Marc Beaupré n’a pas eu à auditionner pour STAT, voici comment il a obtenu son rôle
Daniel Daignault
Marc Beaupré a vécu deux premières cet automne en rejoignant la distribution de STAT, dans le rôle du chirurgien Steve Jolicoeur: il travaille sur une émission quotidienne et interprète un personnage qui n’est pas un méchant!
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Marc, diriez-vous que le Dr Jolicoeur est un personnage loin de tout ce que vous avez déjà fait?
Oui, et je ne me doutais pas à quel point ça pouvait être riche de jouer un tel rôle. Chaque patient amène une énergie différente. Il y a eu le dealer qui a tiré un gardien de sécurité; mon rapport avec lui était beaucoup plus dur, je le ménageais moins que la fille qui a perdu ses deux reins, pour qui j’avais beaucoup de compassion. Ce qui ressort de moi varie selon les patients que doit traiter mon personnage. Je suis content de tout ce que j’ai eu à faire. C’est vrai que c’est différent de tout ce que j’ai déjà joué. Jolicoeur a un côté rebelle, mais ce n’est pas un mauvais gars et il est brillant. J’ai déjà joué des gars brillants... mais des brillants psychopathes!
Vous vous amusez donc beaucoup?
Oui! Je ne savais pas à quel point j’allais triper de découvrir les textes de Marie-Andrée (Labbé). Je capote aussi sur ce qui arrive aux autres. Quand j’ai commencé les tournages en septembre, je ne savais même pas ce qu’il se passait dans l’hôpital, je n’avais pas écouté STAT.
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Savez-vous si Jolicœur est appelé à rester longtemps?
Je ne sais pas ce qu’il va se passer dans deux semaines ni dans trois semaines, mais je fais partie du personnel de l’hôpital. Je ne me leurre pas, car Steve est entré là comme chirurgien intensiviste pour remplacer le personnage d’Isabelle Granger (Geneviève Schmidt), partie un an à l’étranger.
Comme acteur, vous êtes reconnu pour avoir une mémoire d’éléphant. Ça s’est donc bien passé pour apprivoiser les termes médicaux?
Oui, c’est aussi une affaire que j’aime. Ce qui est le plus dur, c’est de faire semblant qu’il y a un corps devant toi, alors qu’il n’y en a pas. Des fois, je dois opérer et je dis: «Je vois le péricarde», mais en réalité, je ne vois rien! J’ai aussi dû apprendre comment prendre un instrument, le redonner, etc.
Lors d’une récente entrevue, Suzanne Clément nous a confié qu’il lui arrive de croiser des gens qui lui disent qu’ils aimeraient qu’elle soit leur médecin!
C’est du make believe, il faut faire croire qu’on connaît ça, et c’est ce que je fais moi aussi. Bruno (Marcil) s’amuse à dire que j’aurais pu devenir médecin, mais non, ça n’aurait pas été possible parce que je n’avais pas de bons résultats scolaires. Mais c’est vrai que lorsque je me mets à essayer de comprendre quelque chose et le maîtriser, ça peut aller vite. Avant de faire une opération, je dois bien comprendre comment ça marche. Le rythme de tournage et la volonté de bien faire viennent nourrir le stress fictif de l’urgence. Ça a l’air stressant à l’écran parce qu’on est stressés professionnellement! Quand tu opères, tu dois avoir les bonnes pinces, et si tu as les mains pleines de sang, tu ne peux pas revenir en arrière. Il faut continuer, c’est une espèce d’urgence. Les gens vont y croire, parce qu’on est dans la situation et parce qu’on se croit nous-mêmes. (rires)
En plus de STAT, vous avez tourné cet automne dans la nouvelle série L’aréna.
Oui, je passais du médecin surdoué à un père un peu dépassé qui est parfois un dinosaure. C’est le fun, parce qu’avec ces deux rôles, je peux vraiment casser l’image de bum qui me collait à la peau. Je souhaitais ça depuis longtemps. L’aréna, c’est une comédie à sketchs. Il y a des moments où j’ai éclaté de rire pendant les prises.
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Avec qui jouez-vous dans cette comédie?
Je joue beaucoup avec Phil Roy et Valérie Tellos, qui incarne ma bonne chum et partenaire de hockey dans une ligue de garage. Ma blonde est campée par Leila Thibeault-Louchem. C’est une belle distribution!
Ça va faire 25 qu’on vous a découvert dans 2 frères... C’était votre premier rôle à la télé?
Oui, je sortais de l’école de théâtre. J’ai eu mon diplôme le samedi et le mardi suivant, j’ai reçu un appel pour me dire que j’avais obtenu le rôle. J’avais auditionné pendant que j’étudiais. Emmanuelle Beaugrand-Champagne, qui faisait le casting, m’avait vu dans une pièce, à ma quatrième année, dans laquelle je jouais un skinhead. Je m’étais rasé la tête à la pioche, et j’avais des tatouages partout sur la tête, des trucs faits au henné et au crayon-feutre, j’en avais sur tout le corps. C’est là qu’elle a eu l’idée du rôle de Kevin. C’est sûr qu’on a la gueule qu’on a, et ça appelle certains castings. Ce n’est pas parce que t’as une gueule de beau gars que tu dois toujours faire des rôles de jeune premier, et je souhaite qu’on puisse briser ça, mais je comprends les réflexes qu’on a et les codes qu’on doit respecter. Je pense qu’une fois qu’on est révélé d’une certaine façon, ça nous colle à la peau. Moi, j’ai été révélé comme étant un bum.
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Aimeriez-vous, dans les prochaines années, jouer un policier par exemple?
Oui, mais je n’ai pas le physique pour ça. En tout cas, un patrouilleur qui a ma shape risque d’avoir un problème à un moment donné! Je pèse 135 lb. (rires) Mais pourquoi pas un enquêteur ou un détective? Pour STAT, je n’ai pas passé d’audition, on m’a dit: «Veux-tu faire le prochain médecin? On te donne le rôle.» Quand j’ai mis mon uniforme médical pour la première fois, je me sentais comme un superhéros! D’habitude, je mets des jeans troués et des camisoles!
En terminant, comment va votre fille?
Elle est rendue en quatrième année et ça va super bien. J’ai une très belle vie de famille.
Voyez l’acteur dans STAT, du lundi au jeudi à 19 h, à Radio-Canada, et dans L’aréna, le mercredi à 19 h 30, à Noovo.
