Marilyn Castonguay donne des détails sur son rôle dans Anna et Arnaud
Pascale Wilhelmy
Marilyn Castonguay enchaîne les rôles au théâtre et à la télévision depuis des années, mais en ce moment, elle vit une période particulièrement riche en projets et en succès. Elle découvre aussi la reconnaissance du public, les commentaires gentils, qu’elle dit recevoir «comme un baume ou une fleur dans sa journée». Cet automne, la talentueuse comédienne sera de trois grandes séries: Anna et Arnaud , Ma mère et C’est comme ça que je t’aime.
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Marilyn, nous te retrouvons dans la série Anna et Arnaud. Que peux-tu nous en dire?
Dès que j’ai lu le scénario, j’ai adoré. Je voulais faire partie de ce projet, peu importe le rôle. Des projets comme ça, que tu aimes autant, c’est rare. Après la lecture du scénario, j’ai rencontré des gens à qui c’est arrivé. J’ai eu plein de témoignages de parents qui tentent d’aider leurs enfants, qui les aiment, mais qui n’y arrivent pas.
Tu joues une amie d’Anna, interprétée par Guylaine Tremblay, la mère qui veut sauver son fils...
Oui, mon personnage est en périphérie d’Anna. C’est une amie de la famille. Anna lui a enseigné la couture il y a des années, et elle est une designer qui va percer. Elle veut qu’Anna soit dans son atelier, mais elle ne pourra pas à cause de l’accident de son fils, Arnaud. Mon personnage ne l’accompagne pas au quotidien, mais elle est là de temps en temps. C’est une oreille attentive.
Malgré cette histoire déchirante, et même si tu as un rôle secondaire, tu as aimé ce tournage?
C’est un de mes plus beaux tournages! C’est drôle, parce que je n’étais pas souvent là, mais l’ambiance était belle. Même si on traitait de quelque chose d’assez lourd et qu’on jouait beaucoup dans l’émotion, tout se faisait de façon tellement agréable! Et c’était la première fois que je travaillais avec le réalisateur Louis Bélanger. Il est tellement à l’écoute et ouvert. On travaillait tous avec respect et sensibilité... Et puis, j’ai rencontré Guylaine.
C’était la première fois que tu jouais avec Guylaine Tremblay? Ç’a été une rencontre particulière?
Je ne peux pas parler pour Guylaine, mais de mon côté, ç’a tellement été un coup de cœur professionnel! Guylaine est prête, techniquement parlant, mais aussi émotionnellement parlant. Elle va toujours livrer ce qu’il faut qu’elle livre. Qu’elle pleure ou qu’elle rie, elle est toujours disponible pour tout, et pour tous aussi. Nos deux personnalités ont vraiment fonctionné ensemble! La vérité, c’est que ç’a été extraordinaire. On papotait, on se racontait plein de trucs. Ça n’arrêtait pas une minute! Le réalisateur nous a dit: «Je pensais que Gaston Lepage était un papoteux, mais vous deux ensemble, vous gagnez la Palme d’or!» (rires) Je ne sais pas pour la suite, mais je dirais qu’être avec Guylaine, c’était comme revenir à la maison.
Tu as grandi à L’Isle-aux-Coudres, et Guylaine est née et reste attachée à Petite-Rivière-Saint-François. Le fait que vous soyez de la région de Charlevoix y est pour quelque chose?
Il y a sûrement cette forme d’ancrage dans la vie que nous avons en commun. On a les mêmes références, nous avons été élevées dans les mêmes codes, avec le fleuve, les personnalités des familles et la façon dont les gens sont ensemble. On a le même franc-parler, le même fond de vie. Quand je te dis qu’avec Guylaine j’avais cette impression de rentrer à la maison, c’est ça. C’était naturel.
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En plus de cette série, tu as beaucoup travaillé ces derniers mois?
Oui, j’ai aussi tourné Ma mère, cette fois avec une autre femme extraordinaire: Chantal Fontaine. Ça sera diffusé juste après Anna et Arnaud. J’espère que ça ne me fera pas trop d’exposure! Quand on tourne, on ne sait pas à quel moment ça sera diffusé... Mais là, j’ai deux séries qui se suivent. J’espère que les gens vont m’aimer quand même! (rires) Cette série, c’était une énergie complètement différente. Ma mère traite de problèmes mentaux dans une famille qui porte les traces de ça. Lorsque j’ai terminé ce tournage, j’ai connu un petit deuil. Ça ne m’était jamais arrivé, mais j’avais tellement joué quelqu’un aux prises avec des problèmes, en manque de quelque chose d’essentiel, que j’ai eu l’impression de l’abandonner. J’étais un peu triste, comme si je la laissais avec ses problèmes. Il y a toujours un deuil à faire à la fin d’un projet, que je fais quand même relativement bien d’habitude. Mais comme mon rôle et cette série étaient très prenants émotivement, c’était différent...
Ces dernières années, on a l’impression que tout le Québec est tombé en amour avec ton rôle d’Huguette — et son œil du tigre — dans C’est comme ça que je t’aime... Le rapport du public envers toi a-t-il changé?
Par rapport au rôle d’Huguette, oui, ça a changé, mais ma vie au quotidien n’a pas changé. J’ai toujours travaillé, je suis hyper chanceuse. Que ce soit un projet jeunesse ou adulte, on ne m’a jamais catégorisée dans rien. Je suis appelée par des productions plus faciles et aussi par de jeunes créateurs qui commencent. Mais, oui, je vois un changement dans la notoriété, dans la façon dont les gens me voient, dans le regard des autres...
Et tu vis bien ça?
Oui! Je me suis installée tranquillement. Ce n’est pas arrivé du jour au lendemain. Mais avec Huguette, je t’avoue que c’est différent. C’est drôle, parce que les gens m’approchent en me disant: «Êtes-vous l’œil du tigre?» en me parlant tout bas. C’est comme si c’était un secret! (rires) Il y a un code et ça m’amuse, comme si nous étions dans une espèce de mafia... Je vis bien avec ça, parce que les gens sont hyper gentils, ils ont toujours de beaux commentaires et ce n’est pas envahissant. Ils vont me croiser et me dire: «En passant, je vous ai reconnue et j’adore ce que vous faites.» Et ça finit là. C’est juste un super baume, comme une belle fleur dans ma journée.
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Avec cette performance et tout ce que tu as fait récemment, tu dois passer moins d’auditions pour obtenir un rôle?
Ça arrive moins souvent, c’est vrai. Dans les deux dernières années, on m’a plus fait confiance. Mais je passe encore des auditions. Parfois, les productions veulent t’entendre dans leurs mots, te voir dans l’énergie du personnage pour être certaines de leur choix, et je comprends pourquoi. Elles ont besoin de sentir une chimie entre les comédiens. Mais je pense que mon rapport aux auditions ne sera jamais facile. C’est tellement quelque chose d’angoissant! Je ne le prends pas à la légère. Peu importe ce qu’on me dit avant, je suis vraiment nerveuse.
À t’entendre, c’est comme un rendez-vous chez le dentiste! (rires)
C’est pire! En même temps, la dernière audition que j’ai passée, j’ai eu du plaisir à la faire. Je me prépare de mon mieux et je suis prête. Je me lance, et advienne que pourra! De toute façon, lors de mes meilleures performances d’auditions, je n’ai pas décroché le rôle. Ça dépasse mon jeu.
À tes débuts, il y a même une directrice de casting qui t’a dit que le métier de comédienne n’était pas fait pour toi...
Ça te donne une idée d’à quel point je peux ne pas être bonne! (rires) Ça m’avait vraiment coupé les ailes. Elle m’a dit: «On arrête. On sait tous que ça ne marche pas, on va arrêter ça là.» Des fois, quand je m’enlise en audition, je rêve d’avoir ce courage, être capable de me lever et dire: «Merci pour votre invitation, mais je pense que ça ne marche pas...»
Cette fois-là, tu aurais pu arrêter, ne pas poursuivre...
J’ai eu la chance d’avoir un bon agent qui a cru en moi, qui ne s’est pas écrasé devant ce commentaire qu’on lui a fait. Il a dit non, ce n’est pas vrai, c’est juste qu’elle commence. Sinon, ça aurait tout changé. Après, un réalisateur voulait absolument me voir. J’ai pris ce courage et je me suis dit: «Tu sais ce que tu es capable de faire, il faut que tu t’habitues. Là, ça passe ou ça casse.» C’était vraiment ça que je voulais faire dans la vie. Je devais le faire pour moi. J’ai bien réussi et j’ai eu le rôle. À partir de ce moment, je me suis prouvée à moi-même, et tout a changé.
Il y a quand même une belle leçon à tirer de ça, n’est-ce pas?
Oui, complètement! Si tu crois en quelque chose, si tu as un rêve, il faut que tu sois plus fort que tout ce qui t’entoure. Il ne faut pas que tu t’écrases au moindre obstacle, sinon tu n’y arriveras pas. Si tu y crois, lâche pas! Tu es la meilleure personne à savoir ce qui est bon pour toi, ce que tu peux faire. Il faut juste que tu sois capable de le montrer. Pour moi, ça n’a pas toujours été facile, mais j’ai réussi!
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Lisez notre entrevue avec Marilyn Castonguay dans la plus récente édition du magazine 7 Jours actuellement en kiosque, ou en ligne sur jemagazine.ca
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