L’itinérance soulève les passions au conseil municipal
Elsa Iskander
Le sujet de l’itinérance a donné lieu à des échanges animés entre les élus montréalais lundi, lors du dernier conseil municipal de l’année, une semaine après le démantèlement du campement de la rue Notre-Dame.
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L’opposition officielle à l’hôtel de Ville reproche à l’administration Plante de ne pas en faire assez pour aider les sans-abris. Cette dernière jette le blâme sur les administrations municipales précédentes, et invite Québec à délier les cordons de la bourse.
Selon Nathalie Goulet, responsable de l’itinérance au comité exécutif, la Ville offre un «soutien exceptionnel» aux personnes itinérantes cette année. «On est rendu à 1100 places pour les services d’hébergement d’urgence et les haltes-chaleurs. C’est dix fois plus qu’avant», a-t-elle dit lundi.
Montréal-Nord
«Depuis le 1er novembre les personnes en situation d’itinérance de Montréal-Nord bénéficient la nuit d’une quinzaine de places dans une halte-chaleur au sous-sol de l’église de la paroisse Saint-Rémi», a relaté Chantal Rossi, conseillère dans l’arrondissement de Montréal-Nord.
«Les personnes utilisant la halte-chaleur doivent quitter à 9 heures le matin et se retrouvent dans la rue avec leurs effets personnels faute d’un continuum de service dans l’arrondissement», a expliqué l’élue d’Ensemble Montréal.
Cela dit, le financement pour un centre de jour se fait attendre malgré le temps froid, a-t-elle signalé. Malgré les démarches de l’arrondissement pour obtenir de l’argent auprès de la Ville, ce dernier se bute à des portes closes et des refus, selon Mme Rossi.
«La Ville de Montréal à travers le soutien qu’elle fait aux centres communautaires annuellement finance certains centres de jour, mais c’est toujours un financement de levier. Le financement à la mission de tels organismes se fait via Québec», a expliqué Nathalie Goulet.
«Et actuellement on souligne à Québec à chaque occasion possible qu’il faut un meilleur financement à la mission de base des organismes qui aident les personnes en situation d’itinérance», a fait valoir l’élue de Projet Montréal.
Patinoire au square Cabot
Pour sa part, Benoit Langevin, porte-parole de l’opposition en matière d’itinérance, s’est indigné au sujet d’une patinoire au square Cabot, lieu fréquenté par plusieurs personnes en situation d’itinérance.
La mairesse «a dit qu’il ne fallait pas sous-estimer le fait que des personnes itinérantes pouvaient apprécier patiner», a-t-il soutenu. «Ce n’est pas en proposant de patiner aux itinérants qu’on va [leur] trouver un toit», a critiqué l’élu de l’opposition.
«Je trouve ça très inapproprié de votre part d’essayer de faire de la politique sur le dos des personne en situation itinérance», l’a sermonné Valérie Plante. La mairesse de Montréal affirme avoir discuté avec des intervenants en itinérance lorsqu’elle a évoqué le patinage.
«La meilleur façon de créer de la cohabitation sociale de faciliter les échanges entre les gens entre autres ça passe par animation culturel et sportive dans les parcs. Pour faire ça simple : moi je veux moins de police et plus d’activités qui vont permettre de se connaître», a ajouté la mairesse.