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L'article provient de TVA Nouvelles

«Convoi pour la liberté»: manifestants équipés pour veiller tard

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Clara Loiseau, Francis Pilon et Anne Caroline Desplanques | Journal de Montréal

2022-01-30T02:56:29Z
2022-01-30T03:57:05Z
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Distribution de nourriture ou d’antidote à l’overdose, tambour pour apporter la paix et lit de fortune dans la voiture : les milliers de personnes qui se sont réunies au cœur de la capitale canadienne cette fin de semaine pour réclamer la fin des mesures sanitaires se sont préparées pour passer plusieurs jours devant le parlement. 

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Du tambour pour « insuffler la paix »  

Photo Clara Loiseau
Photo Clara Loiseau

Anne Schubert joue sans arrêt du tambour autochtone depuis vendredi, au coin des rues Kent et Queen, au cœur du centre-ville de la capitale. « C’est pour insuffler la paix, pour calmer les esprits, qu’il n’y ait pas de violence », dit-elle. À mesure que le bruit des klaxons s’intensifie, on n’entend plus Anne, bien qu’elle tape de plus en plus fort, à la fois pour calmer les manifestants et pour se réchauffer. Quand il est joué par une femme, le tambour autochtone est un instrument de paix et de réconciliation. Il représente un cœur battant. 

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Nourrir les manifestants  

Photo Clara Loiseau
Photo Clara Loiseau

Comme de nombreux restaurants aux alentours du parlement ont décidé de fermer leurs portes le temps de la manifestation, les protestataires se sont organisés pour vendre des hot-dogs, des cafés ou des beignets, contre des contributions volontaires pour plusieurs. « On s’est installé samedi matin et depuis on a distribué je ne sais pas combien de cafés. Les gens sont quand même généreux », explique l’homme qui tenait un café dans un abri de fortune. Certains manifestants ont également apporté du café et des beignes aux policiers qui assuraient la sécurité du parlement. 

Le drapeau américain bien en vue  

Photo Clara Loiseau
Photo Clara Loiseau

De nombreux participants à la manifestation ont décidé de porter des drapeaux américains devant le parlement, bien qu’ils soient Canadiens. C’est le cas de Sylvain, un Ontarien de 32 ans, à qui des Américains ont offert des drapeaux aux couleurs des États-Unis quand ils ont appris qu’il participait à la manifestation. « Si je l’ai avec moi aujourd’hui, c’est pour être le porte-voix de ces gens qui n’ont pas pu se rendre jusqu’au Canada aujourd’hui », a-t-il assuré. Un peu plus loin, toujours sur la colline Parlementaire, un groupe de jeunes Montréalais portait un drapeau canadien aux couleurs des États-Unis. « C’est un combat canadien et américain, cette pandémie », a scandé l’un des manifestants. Au moins deux drapeaux confédérés, symbole raciste, ont aussi été aperçus. 

Dormir devant le parlement  

Photo Clara Loiseau
Photo Clara Loiseau

Plusieurs manifestants ont passé la nuit de vendredi à samedi dans leur voiture, malgré les températures polaires qui se sont abattues sur la capitale canadienne. « J’ai dormi avec plusieurs couvertures et une bouteille remplie d’eau bouillante sur le ventre pour me tenir chaud », explique un Québécois qui se cuisinait du bacon à l’arrière de sa voiture garée devant le parlement. Comme lui, plusieurs manifestants ont dormi dans leur véhicule (ou camion ou roulotte), branché dans certains cas sur des génératrices. « On ne manque pas de gaz, on a beaucoup de nourriture et une couchette pour dormir », a dit Paul Marginean, un camionneur de 60 ans qui arrivait de la Colombie-Britannique. 

Brigade anti-overdose  

Photo Francis Pilon
Photo Francis Pilon

Des participants à la manifestation ont décidé de distribuer de la naloxone, un antidote spécifique aux opioïdes, au cas où des manifestants fassent des overdoses durant toute la durée de l’événement. « Depuis que nous sommes en confinement, la crise des opioïdes fait des ravages au Canada, la santé mentale des gens se détériore et c’est en prenant certaines drogues que les gens s’évadent. Nous nous devons de distribuer ça pour sauver des vies », a indiqué celui qui traînait un chariot rempli de doses de naloxone, samedi, devant le parlement. Il a cependant refusé de donner son nom.

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