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L'article provient de 24 heures

Accueil Bonneau : les intervenants seront plus utiles ailleurs, justifie la DG

CAMILLE LALANCETTE/24 HEURES/AGENCE QMI
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Photo portrait de Guillaume Cyr

Guillaume Cyr

2021-02-01T22:32:10Z
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Les gestionnaires de l'Accueil Bonneau disent que s'ils ont enlevé des intervenants de leur halte-chaleur dans le Vieux-Port, c'est parce que leurs services seront plus utiles ailleurs.

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La semaine dernière, l'organisme, qui vient en aide aux personnes itinérantes, a été fortement critiqué après avoir pris la décision de couper 11 intervenants dans sa halte chaleur en même temps qu'ils embauchaient trois agents de sécurité de la compagnie GardaWorld.

«Les agents de sécurité n’ont jamais été là pour remplacer les intervenants», lance d’entrée de jeu Fiona Crossling, la directrice générale de l’organisme, qui nous a accordé sa première entrevue depuis que l'histoire a fait les manchettes.

Selon Mme Crossling, les sondages de l'Accueil Bonneau démontraient que les demandes en lien avec des services de première ligne, comme avoir de l'aide pour se trouver un refuge ou pour obtenir une carte d'assurance maladie, étaient en baisse.

À l'inverse, les demandes de services spécialisée, comme de l'aide pour se trouver un logement et sortir de la rue, auraient augmenté. Ce type de demande n'a pas le temps d'être géré sur le terrain dans la halte-chaleur, où lorsque les gens font la file. 

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La directrice affirme que les six intervenants à temps plein qui ont été coupés ont reçu une offre pour être réorientés ailleurs dans le réseau de l'Accueil Bonneau. «Ils auront un impact plus important sur le placement des gens en logement. Nous voulons nous réorienter sur ça», lance-t-elle.

Les cinq intervenants à temps partiel devront pour leur part se contenter d'être sur une liste de rappel.

Des intervenants qui ont parlé aux médias dans les jours suivant les coupures étaient toutefois d'ailleurs d'avis que l'aide sur le terrain était nécessaire pour fournir, entre autres, de l'aide psychologique aux personnes itinérantes. 

Moins d'appels à la police

Mme Crossling n'a donné d'exemples de situations où les agents de sécurité ont dû intervenir à la halte-chaleur, mais depuis que trois agents temporaires ont été ajoutés - ils sont à présent 14 sur place -, l'organisme a diminué ses appels à la police.

«On a en moyenne 340 personnes par jour dans une installation où il peut y avoir des problèmes et des crises. Mais cela dit, depuis la décision, ça se passe extrêmement bien et on fait moins appel à la police», dit la directrice, ajoutant que plusieurs intervenants avaient demandé ces embauches, notamment pour assurer le respect des consignes sanitaires.

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«On est pas du tout intéressé à remplacer nos staff par des agents de sécurité», a-t-elle jusitifié. 

Quelques intervenants spécialisés sont toujours sur place, comme des superviseurs, a soutenu Mme Crossling.

Une demande d’ordonnance pour renverser la décision, déposée au tribunal administratif du travail (TAL) par le syndicat, a été rejetée vendredi selon la directrice générale.

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