Le coup de génie de Jeff Gorton
Jonathan Bernier
Seul l’avenir nous dira ce qu’il adviendra de Rem Pitlick. Mais pour l’instant, l’attaquant natif d’Ottawa fait passer Jeff Gorton pour un génie.
Celui que le vice-président des opérations hockey a réclamé du Wild du Minnesota, en janvier, a été au centre de la victoire du Tricolore, chèrement acquise, dimanche soir, sur la patinoire du Wells Fargo Center.
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Le but qu’il a inscrit en infériorité numérique, avec moins d’une minute à jouer en troisième période, et la passe qu’il a servie à Cole Caufield sur le but gagnant de ce dernier, ont transformé un revers assuré en un gain de 4 à 3 totalement inattendu.
«Nick (Suzuki) et moi, on riait en se présentant au cercle des mises en jeu. On se disait qu’on allait marquer. Puis, ça s’est produit», a raconté Pitlick, à propos de la séquence qui a mené au but égalisateur.
Non, on ne donnait pas cher de la peau du Canadien lorsque Chris Wideman a écopé d’une punition pour avoir bêtement et dangereusement obstrué Joel Farabee en territoire des Flyers.
«Au moment de la punition, on pensait que le match était pratiquement terminé, mais les gars n’ont pas abandonné », a souligné Samuel Montembeault, que Martin St-Louis avait envoyé dans la mêlée pour la deuxième fois en 24 heures.
«Pitlick a créé l’égalité avec un gros but. Puis, en prolongation, il a fait tout un jeu. Ç’aurait pu être un deux contre un pour eux, mais il est allé enlever la rondelle au joueur des Flyers avant de la donner à Cole», a décrit le gardien du Canadien, auteur de 27 arrêts.
Reconnaissant
Pitlick a déjà récolté 16 points, en 23 matchs, depuis son acquisition par le Canadien. Il faut dire que St-Louis semble l’avoir pris sous son aile depuis son arrivée à la barre du Canadien.
Non seulement obtient-il du temps de jeu à forces égales, mais il est un des réguliers à fouler la glace en supériorité numérique. En plus de voir de l’action à court d’un homme. D’ailleurs, Pitlick a reconnu que c’était la première fois qu’un entraîneur lui faisait autant confiance.
«Et j’en suis très reconnaissant, a-t-il pris soin de mentionner. J’apprécie que Marty (Martin St-Louis) et Ritchie (Luke Richardson) me donnent ma chance en infériorité numérique.»
«J’ai toujours voulu être un joueur offensif. C”est ce que j’apportais à mes équipes dans les niveaux inférieurs, a indiqué Pitlick. Mais je veux également mettre l’emphase sur l’aspect défensif. Je veux être un joueur efficace sur toute la surface de jeu.»
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«Je lève mon chapeau à Gorts»
Kevin Dubé
Rem Pitlick a peut-être inscrit 16 points en 23 matchs depuis son arrivée avec le Canadien, mais ce n’est pas avec sa touche offensive qu’il a gagné la confiance de Martin St-Louis.
«Ce qui m’impressionne, c’est qu’il joue la game devant lui, a mentionné l’entraîneur-chef du Canadien dans son point de presse d’après-match, dimanche. Des fois, une bonne présence pour lui, c’est d’être dans sa zone, de défendre, de sortir la rondelle du territoire et de venir changer. [...] Il y a des bons joueurs qui pensent que pour être offensifs, ils doivent s’élancer pour le coup de circuit à chaque présence. Rem va frapper des simples, des doubles et quand il va recevoir une balle à coup de circuit, il va la voir.
«Pour être un joueur productif dans la LNH quand tu es jeune, tu dois être capable de bien jouer dans les deux sens de la patinoire. Il faut que l’entraîneur te fasse confiance. Plus il te fait confiance, plus il te donne de la glace et plus tu as de la glace, plus tu peux bâtir ton jeu offensif graduellement. Rem joue avec plus de confiance, mais il ne serait pas là s’il n’était pas capable de jouer sur 200 pieds.»
Avec du recul, pour l’instant du moins, la sélection de Pitlick au ballottage en provenance du Wild du Minnesota se veut un coup de génie de Jeff Gorton. En examinant le cheminement de son numéro 32, St-Louis a d’ailleurs un sentiment de déjà-vu.
«À Minnesota, il a été tassé parce qu’ils ont monté [Matt] Boldy. Ça ressemble à moi quand j’avais été tassé à Calgary pour faire de la place aux choix de première ronde de l’organisation. Ce qui est important, c’est de savoir qui sont ces gars qui se font tasser et de les amener. Je lève mon chapeau à Gorts [Jeff Gorton] de l’avoir ramassé au ballottage.»
Changement bénéfique
Pitlick avait commencé la rencontre avec Mike Hoffman et Brendan Gallagher et il l’a terminée avec Cole Caufield et Josh Anderson. Une décision payante pour St-Louis puisque Pitlick s’est fait complice du but victorieux de Caufield en prolongation tandis que le trio de Gallagher et Hoffman, jumelé à Nick Suzuki, a été menaçant toute la rencontre.
«Je nous trouvais à plat en première. Quand je jouais, surtout avec [John] Tortorella, ça arrivait souvent pour changer la dynamique. Je changeais de lignes souvent. [...] J’avais un feeling. Ça nous a donné de l’énergie. Des fois, quand tu remets les joueurs ensemble après un peu de temps passé avec d’autres, ils reviennent et sont encore meilleurs.»
Dans le cas de Gallagher, il a lui aussi connu un bon match, jouant son rôle de petite peste à merveille.
«Il a travaillé fort. Mais est-ce que ça arrive qu’il ne travaille pas fort? Gally entraîne tout le monde. Je sais qu’il aime être un joueur efficace devant le filet, mais je sens qu’il évolue en tant que joueur. Il fait bien ce qu’il fait, mais il n’est pas que ça. Il va continuer à s’améliorer.»
Par ailleurs, St-Louis n’avait pas de mise à jour à faire sur l’état de santé d’Artturi Lehkonen et Ryan Poehling.