En attendant la fête au village. On a accepté de retarder le tournage pour moi et je me suis mis au boulot aussitôt ma première passée.

Le tout premier épisode de Dans une galaxie près de chez vous a été diffusé le 25 janvier 1999. Quel âge avais-tu à l’époque?

Neuf ans. Je suis le cadet de cinq enfants et à la maison, j’étais le seul qui aimait ça, personne d’autre n’embarquait. Mon père trouvait ça niaiseux. C’était mon nanane à moi. Quand on est enfant, on aime avoir des choses qui n’appartiennent qu’à nous.

Publicité

Qu’est-ce qui te plaisait avant tout dans la série?

Son humour, et j’aimais le fait qu’elle ne s’adressait pas à moi en parlant en enfant, mais normalement. Ça me donnait le sentiment de faire partie de la gang et que les membres de la distribution étaient mes amis. D’ailleurs, la première fois que j’ai croisé Guy Jodoin, j’étais bien trop familier avec lui.

Quel âge avais-tu à ce moment-là?

C’était dans le cadre de l’émission Le tricheur, alors il n’y a pas si longtemps que ça. (rires) Je dirais que c’était il y a six ans. En coulisses, Guy m’a dit de ne pas m’en faire concernant mon attitude, parce que je faisais bel et bien partie de la grande famille Dans une galaxie près de chez vous. Puis, un jour, mon père a changé d’avis concernant la série.

De quelle façon?

À un moment donné, j’ai réussi à le convaincre de regarder de nouveau la série avec moi. Nous sommes tombés sur l’épisode Hamlet, où on fait un clin d’oeil à la pièce de théâtre. Il a trouvé ça brillant et je me souviens d’avoir pensé: «Je l’ai eu!» Sinon, pendant le tournage de la minisérie documentaire, j’ai vécu une série de moments surréels. 

Comme quoi, par exemple?

Claude Legault nous a invités chez lui, le reste de l’équipe et moi. Il a tassé tous les meubles de son salon et il nous a montré tous ses artefacts de Dans une galaxie près de chez vous. Des costumes, le vaisseau avec lequel ils ont tourné le générique d’ouverture il y a 25 ans, etc. Pendant une heure et demie, il a commenté pièce par pièce les objets de sa collection. J’ai pu tenir certains objets dans mes mains. Claude a été d’une générosité sans bornes, à tel point que le réalisateur a dû nous arrêter à un moment donné, parce qu’il fallait se préparer à aller tourner ailleurs.

Publicité

Tu viens aussi de parler de ton père. Il est décédé, il y a quelques années, des suites d’un cancer du côlon de stade 4. Dans quel genre de famille as-tu grandi?

Chez nous, nous étions encouragés à prendre position à propos de différents sujets. Mon père pouvait lancer des débats, simplement pour le plaisir de lancer des débats. À ce momentlà, ça parlait fort à la maison. Nous disions d’ailleurs que nous étions un peu comme une famille italienne habitant Saint-Eustache. C’était aussi beaucoup dans la rigolade, il y avait toujours des fous rires. Le brunch de Pâques, on en sortait épuisés!

Tu as déjà évoqué tes problèmes d’anxiété. De quelle nature sont-ils au juste?

Ça touche ce qui m’attend dans le futur, c’est très existentiel. J’ai déjà reçu un diagnostic et on a déjà voulu me médicamenter. Mais j’aurais peur que ça affecte ma créativité. C’est fou, parce que j’ai lu là-dessus il y a seulement quelques jours. Parfois, il arrive que, sur le coup, on ne ressente pas nos problèmes d’anxiété sur le plan physique. Mais il arrive un moment où on se sent fatigué et on se demande pourquoi. Ça, ça m’arrive de plus en plus. Je vis avec ça depuis que je suis tout jeune.

Quel diagnostic avais-tu reçu?

Anxiété généralisée. Une anxiété face à la mort et à tout ce qui est hors de mon contrôle, ce qui entraîne beaucoup de cauchemars, un sommeil très troublé.

Aujourd’hui, dors-tu bien?

Bien, non! (rires) À un moment donné, j’ai pris de la médication pour dormir et j’ai enfin compris ce que c’est de s’endormir et de se réveiller dans la même position au bout de plusieurs heures. J’avais 33 ans, un âge que j’ai toujours, et c’était la première fois de ma vie. Ma routine a toujours été un sommeil entrecoupé: me coucher, me relever, me recoucher, aller me mettre de l’eau dans le visage. Mais ça ne me dérange pas, je ne me sens pas victime de ça. C’est ma vie.

Publicité

Vas-tu répéter l’expérience de prendre de la médication pour dormir?

Pour dormir, oui, c’est certain, mais à l’occasion. J’ai bien trop peur de devenir accro à un médicament ou à un autre.

La tournée de ton one man show En attendant la fête au village se poursuit et fonctionne très bien, tout comme ta participation à Je viens vers toi. Tu es en période d’écriture pour une nouvelle série télé. Où en est cet autre projet?

Je l’ai présenté pour la première fois à des diffuseurs avec mon équipe de production. Mais le processus pour la suite est long. S’il n’aboutit pas, ce sera un autre projet qui aboutira. J’entends beaucoup écrire pendant l’été qui vient.

En plus de Dans une galaxie près de chez vous, tu as particulièrement aimé la série Minuit, le soir. Dirais-tu que ce sont les deux séries qui ont influencé ta carrière?

Dans une galaxie près de chez vous, oui. Minuit, le soir, c’est plutôt un objectif. Dans ma vie, à un moment donné, j’aimerais écrire l’équivalent de Minuit, le soir. Mais ce serait tout de même un peu plus léger. D’ailleurs, la première saison de cette série comprenait des clins d’oeil très humoristiques. J’en ai discuté avec Claude Legault. Ce que cette série-là a réussi à me faire vivre, j’aimerais pouvoir le faire vivre aux gens avec l’un de mes propres projets.

Les trois épisodes de la série Dans une galaxie près de chez vous: 25 ans de mission sont maintenant disponibles sur Crave. Pour en savoir plus sur sa tournée En attendant la fête au village, rendez-vous à matthieupepper.com.

À VOIR AUSSI:

Publicité
Publicité

Sur le même sujet