Les 7 acteurs de cette métamorphose complète
Jean-François Chaumont
Martin St-Louis avait comme objectif de ramener le plaisir à l’intérieur du vestiaire du Canadien.
En un peu plus d’un mois à la barre de l’équipe, St-Louis n’a pas juste rapatrié une joie de vivre, il a métamorphosé cette équipe jadis moribonde.
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Le jour de son embauche, soit le 9 février, St-Louis débarquait à Montréal pour diriger une formation qui avait un misérable dossier de 8-30-7.
Le CH croupissait alors au 32e et dernier rang de la LNH avec seulement huit victoires en 45 rencontres. Sous la gouverne de Dominique Ducharme, la bande à Nick Suzuki avait signé seulement trois gains sur des patinoires adverses en 25 tentatives.
Au classement général, le Tricolore reste encore dans la cave. Mais il y a eu des signes encourageants. À ses 14 premiers matchs, St-Louis a déjà remporté huit victoires (8-5-1). Malgré son inexpérience du métier, l’homme de 46 ans a conduit le CH à cinq triomphes en seulement sept parties (5-2-0) sur la route. C’est deux de plus que sous le régime précédent.
Le Journal de Montréal vous propose sept acteurs de cette métamorphose du CH, outre St-Louis le directeur général, Kent Hughes, et le vice-président exécutif aux opérations hockey, Jeff Gorton.
1 – Cole Caufield
C’est le jour et la nuit. Caufield a retrouvé toute sa confiance depuis l’entrée en scène de St-Louis. Au début février, l’Américain de 21 ans se destinait plus vers un retour avec le Rocket de Laval. À sa première conférence de presse, St-Louis avait dit qu’il avait hâte de travailler avec un jeune comme Caufield. Il l’a pris sous son aile.
Le numéro 22 trône au sommet des pointeurs du Tricolore depuis le congédiement de Ducharme. En 14 matchs, il a marqué huit buts et ajouté neuf aides pour un total de 17 points. Il domine aussi l’équipe avec 43 tirs. Au-delà des chiffres offensifs, le choix de premier tour en 2019 profite d’un rôle stable à l’aile gauche aux côtés de Nick Suzuki et de Josh Anderson. Il est l’un des attaquants les plus utilisés avec un temps de jeu moyen de 18 min 49 s.
2 – Nick Suzuki
Comme Caufield, Suzuki incarne l’avenir de l’équipe. Marc Bergevin l’avait reconnu avant le début de la saison en lui faisant parapher une prolongation de contrat de huit ans et 63 millions $ (7,875 M$ en moyenne par saison).
Suzuki a connu de bons moments plus tôt dans la saison, mais il manquait de constance. L’Ontarien de 22 ans est de retour au sommet de son art depuis l’arrivée de St-Louis. En 14 duels, il a récolté 16 points (7b-9a) et il présente un différentiel de +5. Il est également beaucoup plus efficace au cercle des mises en jeu à 55,1 %. Suzuki a toujours eu le potentiel pour s’établir comme un centre numéro un dans la LNH. C’est exactement ce qu’il est depuis un peu plus d’un mois.
3 – Rem Pitlick
Il n’y avait pratiquement pas d’attentes avec lui. Le 12 janvier, Gorton l’a réclamé au ballottage du Wild du Minnesota. Quelques mois plus tôt, le Wild avait fait le même coup en le réclamant des Predators de Nashville. Pitlick est rapidement devenu l’un des hommes de confiance de St-Louis.
L’entraîneur-chef par intérim l’a décrit plus d’une fois comme un attaquant intelligent, responsable défensivement, polyvalent et doté d’un bon sens offensif. En 14 parties depuis le changement d’instructeur, l’Américain de 24 ans a marqué quatre buts et obtenu sept passes pour 11 points. Il a joué autant à l’aile qu’au centre en plus de recevoir des responsabilités en supériorité numérique et en désavantage numérique.
4 – Samuel Montembeault
À ses premiers jours avec St-Louis, Montembeault avait la confiance à zéro. Cayden Primeau et lui traversaient des moments sombres. Mais le Québécois a tranquillement remonté la pente. Il a recommencé à bloquer des rondelles, mais il a aussi profité du jeu défensif bien plus responsable de ses coéquipiers devant lui.
L’ancien des Panthers de la Floride a un dossier de 5-4-1, une moyenne de 2,89 et un taux d’efficacité de ,908 depuis l’arrivée de St-Louis. Il a aussi réalisé son premier jeu blanc dans la LNH contre les Sabres de Buffalo. À l’image de son équipe, Montembeault se bat pour faire le travail. Le gardien de 25 ans n’est pas toujours parfait, mais on ne peut pas lui reprocher son désir et son vouloir. Hughes lui a également offert de l’aide en faisant l’acquisition d’Andrew Hammond. Avant de se blesser à son tour, le vétéran pouvait jouer le rôle du grand frère.
5 – Artturi Lehkonen
Six filets, trois aides, neuf points, un dossier de +7. Voici la fiche de Lehkonen avec St-Louis. Le Finlandais ressemble maintenant à un marqueur naturel. Avant de partir en peur, on notera simplement qu’il trouve des façons de s’inscrire au pointage à la place de frapper le poteau ou de manquer la cible. S’il y a un réveil offensif, le numéro 62 reste aussi fiable à cinq contre cinq et en infériorité numérique. Le CH se croisera maintenant les doigts pour que la blessure au haut du corps de Lehkonen soit mineure.
Hughes pourrait profiter du fait que sa cote est à la hausse pour l’échanger. À la bourse, tu vends tes actions quand elles sont élevées.
6 – Ben Chiarot
Il y a des rumeurs à son sujet. C’est une question de temps avant que Chiarot déménage. Malgré un avenir incertain, le gros défenseur joue du très bon hockey. Il ne se laisse absolument pas distraire par les bruits à son sujet. En 12 rencontres avec St-Louis, Chiarot a obtenu neuf points (2b-7a) et il a un dossier de +8. Il est aussi le joueur le plus utilisé à 24 min 21 s en moyenne par match.
L’Ontarien de 30 ans forme un très bon duo avec le jeune Alexander Romanov. Utilisé à la droite même s’il est gaucher, Chiarot a permis au jeune Russe de retrouver ses repères.
7 – Brendan Gallagher
L’effet Gallagher ne se lit pas sur la feuille de pointage. Il n’a marqué qu’un seul but à ses 14 dernières sorties. Il a récolté seulement trois passes. Mais Gallagher joue avec beaucoup de cœur. Il n’hésite jamais à foncer en direction du filet adverse, il mange quelques coups sur le museau, mais il en ressort avec le sourire.
L’attaquant de 29 ans joue son rôle en amenant de l’énergie à l’équipe. À un salaire de 6,5 M$, on s’attend probablement à plus. Mais on oubliera un peu son contrat (première année d’un long pacte de six ans). St-Louis sait qu’il a un bon soldat avec le numéro 11. Il se tournera vers lui pour inspirer le reste de la formation.