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L'article provient de TVA Sports
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Los Angeles: le paradis des receveurs

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Photo portrait de Stéphane Cadorette

Stéphane Cadorette

2022-02-11T12:28:14Z
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Quand les Rams ont gagné leur unique Super Bowl en 1999, leur explosive attaque aérienne marquait l’imaginaire. Après cette belle époque, la production à la position de receveur a connu un creux abyssal. Avec Cooper Kupp et Odell Beckham, la redoutable machine est bien repartie.

L’histoire du quart-arrière Kurt Warner, qui est passé de commis d’épicerie à champion du Super Bowl, est bien connue. Au point où sa fantastique épopée a été portée récemment au grand écran. 

En 1999, cette ascension inespérée a aussi été rendue possible grâce aux receveurs Isaac Bruce, Torry Holt, Az-Zahir Hakim et Ricky Proehl. Au total, le groupe de spectaculaires ailiers espacés des Rams avait accumulé 2979 verges et 26 touchés sur 198 réceptions.

Sans atteindre de tels sommets, la production à la position s’est maintenue, jusqu’au profond cratère qui a sévi de 2008 à 2016. Durant cette période, les ailiers espacés des Rams sont tombés au 27e rang en termes de verges et au 30e pour les touchés.

Changements majeurs 

C’est à partir de 2017, avec l’embauche de l’entraîneur-chef Sean McVay, que les Rams ont investi massivement pour redonner à leur groupe de receveurs ses lettres de noblesse.

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Robert Woods a été embauché comme joueur autonome. Cooper Kupp a été sélectionné au troisième tour. D’autres gros noms sont passés et sont repartis, jusqu’à l’ajout d’Odell Beckham en novembre.

Si bien que cette saison, les six ailiers espacés qui ont enfilé l’uniforme des Rams ont même explosé les chiffres de 1999, avec 286 réceptions pour 3964 verges et 32 touchés. Dans les trois catégories, ils sont au sommet du circuit.

Loin d’eux, toutefois, l’idée de se comparer au «Greatest Show on Turf» d’il y a 22 ans.

«Des gars comme Torry Holt et Isaac Bruce sont encore très présents dans l’entourage des Rams et ils sont impliqués. Ils nous aident avec leur expérience. C’est une fierté pour nous de les suivre», a humblement mentionné Kupp.

Belle humilité 

Cette semaine, Kupp a été appelé lors de ses conférences de presse, à commenter la résurgence actuelle des receveurs des Rams. N’allez pas croire que celui qui a ajouté 386 verges, 25 réceptions et quatre touchés à sa récolte dans les présentes séries a pris la grosse tête.

«Mon entraîneur au secondaire m’a toujours appris à respecter ceux qui sont passés avant moi. Il faut apprécier le standard à la position qui a été établi avant nous. Ce qu’on amène comme production sur le terrain, c’est notre marque de respect envers nos prédécesseurs», a dit l’athlète, toujours généreux dans ses réponses.

Un feeling différent 

En 2018, Kupp avait été contraint d’observer de loin la défaite des Rams au Super Bowl face aux Patriots, lui qui soignait une déchirure du ligament croisé antérieur.

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Ironiquement, l’un des receveurs qui a contribué aux succès des Rams cet automne, Robert Woods, a subi le même sort. L’arrivée de Beckham a permis de combler cette immense perte, mais Kupp sait exactement comment son compère des dernières années se sent.

«On apprécie tous Robert. C’est lui qui a établi le standard ici en étant constamment altruiste dans son jeu. Il nous a toujours poussés et il nous manque.

«Rater le dernier Super Bowl a été l’expérience la plus difficile que j’aie vécue. Le conflit que tu vis à l’intérieur est déchirant parce que tu veux encourager les gars, mais tu ne peux pas contribuer. Ça m’a permis d’apprécier énormément tout le processus qui mène au match qu’on s’apprête à vivre.»

Si les Rams l’emportent dimanche face aux Bengals, peu de joueurs savoureront davantage ce moment que Kupp.

Les joueurs des Rams très bien considérés

Trois des quatre athlètes les plus favorisés pour décrocher le titre de joueur par excellence du Super Bowl sont des joueurs des Rams de Los Angeles.

C’est du moins ce que les parieurs pouvaient constater en examinant les cotes du site BET99.com, vendredi avant-midi. Ainsi, le quart-arrière de la formation californienne Matthew Stafford part avec une longueur d’avance selon cette plateforme. Avec une cote de 2,00, il est mieux perçu que son vis-à-vis des Bengals de Cincinnati Joe Burrow (3,25).

Pour leur part, le receveur de passes Cooper Kupp et le plaqueur défensif Aaron Donald, tous deux des Rams, suivent à 7,00 et 15,00, respectivement. Dans le camp de l’équipe de l’Ohio, le receveur éloigné Ja’Marr Chase (17,00) est le deuxième mieux considéré par le site de paris. L’ancien des Giants de New York et des Browns de Cleveland Odell Beckham fils est à 21,00, lui qui devrait capter quelques passes de Stafford, dimanche.

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Ceux tentés par les prédictions plus audacieuses pourraient jeter leur dévolu sur le demi offensif des Bengals Joe Mixon (35,00). Son rival des Rams Cam Akers a une cote de 30,00. Chez les botteurs, Evan McPherson (Bengals, 70,00) et Matt Gay (Rams, 200,00) ont un fort potentiel pour ceux prenant une chance avec eux.

SPECTACLE DE LA MI-TEMPS 

Derrière les locaux

Comme à chaque année, la conférence de presse impliquant les artistes du spectacle de la mi-temps a attiré des centaines de journalistes. Le pire, c’est que tous ces journalistes n’avaient pas droit à la moindre question ! Les chanteurs Dr. Dre, Snoop Dogg et Mary J. Blige ont opté pour une formule de discussion avec deux modérateurs. Mis à part les quelques jurons qui ont ébranlé les oreilles les plus chastes, les artistes se sont aussi prononcés sur le volet sportif. «Je prédis une victoire des Rams», a affirmé Snoop Dogg. Dre s’est aussi rangé derrière le club local. «J’y pensais tous les jours en me disant que ce serait trop parfait qu’on soit au Super Bowl et que les Rams y soient aussi.» Les deux rappeurs sont natifs de la région.

ENTRAÎNEMENTS 

Des blessés reviennent

Les Bengals ont continué de s’acclimater à la chaleur qui prévaut actuellement dans le sud de la Californie en tenant leur deuxième entraînement de la semaine, sur le campus de UCLA. L’ailier rapproché CJ Uzomah, blessé à un genou, a continué de progresser en participant à l’entraînement de manière limitée. L’entraîneur-chef Zac Taylor, sans se prononcer sur ses chances de jouer dimanche, a indiqué que «jusqu’ici tout va bien». Chez les Rams, le porteur Cam Akers (épaule) a pris part à l’entraînement complet. Les nouvelles sont toutefois moins encourageantes pour l’ailier rapproché Tyler Higbee (genou), qui a été tenu complètement à l’écart.

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SONDAGE 

La ville des Rams

Dans notre livraison de mercredi, le directeur de l’exploitation des Rams, Kevin Demoff, mentionnait que l’équipe gagnait en popularité dans le marché de Los Angeles, mais que beaucoup de travail restait à accomplir. Un sondage mené par le Los Angeles Times, du 1er au 7 février, semble lui donner raison. Selon les gens habitant la région de Los Angeles qui ont été sondés, les Rams seraient l’équipe de football favorite de la place, mais dans une proportion de 26%. Ce n’est donc pas encore une vague d’amour comme dans certains marchés. C’est toutefois beaucoup mieux que l’autre équipe de Los Angeles, les Chargers, qui récolte un maigre 5% d’appui. Ce taux d’appui n’est pas plus élevé que pour les Raiders, 49ers et Cowboys.

Les gros bonhommes sous la loupe 

Dans la longue liste des accomplissements du jeune Joe Burrow, il y en a un dont il se serait bien passé. Le pivot des Bengals est devenu le premier quart-arrière de l’histoire à atteindre le Super Bowl malgré le fait qu’il ait été victime d’au moins 50 sacs.

Dans l’ère du Super Bowl, selon ESPN Stats & Info, 55 quarts-arrières ont encaissé 50 sacs ou plus dans une saison. Aucun n’a répondu avec l’éclat de Burrow à pareil châtiment (51 sacs dans son cas).

Ce n’est pas comme si le supplice avait diminué en séries. Burrow a subi 12 autres sacs lors des trois duels éliminatoires, le total le plus élevé depuis Donovan McNabb en 2003.

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Le joyau des Bengals, maintes fois tabassé, continue donc de défier la logique, mais les joueurs de ligne offensive qui ont pour mission de le protéger sont devenus les plus grands mal-aimés de ce 56e Super Bowl.

«Je ne porte pas attention au narratif. C’est une bonne histoire pour les partisans et les médias, mais je m’en fous.

«Il ne faut pas porter attention à ça. Il n’y a pas une ligue sportive dans le monde où les histoires prennent autant d’ampleur. Soit tu es invincible, soit tu es bon à rien, aux yeux de tout le monde. C’est bon pour la ligue, car ça génère de l’engouement. À l’intérieur d’une équipe, il faut juste garder le nez dans nos affaires», a répondu l’entraîneur de la ligne offensive des Bengals, Frank Pollack, à une question du Journal sur ses hommes.

Situation dangereuse 

La franchise de Pollack l’honore, mais il n’en demeure pas moins que les Bengals pourraient en baver face au front défensif imposant des Rams avec Aaron Donald, Von Miller et Leonard Floyd, entre autres.

Le côté droit de la ligne, avec le garde Hakeem Adeniji et le bloqueur Isaiah Prince, est particulièrement problématique.

Selon Pro Football Focus, site analytique qui évalue chaque jeu à chaque position, aucun tandem dans l’histoire des séries n’a été plus prolifique pour appliquer la pression que Miller et Donald, avec des notes de 91,5 et 90,3.

«Ce sera un énorme défi pour nos gars, mais ils travaillent extrêmement fort et je sais que nos entraîneurs ont concocté un bon plan pour les aider», a indiqué Burrow en se rangeant derrière ses protecteurs.

En confiance 

Toujours selon Pro Football Focus, quand le front défensif des Rams parvient à appliquer la pression, les quarts adverses dans les présentes séries n’ont complété que 26,5% de leurs passes, avec aucun touché et trois interceptions.

C’est là toute l’étendue du défi qui attend la ligne à l’attaque des Bengals.

«J’ai une tonne de confiance en nos joueurs de ligne. Ils ont joué dans des matchs difficiles, ils ont géré la situation, fait des erreurs, puis ont donné des sacs, mais ils n’ont jamais cessé de se battre. À ce stade-ci de la saison, on ne peut pas demander mieux et ils vont continuer de tout donner aussi longtemps qu’il le faudra pour nous permettre de gagner», a affirmé le coordonnateur offensif Brian Callahan.

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