Publicité
L'article provient de Clin d'oeil
Style de vie

L’histoire des ongles... de Cléopâtre à Cardi B

À quand remonte la première manucure? Le vernis est-il une création moderne? On explore les multiples facettes de nos ongles à travers l’histoire, de Cléopâtre à Cardi B.

GETTY IMAGES
Partager

Marouchka Franjulien

2021-08-27T16:00:00Z
Partager

On les chouchoute, on les laque, on les agrémente de dessins en tout genre, on les embellit de perles et de cristaux. Mais nos ongles, coquets, ne sont pas là que pour nos beaux yeux!

• À lire aussi: Tout ce qu'il faut savoir sur la tendance des faux ongles

Formés de kératine, ils ont avant tout une fonction protectrice. À la préhistoire, nos griffes existaient de fait pour nous servir d’arme (même si, face à un mammouth, il valait sans doute mieux prendre ses jambes à son cou...). Depuis, on a heureusement inventé les outils et nos ongles sont surtout là pour griffer, gratter, jouer le rôle de bouclier pour la peau fragile du bout des doigts et, en rendant cette zone rigide, faciliter la prise de petits objets. En d’autres mots, notre manucure, c’est la cerise sur le gâteau... et cette envie de sublimer nos doigts ne date pas d’hier!

Un peu d’histoire 

Cinq mille ans avant notre ère, les Égyptiennes utilisent déjà du henné pour peindre leurs ongles et, plus la couleur est sombre, plus haut est le rang. On dit d’ailleurs que Cléopâtre affectionne une teinte rouge sang (comme quoi, en matière de tons, les tendances n’ont pas changé ou si peu). Quant aux guerriers de Babylone, ils misent plutôt sur le khôl – une poudre obtenue à partir de sulfure de plomb – pour colorer leurs griffes (le noir est alors réservé aux plus hauts gradés).

Publicité

L’ancêtre du vernis à ongles, lui, nous vient de Chine. Dès l’an 3000 avant J.-C., les femmes laquent leurs extrémités grâce à une concoction faite à partir de gomme arabique, de gélatine, de cire d’abeille, de blanc d’œuf et de teinture végétale obtenue à l’aide de pétales de rose et d’orchidée. Mais la manucure express n’est pas encore là: pour obtenir la nuance désirée, il faut appliquer la lotion pendant des heures... un caprice réservé aux aristocrates qui n’ont rien d’autre à faire!

Pendant ce temps-là en Europe, au Moyen Âge, les frivolités sont mises à rude épreuve. On préfère plutôt utiliser les rognures d’ongles dans des philtres d’amour et dans des potions pour guérir l’épilepsie (l’hygiène n’est décidément pas au rendez-vous!). Et tandis qu’au XVe siècle, les Incas subliment leurs doigts de dessins d’aigle – en lançant du même coup les premières expériences de nail art de l’Histoire –, il faut attendre l’époque victorienne, 300 ans plus tard, pour que la manucure fasse son entrée dans la haute société occidentale. Le naturel est alors de rigueur, mais ce n’est pas une raison pour se laisser aller: les ongles doivent être propres, courts – les griffes longues sont considérées comme vulgaires –, ultrabrillants et rosis à l’aide de différentes huiles.

La révolution du vernis 

À la fin du XIXe siècle, l’Américaine Mary E. Cobb ouvre le premier salon de manucure à New York, en inventant dans la foulée la lime à ongles. Mais c’est dans les années 1920 que les femmes, éprises de liberté, commencent véritablement à colorer leurs griffes pour copier les actrices d’Hollywood comme Joan Crawford, qui privilégie une manucure demi-lune.

Publicité

Et puis, en 1932, une petite révolution apporte un vent de changement: une toute nouvelle marque de beauté, fondée par les frères Revson et le chimiste Charles Lachman, propose pour la première fois des vernis à ongles opaques et longue tenue, composés de pigments plutôt que de teinture, inspirés par la carrosserie rutilante des voitures. Son nom? Revlon qui, près de 90 ans plus tard, s’invite toujours dans notre trousse beauté!

Les tendances font leur chemin et, dans les années 50, les longues griffes arrondies, rouges de préférence, ont la cote, tandis que les sixties privilégient plutôt les nuances pastel. La mode excentrique des années 80 préfère quant à elle les couleurs fluo et les longs ongles à bout carré, avant que l’ère grunge ne raccourcisse les griffes et ne les teinte de noir.

Et puis, à l’aube du deuxième millénaire, une tendance revient en force: la manucure française! C’est à Jeff Pink qu’on doit cette technique, datant de 1975. À l’époque, l’artiste manucuriste a l’idée de créer un look naturel et discret, afin de permettre aux actrices d’afficher des mains impeccables devant la caméra sans devoir coordonner leur vernis avec chaque nouvelle tenue (ça paraît tout bête, mais il fallait y penser).

via Unsplash
via Unsplash

Des décennies plus tard, cette manucure – qui n’a de français que son nom – est encore et toujours d’actualité, même si nos ongles se permettent aujourd’hui toutes les folies. Le nail art, soit l’art de décorer ses ongles, est sur toutes les mains, et même la gent masculine – d’A$AP Rocky à Harry Styles – s’y met! On l’aime graphique, romantique, éclaté ou en 3D, quand on n’adopte pas carrément les faux ongles XL, comme Cardi B, Rihanna, Billie Eilish ou le clan Kardashian-Jenner au complet. C’est que, de nos jours, la manucure – touche finale de notre look – est une manière comme une autre de s’exprimer et d’afficher notre style... jusqu’au bout des ongles!

CRÉDIT : Samuel Bradley / The Guardian
CRÉDIT : Samuel Bradley / The Guardian

À VOIR: 15 célébrités aux cheveux longs à faire rêver 

Publicité
Publicité

Sur le même sujet