Une performance en or du Canada
François-David Rouleau
Dominantes depuis le premier jour du tournoi olympique, les Canadiennes ont mis un point d’exclamation finale à leur aventure olympique en battant les Américaines, 3 à 2, la nuit dernière. Elles ramènent l’or au pays après une absence de quatre ans.
Cette fois, ce rendez-vous au sommet ne s’est pas terminé dramatiquement en prolongation ou en tirs de barrage. Le Canada a effectué le boulot en temps régulier pour gagner la quatrième médaille d’or féminine de son histoire.
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Marie-Philip Poulin, encore elle, a terrorisé les Américaines durant tout le match. «Captain Clutch» a fait honneur à son surnom.
Non seulement la Québécoise a inscrit un doublé, mais elle est devenue du même coup la première porte-couleurs du Canada à marquer dans quatre finales olympiques différentes, tous genres confondus.
Grande vedette de ce sixième duel en finale entre le Canada et les États-Unis, Poulin a participé aux trois filets des siennes en plus de menotter l’attaque adverse.
Réplique rapide
Les Canadiennes ont amorcé le match timidement, visiblement nerveuses. Les Américaines ont obtenu la première chance de marquer quand le tir d’Hilary Knight, laissée seule à l’embouchure du filet, a percuté le poteau.
Après quelques minutes, la troupe de Troy Ryan s’est réellement mise à ronronner comme la puissance qui avait largement dominé le tournoi.
Le but refusé à Natalie Spooner en raison d’un hors-jeu à l’entrée du territoire offensif a vraiment mis en marche le rouleau compresseur.
Une minute plus tard, postée dans le haut de l’enclave, Sarah Nurse, la meilleure pointeuse de l’unifolié et du tournoi, a redirigé une passe de la jeune Claire Thomson.
Il n’en fallait pas plus pour que les Canadiennes prennent totalement le contrôle de la rencontre. Hargneuses, elles ont appliqué une pression continue sur leurs rivales incapables de générer l’attaque aussi en raison de la couverture défensive serrée.
Poulin dans l’histoire
Dans un échec avant soutenu, Poulin a porté un dur coup à ses éternelles adversaires américaines. Celles-ci l’ont laissée manœuvrer à sa guise en zone offensive. Un jeu très dangereux, car l’athlète des grandes occasions a fait mouche grâce à un tir voilé qui a trompé la vigilance de la portière américaine, Alex Cavallini.
La meilleure joueuse canadienne de tous les temps a récidivé au second vingt. Sur une descente en surnombre, la rondelle est soudainement apparue sur sa lame de bâton en fonçant au filet. On devinera qu’elle n’a pas raté pareille occasion pour marquer son 17e but olympique, amassant du même coup un 52e point en carrière contre les Américaines. Avec une avance de 3 à 0, les Canadiennes n’ont surtout pas relâché la pression. Intenses, elles ont chassé la rondelle comme un chien affamé se jette sur un os.
Desbiens garde la forteresse
Les représentantes de la bannière étoilée ont fini par trouver une petite faille en fin de période médiane. En infériorité numérique, la meilleure marqueuse, Knight, a bondi sur une rondelle libre virevoltant dans le demi-cercle d’Ann-Renée Desbiens.
Une réussite qui a insufflé un peu de confiance dans une domination nettement canadienne. Bien qu’elles avaient déjà dirigé 24 rondelles vers Desbiens, les véritables chances de marquer n’étaient pas si nombreuses.
En retard de deux buts, elles ont accéléré la cadence dans les 20 dernières minutes, mais en vain. La portière québécoise a monté la garde en réalisant 15 arrêts avant de céder en infériorité numérique avec 13 secondes à égrainer au cadran.
Desbiens a finalement repoussé 38 rondelles.
L’été dernier, le Canada avait vaincu les États-Unis en prolongation au Championnat du monde. Poulin avait marqué le but victorieux pour ramener l’or au pays, une première depuis 2012.