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Culture

À la veille de ses 70 ans, Marjo n'a pas peur de vieillir

Julien Faugere
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Patrick Delisle-Crevier

2023-03-15T16:00:00Z
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Malgré ses presque 70 ans, qu’elle fêtera dans quelques mois, Marjo demeure une véritable boule d’énergie! L’équipe de 7 Jours a pu l’attraper au vol dans un chalet des Laurentides, le temps d’une séance photo et d’une entrevue remplie de confidences. Il y est question de La Voix, mais aussi de sa carrière, de ses grandes joies et aussi de ses déceptions amoureuses. Elle revient sur sa maman, Lorraine, dont elle prend bien soin, sur le fait de vieillir, sur ses années rock’n’roll et sur les joies d’être encore sur scène après presque 50 années de carrière.

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Marjo, tout d’abord, comment vas-tu?
Je vais très bien. Même que je ne pourrais pas aller mieux! Je suis en pleine forme et je m’amuse beaucoup à La Voix. Je ne te cacherai pas que ça me sort de ma zone de confort. Ça m’amène vraiment à apprendre quelque chose de nouveau. 

Qu’est-ce qu’il reste à apprendre à Marjo après presque 50 ans de carrière?
Je suis une fille de scène, moins de télévision. C’est un peu pour ça que je me suis lancée tête première dans cette aventure de La Voix. J’avais envie d’apprendre ce métier et d’apprivoiser les caméras. Au début, je me sentais plus ou moins à l’aise. J’observais les autres coachs, surtout Marc Dupré, qui est un habitué de l’émission. Tranquillement, je suis sortie de ma coquille et j’ai apprivoisé cette grosse machine.

Que peux-tu nous dire de ton équipe?
Nous sommes des artistes qui se ressemblent. Ils sont beaux à voir et tellement pleins de bon vouloir. Nous allons ensemble faire vivre de beaux moments au public et nous travaillons fort pour l’éblouir. 

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Marjo, nous voilà dans les Laurentides près de chez toi. Pourquoi habites-tu si loin de la ville?
J’ai toujours préféré la campagne à la ville. Il n’y a rien de plus ressourçant que la nature. Bon, il y a eu une période de ma vie où j’ai habité à Verdun, mais la campagne me manquait. À un moment donné, j’ai eu envie de changer d’air. Jean Millaire, qui était mon conjoint à l’époque, et moi étions allés faire un tour dans Charlevoix et nous étions tombés amoureux de l’endroit. Peu de temps après, nous sommes tombés sur un panneau «Maison à vendre», nous avons traversé la barrière, puis nous avons visité la maison. Dès que j’y suis entrée, j’ai su que j’étais chez moi et que je devais l’acheter. 

Julien Faugere
Julien Faugere

Finalement, tu y es restée plusieurs années...
Oui, presque quatre ans. J’y étais bien. J’avais un beau jardin et tellement d’espace! J’ai donné beaucoup d’amour à cette maison pour la rendre jolie et confortable. À la fin, elle était magnifique! Je l’ai vendue pour revenir en ville, car la musique m’attendait à Montréal. Je me suis installée à Morin-Heights, où je me suis mise à écrire mon album Turquoise. Ce fut mon retour vers la musique. Je regrette encore aujourd’hui d’avoir laissé cette maison, un morceau de mon cœur est resté là-bas. J’ai un amour particulier pour Charlevoix. 

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Tu es célibataire depuis 20 ans; est-ce difficile pour toi de vivre seule?
Non, je fais mes petites affaires et je gère ma business. J’adore être à la tête de mes faits et gestes. 

Est-ce que tu restes amie avec tes ex?
Oui et non, la vie continue, je suis encore en communication avec certains d’entre eux et ça se passe bien. 

Tu n’as pas eu d’enfant. Le regrettes-tu?
Non, je ne le regrette pas. Ce n’est pas parce que je n’en voulais pas, c’est juste que la vie s’est présentée ainsi. 

Julien Faugere
Julien Faugere

Un jour, tu as décidé de quitter la scène pour te retirer à la campagne, sans donner trop de nouvelles. Pourquoi?
J’avais juste envie de prendre une pause et de réfléchir à mon avenir. J’ai cru un instant que j’allais enfin avoir la paix et prendre le temps pour écrire mes chansons, mais ce n’est pas ce qui est arrivé...

Est-ce difficile, pour toi, de vieillir?
Non, je suis heureuse de savoir que j’aurai 70 ans dans quelques mois. Ça ne me fait pas peur de vieillir, même que j’aime ça! Pour moi, c’est une célébration d’être encore en vie! J’ai la chance d’être en grande forme et de pouvoir continuer à faire de la scène et à faire mon métier. Je me considère comme chanceuse. En même temps, je fais vraiment attention à moi et je me garde active. Je regarde ma mère qui a 96 ans et qui est encore bien droite. Elle est un bel exemple pour moi. Je la regarde vieillir et je prends des notes. Ma Lorraine est importante pour moi. Je pense qu’il faut prendre soin de nos parents et surtout continuer d’aller les voir. Ça me prend deux heures et demie pour aller voir ma mère: je dois prendre le train, le métro et l’autobus. Je ne pourrais pas faire autrement, puisque je n’ai pas de voiture et que je déteste conduire. 

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Revenons à ton rapport au vieillissement: as-tu déjà eu recours à la chirurgie?
Oui, je l’avoue. J’ai fait faire de petites retouches à mon visage, mais je n’ai pas aimé le résultat. Il faut se résigner à être celle qu’on est vraiment. 

Tu as presque 50 années de carrière. Quel constat fais-tu de tout ça?
Je suis heureuse et fière du chemin parcouru. Sérieusement, j’ai eu la chance de vivre un trip incroyable avec le groupe Corbeau. Ç’a été de belles années durant lesquelles j’étais une one of the boys. Ensuite, il y a eu ma carrière solo, qui a bien fonctionné et qui fonctionne encore. J’ai été choyée. Je suis fière de mon répertoire et, en même temps, j’ai travaillé fort. 

Julien Faugere
Julien Faugere

Était-ce clair pour toi, quand tu étais enfant, que tu allais devenir chanteuse?
Non. À un moment donné, je m’enlignais sur la danse. Ensuite, j’ai suivi des cours de secrétariat. Un jour, François Guy m’a amenée à travailler avec lui dans deux comédies musicales, et j’ai goûté à la scène. Il est alors vite devenu clair pour moi que c’était ce que je voulais faire. J’ai ensuite croisé Pierre Harel, qui m’a invitée à chanter avec le groupe Corbeau. Pourtant, dans le temps, je n’étais pas une rockeuse... Le reste appartient à l’histoire. On a fait notre premier disque en 1979. J’ai quitté le groupe en 1984 avec Jean Millaire. Deux ans plus tard, je lançais mon premier album, Celle qui va, qui comprenait entre autres les chansons Doux et Chats sauvages. Elles ont été de grands succès. Ces pièces sont venues solidifier ma carrière solo.

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As-tu déjà abusé de la vie rock’n’roll?
Oui. Dans la période de Corbeau, j’ai eu ma passe où je buvais beaucoup avec les gars. C’est devenu un problème. Vers la fin de Corbeau et au début de ma carrière solo, la drogue s’est mise de la partie, et j’ai été emportée par ce tourbillon. Disons que nos nuits étaient intenses et bien arrosées.

Qu’est-ce qui t’a amenée à la sobriété?
J’ai vu des amis complètement couler à cause des substances qu’ils consommaient et se ramasser en désintox. Ça n’a pas été facile. Un jour, j’ai décidé de mettre les freins et d’arrêter. J’ai décidé que je ne touchais plus à ça et j’y suis arrivée.

As-tu des regrets, Marjo?
Non, je ne cultive pas les regrets. Ça me servirait à quoi? J’assume ce que j’ai fait et celle que j’ai été. Je suis aussi fière de celle que je suis aujourd’hui et je suis bien dans mon corps. Quand le temps est venu, j’ai sauté en bas du train pour ne pas sombrer. J’ai la tête haute aujourd’hui et j’assume tout.    

Julien Faugere
Julien Faugere

T’arrive-t-il de songer à la retraite?
Non, pas du tout. Faire des spectacles et chanter, ça me garde en forme et vivante! Je vais continuer tant que ce sera possible. Mais maintenant, je ne donne plus plusieurs spectacles en ligne. Je préfère faire un ou deux spectacles, puis prendre une pause. Comme le disait Tina Turner, ce qui est épuisant dans notre métier, ce n’est pas de faire de la scène, c’est le voyagement d’une salle de spectacle à l’autre. Maintenant, je fais donc les choses de façon un peu différente.

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Dernièrement, tu as dit que tu n’allais probablement plus faire de disques. Pourquoi?
Je manque de temps. La scène, les différentes demandes ici et là et La Voix me prennent beaucoup de mon temps. Mais j’ai une période de congé de 10 jours qui s’en vient et j’hésite entre prendre des vacances au soleil et m’asseoir pour écrire de nouvelles chansons. Peut-être que j’irai au soleil avec mon cahier et mon crayon, et qu’il sortira de nouvelles chansons de tout ça. L’avenir nous le dira. J’aime tellement mon répertoire, j’ai vraiment de belles chansons, alors ce n’est déjà pas si mal. Qui vivra verra!

As-tu une chanson préférée dans ton répertoire?
Non. Je refuse de choisir. C’est comme demander à une mère de choisir entre deux de ses enfants. Je les aime toutes et j’ai toujours le même plaisir à les offrir au public sur scène.

La Voix, 19 h 30, à TVA. Pour en savoir plus sur les activités de Marjo, rendez-vous sur sa page Facebook.

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