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Environnement

Les nouveaux ingénieurs pétroliers préfèrent travailler dans les énergies renouvelables

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Photo portrait de Anne-Sophie Poiré

Anne-Sophie Poiré

2022-07-17T11:00:00Z
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Les diplômés en génie pétrolier aux États-Unis tournent le dos à l’industrie fossile et choisissent plutôt de travailler dans les énergies renouvelables, faute d’avenir dans l’exploitation du pétrole, du gaz naturel et du charbon.

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Dans le passé, l’augmentation du prix du pétrole a incité davantage de nouveaux ingénieurs à rejoindre l'industrie des combustibles fossiles. 

Mais pas cette année, apprenait le média économique Bloomberg la semaine dernière, malgré une hausse de plus de 30% du prix du brut américain depuis le début de 2022. 

Une tendance se dessine — même pour les meilleurs programmes aux États-Unis. Les universités américaines enregistrent une baisse marquée de nouveaux diplômés en génie pétrolier après avoir atteint un record il y a 5 ans, alors que le pays devenait le premier producteur mondial de pétrole en 2015 grâce au gaz de schiste. 

Une plateforme de forage pétrolier près de Stanley, au Dakota du Nord.
Une plateforme de forage pétrolier près de Stanley, au Dakota du Nord. AFP

Seuls 400 étudiants ont obtenu leur diplôme dans ce programme en 2022, soit une baisse de 83% par rapport aux 2300 en 2017, selon les recherches du professeur de l'université Texas Tech, Lloyd Heinze, qui suit les inscriptions annuelles dans plus de 35 écoles dans le monde. 

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Ce chiffre devrait stagner entre 200 et 400 par an pendant les dix prochaines années environ, a-t-il estimé. 

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Le désenchantement des nouveaux ingénieurs pétroliers envers l’industrie fossile ne s'explique pas nécessairement parce qu'ils sont des défenseurs de l'environnement. 

C’est plutôt la crainte que les combustibles fossiles n'aient plus d'avenir qui les décourage. Ils concluent que la transition énergétique rendra le pétrole, le gaz naturel et le charbon obsolètes dans cinq ou dix ans.  

Le monde politique, les activistes et les investisseurs se tournent vers des sources d'énergie plus respectueuses du climat. 

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Pénurie d’ingénieurs

Pour répondre à la baisse des inscriptions en génie pétrolier, les universités américaines tentent de s'adapter. L'Université du Texas par exemple, propose une nouvelle mineure en énergie durable où les étudiants peuvent suivre des cours centrés sur l'environnement. 

De nombreux diplômés mettent ainsi leurs compétences au service de secteurs non pétroliers. 

Environ 25 des 75 entreprises qui ont embauché de nouveaux ingénieurs de la promotion 2020 du département de génie du pétrole et des géosystèmes de l'Université du Texas étaient actives dans les secteurs de la technologie, de la finance et de l'environnement. 

À la fin du mois de mai, le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, implorait par ailleurs les étudiants de refuser les emplois dans les entreprises qui financent l'industrie des combustibles fossiles. 

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Son discours a peut-être été entendu. 

Selon la directrice du département de génie pétrolier de la Colorado School of Mines, l'une des plus importantes universités pétrolières du monde, l’industrie fossile se dirigerait «vers une crise», a-t-elle confié à Bloomberg

«Les ingénieurs pétroliers vieillissent et l'industrie devra remplacer la cohorte des baby-boomers qui partent à la retraite. Mais il n’y a pas assez d'ingénieurs pétroliers pour répondre à la demande», a signalé Jennifer Miskimins.

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