Galaxy Z Fold3 et Z Flip3 : les téléphones pliables de Samsung arrivent à l’adolescence
Maxime Johnson
La nouvelle génération de téléphones pliables de Samsung arrive. Si les Galaxy Z Fold3 et Galaxy Z Flip3 offrent de bonnes améliorations par rapport à leurs prédécesseurs, il y a encore du chemin à faire avant que cette catégorie d’appareils puisse revivre ses succès des années 2000.
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Design original, campagne publicitaire remarquable, fente pour carte microSD, poids plume de 100 grammes, deux écrans, autonomie de plusieurs jours, prix abordable, épaisseur de 13,9 mm seulement une fois replié : non, je ne parle pas ici des nouveaux téléphones de Samsung, mais bien du Motorola RAZR V3i, une bombe technologique et un bijou de design industriel lancé avant l’arrivée des téléphones intelligents. Pas étonnant que 50 millions d’exemplaires ont été vendus à sa première année, entre 2005 et 2006.
Et ce n’était là qu’un des nombreux téléphones à rabat sur le marché à l’époque (j’avais d’ailleurs plutôt opté pour le LG 245, une décision regrettée amèrement par la suite). Aujourd’hui, le genre représente plus une curiosité qu’autre chose. En 2020, seulement 2,2 millions d’appareils ont été vendus dans le monde, selon la firme de recherche Strategy Analytics. Principalement ailleurs qu’ici, j’imagine, car je n’en ai encore jamais vu un seul en circulation, à l’extérieur des salons technos et des magasins d’électroniques.
Pour Samsung, il est toutefois clair que les téléphones avec écrans repliables ne représentent pas seulement le passé. Ils représentent aussi l’avenir. Et les Galaxy Z Fold3 et Z Flip3 font un pas de plus vers cet objectif.
Des défauts corrigés
Les deux appareils dévoilés par Samsung mercredi à l’occasion de la conférence Unpacked offrent plusieurs améliorations importantes pour ceux qui étaient réticents à essayer cette nouvelle technologie. Outre leurs fiches techniques rehaussées (puissant processeur Snapdragon 888 de l’année, meilleurs écrans avec un rafraîchissement de 120 Hz, etc.), c’est en effet surtout leur durabilité accrue qui retient l’attention.
C’est une excellente nouvelle. Lors de mes tests des premiers Galaxy Fold et Galaxy Flip, mon principal regret était en effet les risques associés à la fragilité de tels produits, surtout lors de leurs premières générations.
Les appareils offrent désormais un film protecteur 80% plus durable pour protéger l’écran intérieur des égratignures, un aluminium 10% plus solide et un verre Gorilla Glass sur la surface extérieure du téléphone 50% plus résistant que le Gorilla Glass 6. Les deux appareils résistent aussi maintenant à l’eau, une caractéristique de plus en plus essentielle pour des modèles haut de gamme.
Les premières générations de téléphones pliables nous donnaient un peu l’impression d’être les cobayes d’une technologie futuriste encore en développement. Après trois générations et des efforts importants pour augmenter leur durabilité, Samsung augmente considérablement l’intérêt de ses appareils pour le grand public.
Notons que quelques améliorations logicielles ont aussi été apportées, notamment pour profiter pleinement du grand écran du Z Fold3 lorsqu’il est replié.
Une différenciation qui tient la route
On peut reprocher à Samsung de mal différencier ses téléphones intelligents réguliers (si ce n’était du stylet S-Pen, le Note 20 et le S20 l’année dernière auraient pratiquement été identiques), mais il est clair que l’entreprise a appris de ses erreurs avec les téléphones pliables.
Alors que le Z Fold3 est le téléphone un peu geek pour la productivité, le Z Flip3 est son penchant plus jeune, pour ceux qui s’intéressent plus au design qu’aux fichiers Excel (difficile de les blâmer).
En plus d’avoir doté le Flip3 d’un écran plus grand sur sa face arrière (l’écran affiche plus d’informations, mais il semble surtout plus joli), Samsung lance d’ailleurs avec le Galaxy Z Flip3 plusieurs accessoires colorés, comme de jolis étuis dotés d’un anneau et d’autres avec une grosse bande pour retenir le téléphone (une bande particulièrement affreuse, cela dit).
Ce qui reste encore à accomplir
Je n’ai pas encore eu l’occasion d’essayer les nouveaux téléphones pliables de Samsung, mais quelques conclusions me semblent quand même déjà évidentes.
On n’aura plus l’impression d’avoir un prototype entre les mains, mais il ne faut pas s’attendre pour autant à ce que les appareils se vendent comme de petits pains chauds. Ceux-ci demeurent des produits de niche. Stratégie Analytics prédit d’ailleurs des ventes de 6 millions de téléphones pliables dans le monde en 2021. Selon eux, il faudra attendre 2024 pour dépasser les ventes annuelles du RAZR V3i.
Il reste encore plusieurs étapes pour que l’on puisse réellement parler d’un produit grand public. Je crois par exemple que Samsung devra à un certain moment offrir une protection contre les poussières et les particules fines, ce qui rassurera les acheteurs par rapport au mécanisme de repli. Ces appareils devraient aussi être un peu plus minces une fois repliés (l’épaisseur du Z Flip3 est de 17,1 mm dans cette configuration, par exemple).
Ce n’est pas essentiel, mais j’aimerais aussi que le stylet S-Pen (désormais compatible avec le Fold3) puisse être intégré avec le design du téléphone, comme c’était le cas avec la gamme Note. Je serais personnellement heureux si je pouvais ne plus jamais écrire avec un crayon de ma vie, mais pour ceux qui aiment la fonctionnalité, avoir un endroit ou le ranger serait certainement apprécié.
Les téléphones devront surtout offrir une expérience sans compromis, notamment par rapport aux appareils photos (ils n’ont que deux objectifs à l’arrière, soit deux fois moins que les Galaxy S21).
Avec une telle liste de souhaits, il faudra vraisemblablement quelques années avant que les téléphones pliables soient réellement de retour. Pour ceux qui veulent être les premiers à en profiter, les Samsung Galaxy Z Fold3 (2269$ sans entente) et Galaxy Z Flip 3 (1259$ sans entente) seront lancés au Canada chez la plupart des opérateurs le 27 août.