Loto-Québec veut ouvrir d’autres établissements de jeu
![Le président et chef de la direction de Loto-Québec, Jean-François Bergeron](/_next/image?url=https%3A%2F%2Fm1.quebecormedia.com%2Femp%2Femp%2F65991387_413170c7b80ef3-87ba-40f4-bd15-5bd4af2d0ed3_ORIGINAL.jpg&w=3840&q=75)
Jea-Michel Genois Gagnon | Journal de Québec
Alors que la compétition s’accentue dans le secteur des jeux d’argent, Loto-Québec songe à prendre du poids en ouvrant d’autres établissements tout en revampant son offre en y intégrant plus de divertissement, par exemple, des simulateurs de golf ou de course.
• À lire aussi: Guerre en Ukraine: Loto-Québec coupe les ponts avec la Russie
• À lire aussi: Loto-Québec ne ferme pas la porte au paiement en cryptomonnaie
• À lire aussi: Lotto 6/49: il gagne le gros lot et continue de travailler
Loto-Québec s’apprête à entamer une petite réforme au sein même de ses murs si tous les plans de la direction vont de l’avant ces prochaines années. L’argent, les heures d’ouverture et même l’offre de jeux seront analysés.
La société d’État ne cache pas avoir de l’appétit pour ouvrir de nouveaux casinos ou salons de jeux, mais aucun échéancier n’est encore fixé.
« Nous sommes en réflexion sur un plan de déploiement, mais plus d’une façon globale au Québec », a indiqué le président et chef de la direction Jean-François Bergeron, précisant qu’il sera nécessaire de faire des analyses et d’avoir des échanges avec le gouvernement et la Santé publique.
« Il y a beaucoup de régions au Québec qui sont desservies par des appareils de loterie vidéo parce qu’il n’y a pas d’autre option terrestre. [...] Est-ce qu’il y aurait de la place pour d’autres salons ? Oui. [...] C’est sûr que nous avons des plans dans nos cartons », a-t-il ajouté, sans toutefois révéler de région.
Le dernier établissement ouvert par Loto-Québec est le Casino de Mont-Tremblant. Il a été inauguré en 2009.
Plus de compétition
Ces dernières années, Loto-Québec a vu bondir le nombre de ses rivaux, tant sur le web que pour les casinos. Le Hard Rock Casino, situé sur le site du Rideau Carleton Raceway, au sud d’Ottawa, a grugé des parts de marché.
Récemment, le Grand Royal Casino, situé dans la communauté de Wôlinak, près de Bécancour, a ouvert ses portes. Un casino lié au crime organisé était aussi en construction sur le territoire de Kanesatake, l’an dernier.
D’ailleurs, Loto-Québec avoue être préoccupée par l’ouverture de maisons de jeux dans des réserves autochtones. La direction s’inquiète de la place qui sera consacrée au jeu responsable dans ces établissements.
« Bien sûr que nous sommes inquiets d’un point de vue du jeu responsable. On ne connaît pas toujours tous les actionnaires », a noté M. Bergeron, ajoutant qu’il ne déteste toutefois pas l’idée d’avoir des compétiteurs. « Cela nous demande de faire mieux », dit-il.
Spectacles et simulateurs
Pour attirer plus de consommateurs dans ses établissements, Loto-Québec souhaite miser davantage sur les spectacles ces prochaines années, mais également sur le divertissement autre que des jeux de hasard.
La direction dit avoir des discussions avec des entreprises pour implanter un service de divertissement, comme des simulateurs de golf ou de course, qui pourrait être déployée dans tous ses sites « d’ici deux ans ».
« Loto-Québec souhaite introduire le divertissement d’une façon plus marquée, a avancé le patron. Nous sommes à l’étape de la réflexion. »
Ce dernier croit également qu’il n’est maintenant plus nécessaire de maintenir un casino terrestre ouvert en tout temps pour répondre à la demande.
« Nous allons avoir un modèle différent. [...] Nous n’opérerons plus nécessairement 24 h sur 24 sept jours par semaine. Ce n’est pas économiquement intéressant », conclut-il.
LES SPORTIFS RUSSES AUSSI DANS LA MIRE
Loto-Québec a récemment annoncé suspendre son offre de paris sportifs pour les ligues russes de hockey, de soccer, de volleyball et de tennis de table. La direction n’écarte pas la possibilité d’aller encore plus loin en suspendant aussi les paris liés à des athlètes russes comme Daniil Medvedev, première raquette mondiale.
PROJET PILOTE POUR LA FIN DE L’ARGENT
Loto-Québec devrait tester cette année un projet pilote où l’argent ne sera plus nécessaire pour jouer à certains jeux dans un casino. La direction espère déployer cette offre en premier au Casino de Montréal. L’ensemble des mises et des gains devraient passer par une seule carte qui sera fournie à chaque joueur. « Je pense qu’il y a un virage à faire au niveau des méthodes de paiement », a mentionné le président, Jean-François Bergeron.
LES SYNDICATS CRAIGNENT UN RÉGIME MINCEUR
Malgré la reprise des activités, Loto-Québec n’a toujours pas rappelé tous ses travailleurs. Tous les casinos et des salons de jeux seront à 100 % dès le 28 mars. Le Syndicat canadien de la fonction publique, qui s’occupe des croupiers, craint que Loto-Québec profite de la situation pour faire des « licenciements cachés » au Casino de Montréal. Ce sont environ 80 % [3040] des 3800 employés des casinos et salons de jeux qui ont été rappelés. Selon le président, l’achalandage et les heures d’ouverture plus limités qu’avant la pandémie font en sorte qu’il n’y a pas assez de demandes pour rappeler tout le monde. « Nous n’anticipons pas avoir 100 % de notre achalandage avant encore plusieurs mois », a souligné Jean-François Bergeron. « On va rappeler les employés graduellement », a-t-il ajouté, estimant que l’expansion de l’offre de divertissement pourrait aussi permettre à des gens de retrouver un poste.