Masson et Deschamps vivent leur rêve ensemble
Jessica Lapinski
Deux Québécois au sein d’une même organisation du baseball majeur, c’est déjà un fait d’armes. Mais deux Québécois dans la même filiale des Blue Jays de Toronto, c’est le rêve que vivent depuis quelques mois Jean-Christophe Masson et Nicolas Deschamps.
Dans la «jungle» du baseball affilié, Deschamps a pu compter sur un soutien inestimable quand il a signé en août son contrat avec l’équipe de niveau recrue des Jays : celui de son ancien rival, devenu un ami au fil du temps.
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«JC [Masson] m’a beaucoup aidé à rentrer dans l’équipe. Il m’a parlé des entraîneurs, de plein de choses comme ça», a raconté lundi le receveur de 19 ans, après une pratique au bâton tenue dans le dôme du Stade Canac.
«C’est vraiment cool, a ajouté Masson. Nic est arrivé dans ma chambre et on capotait ! Je suis content de savoir que je vais pouvoir poursuivre ma carrière avec lui à mes côtés.»
Car ils ne sont pas toujours faciles, les premiers pas d’une recrue dans une filiale de la MLB. Le but de chaque joueur est de montrer qu’il peut passer au niveau supérieur.
«Ce n’est pas une vie de rockstar, la vie dans les mineures. On fait notre petite affaire, c’est beaucoup de matchs. C’est assez fatigant, mais là je suis avec Nicolas et on vit notre rêve», a souligné Masson.
Adaptation et blessures
Pour les deux joueurs de la région de Québec, la dernière saison en a été une d’adaptation à leur nouvelle réalité, à leur nouveau calibre de jeu.
Et une de blessures, aussi. Deschamps a subi une déchirure d’un ligament de l’épaule qui a limité ses présences derrière le marbre.
Masson, lui, a eu moins d’occasions de démontrer ses qualités en défensive. Une blessure à un coude l’a restreint à un rôle de frappeur désigné.
«Je commençais à prendre un bon rythme en fin de saison, a pointé le voltigeur de 19 ans. Je m’attendais pas mal à ce calibre de jeu là. J’ai réalisé que j’avais la puissance au bâton. Maintenant, ce qu’il me faudra pour changer de calibre, c’est plus de contacts.»
Si les deux joueurs savent que la route sera longue pour un jour toucher à leur rêve ultime, celui d’une place dans le baseball majeur, ils disent ne regretter en rien d’avoir tiré un trait sur une carrière dans les collèges américains.
«Surtout avec l’année de COVID-19, puis l’année de blessures, ça m’aurait enlevé presque deux ans au collège. On ne sait pas ce qui va arriver après. Il risque d’y avoir moins de rondes de repêchage. C’était une très bonne décision», a affirmé le choix de 26e ronde des Blue Jays en 2019.
«J’étais prêt à aller à l’université. J’étais déjà sur le campus quand les Blue Jays m’ont fait signer mon contrat, a rappelé Deschamps. J’ai accepté. Mon but, ç’a toujours été de passer chez les professionnels dès le début.»
Julien a hâte de retrouver le terrain
La COVID-19 et les blessures ont repoussé les débuts d’Édouard Julien dans l’organisation des Twins du Minnesota. Mais le Canadian Crusher a maintenant pu faire résonner son bâton pendant une saison dans le A fort ainsi que dans le A faible, et il n’a maintenant qu’une seule envie : retourner sur le terrain.
«Je ne savais pas à quoi m’attendre, j’étais blessé la saison dernière, il y a aussi eu la COVID-19... Je n’avais donc aucune attente, mais ç’a très bien été pour moi», a pointé Julien lundi.
Choix de 18e tour des Twins il y a deux ans, Julien raconte qu’il a eu de bons mots de la part de l’organisation à la fin de sa première saison, qu’il a conclue avec une moyenne au bâton de ,266, 18 circuits et 34 buts volés.
«Ils ont aimé ma patience au bâton, ma puissance, a expliqué le frappeur gaucher. Mais c’est sûr que j’ai beaucoup de choses à améliorer et je travaille fort durant la saison morte pour le faire.»
Objectif A fort
À 22 ans, Julien ne sait pas ce qui l’attend l’an prochain. Il espère commencer la saison dans le A fort, mais les Twins ne lui ont fait aucune promesse.
«J’espère bien jouer pour pouvoir monter de niveau chaque année, a-t-il ajouté. C’est la seule chose que je peux contrôler.»
Durant la dernière année, Julien s’est promené un peu partout sur le terrain. Les Twins ont toutefois comme objectif de l’installer au deuxième but et ce rôle lui convient parfaitement.
«C’est là que je jouais quand j’étais plus jeune et c’est là que je me sens le plus en confiance», a mentionné l’ancien des Diamants de Québec.
La fierté du directeur
Comme Jean-Christophe Masson et Nicolas Deschamps, Julien est depuis quelques semaines de retour en territoire connu, sous le dôme du Stade Canac.
À l’instar de ses partenaires d’entraînement, le puissant cogneur a fait ses classes avec le programme Sport-Études des Canonniers de Québec.
Et lundi, non loin des trois espoirs du baseball majeur, se trouvait Jean- Philippe Roy, le directeur du programme, qui ne cachait pas sa fierté de voir ses trois prodiges réunis.
«Parfois, nos joueurs actuels les voient s’entraîner et c’est vraiment une inspiration pour eux, a-t-il raconté. En plus, ce sont de bons gars!»
«C’est cool de voir qu’il y a maintenant plusieurs joueurs de Québec qui jouent dans le baseball professionnel. On vient tous du même programme, alors on s’entraîne ensemble, a expliqué Julien. C’est pas mal plus le fun pratiquer à trois que tout seul.»