Le Canada 1er au 5000 m: plan de match respecté
Richard Boutin
Le plan de match des Canadiens était clair et les quatre patineurs l’ont suivi à la lettre pour remporter le relais 5000 mètres sur courte piste.
Le Canada a occupé le troisième rang derrière les Coréens et les Italiens pendant le premier tiers de la course avant d’ouvrir la machine.
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«On voulait économiser de l’énergie le plus possible en début de course pour être capable d’exploser à la fin et de distancer les autres équipes, a expliqué Charles Hamelin. Quand nous avons pris les devants, on a démontré que nous étions vraiment les plus rapides. Après ça, c’était “rattrapez-nous si vous êtes capables” et ils n’ont pas été capables.»
Chacun a mis l’épaule à la roue afin de permettre au Canada de monter sur la plus haute marche du podium.
«Quand j’ai vu que les deux équipes devant nous faisaient des échanges extrêmement serrés qui laissaient peu d’espace pour dépasser, j’ai profité d’une bonne poussée de Charles qui m’a donné énormément de vitesse et je me suis dit que je devais en profiter», a raconté Jordan Pierre-Gilles.
«J’ai fait le dépassement au lieu d’attendre les échanges. Ç’a été payant et on s’est retrouvés en excellente position exactement où on voulait être. Nous avons été en avant au bon moment et nous avons géré la course par la suite. À la fin, nous étions juste trop rapides. C’était vraiment malade», a-t-il poursuivi.
Le plus vite possible
Pascal Dion et Steven Dubois expliquent le deuxième dépassement qui a permis au Canada de prendre les devants sans jamais plus regarder en arrière.
«Avec trois échanges, Steven a été capable de me pousser en avant et à partir de ce moment, nous avons géré le reste de la course, a indiqué Dion. J’ai creusé davantage l’écart à mon dernier échange et je savais que c’était joué.»
«J’avais tellement d’énergie que j’étais alerte et quand j’ai vu le Coréen perdre pied, j’ai coupé à l’intérieur et poussé Pascal en avant, de renchérir Dubois. On avait tellement de jambes que nous avons pris le contrôle et c’était trop vite pour les autres équipes. Une fois en avant, mon seul travail était d’aller le plus vite possible. C’est un sentiment incroyable de gagner l’or avec ces gars-là.»
Pour sa part, Maxime Laoun qui a patiné en demi-finale recevra aussi une médaille.
Les meilleurs au monde
Sébastien Cros a aimé la patience affichée par ses protégés.
«Malgré le retard, ils n’ont pas paniqué, ont continué d’attaquer et saisi les opportunités, a indiqué l’entraîneur-chef de l’équipe canadienne. Nous avions deux stratégies. Je laisse toujours les athlètes décider avec laquelle ils sont le plus à l’aise. C’est fort d’avoir été en mesure de refaire en finale olympique ce qu’ils produisaient en Coupe du monde.»
Le mot de la fin revient à Hamelin.
«Nous avons fait un relais parfait sans stress et nous avons montré au monde que nous étions la meilleure équipe. C’est difficile de déterminer quelle est la médaille qui a le plus de valeur à mes yeux, mais je peux dire que celle-ci et celle d’or remportée au relais en 2010 à Vancouver sont celles que j’apprécie le plus. Elles démontrent la force de l’équipe canadienne et que le Canada est la meilleure équipe au monde.»
UN DEUXIÈME TRIPLE MÉDAILLÉ CANADIEN
Steven Dubois a conclu ses premiers Jeux olympiques avec trois médailles au cou.
Avec l’or au relais 5000 mètres, Dubois complète son trio de médailles, après celle de bronze remportée au 1000 mètres et celle d’argent au 1500 mètres.
Il devient ainsi le deuxième triple médaillé canadien des Jeux de Pékin après la patineuse longue piste Isabelle Weidemann.
Aura-t-il l’espace nécessaire dans ses bagages pour ramener toutes ses récompense?
«On m’a dit hier que j’allais avoir droit à une valise supplémentaire alors je vais être correct, sinon cela aurait été pas mal serré avec les toutous», a-t-il souligné avec le sourire.
«Je n’avais jamais pensé gagner trois médailles. Et personne ne peut anticiper remporter trois médailles. Je n’avais aucune attente en arrivant à Pékin. Cette médaille au relais signifie beaucoup», a -t-il indiqué après sa victoire d’équipe.
Encore plus le fun
«Je savais que je pouvais connaître du succès, tout le monde sur l’équipe aurait pu le faire, de poursuivre Dubois. Je suis tellement content d’avoir finalement bien fait à un événement de grande importance.»
«Je suis entré à Pékin sans trop de pression, mais je savais que j’étais capable. J’étais stressé, mais je n’avais pas besoin de gagner à tout prix. C’est quelque chose que je vais retenir pour les prochaines compétitions. C’est certain qu’on est là pour gagner, mais quand tu réussis à avoir du plaisir et que tu vois ça d’une autre façon, ça rend l’expérience encore plus le fun. Et ça adonne qu’on gagne, en plus. C’est à retenir.»
