«Le timing était vraiment mauvais» -Cristobal Huet
Anthony Martineau
Même s’il n’est jamais parvenu à mener les Canadiens de Montréal vers une 25e coupe Stanley, il serait malhonnête de dire que Cristobal Huet n’a pas connu de bons moments devant la cage du Tricolore.
Devant plus souvent qu’à son tour composer avec une formation moyenne devant lui, le gardien natif de St-Martin-d'Heres, en France, a tout de même cumulé de très bonnes statistiques lors de son passage avec le CH entre 2005 et 2008.
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En deux saisons et des poussières, Huet a présenté un taux d’efficacité moyen de 0,920 et une moyenne de buts alloués globale de 2,52.
En 2005-2006, il a justement remporté le trophée récompensant le gardien, parmi ceux qui avaient joué plus de 25 parties, ayant présenté le meilleur pourcentage d'arrêts (,929).
Beaucoup d’eau a coulé sous les ponts depuis cette époque. Douze ans plus tard, à l’occasion d’un généreux entretien avec le TVASports.ca, le sympathique gardien a accepté de revenir sur son passage à Montréal.
L’ancien no 39 avoue avoir vécu plusieurs bons moments, mais aussi quelques mauvais...
Meilleur souvenir
Lorsqu’on lui demande d’entrée de jeu quel est son meilleur souvenir concernant son passage à Montréal, Huet n’a pas à réfléchir bien longtemps avant de répondre.
«Ma première saison, en 2005-2006, a été très spéciale. Tout fonctionnait pour moi. J’ai signé sept blanchissages en 36 matchs et rien ne semblait vouloir m’arrêter. J’étais blessé en début de saison et je regardais l’action depuis les estrades depuis deux mois.
«Je me demandais si j’allais être en mesure de livrer la marchandise dans un milieu comme Montréal. Ç’a finalement très bien fonctionné et je dois donner beaucoup de crédit aux gens qui m’entouraient à l'époque.»
Même si sa première saison a finalement été très concluante, le portier avoue avoir ressenti une pression assez nette à son arrivée à Montréal.
«C’était intimidant. J’avais joué à Los Angeles avant d’aboutir à Montréal, et ce n’est pas du tout la même ferveur. À l’époque, je demeurais tout près du Centre Bell et je pouvais sentir toute l’énergie et tout l’amour que les gens avaient pour le hockey.»
S’il pouvait changer certains moments...
Évidemment, Huet n’a pas vécu que des bons moments à Montréal. Ainsi vont les carrières des joueurs professionnels, souvent ponctuées de hauts et de bas.
Questionné à savoir s’il voudrait changer quelque chose de son passage avec le CH, le Français prend un petit moment avant de répondre et lance finalement ceci.
«Oui, je voudrais changer certains épisodes. En 2006-2007, j’avais été blessé un long moment pendant la saison. J’ai dû revenir de blessure juste pour le dernier match du calendrier contre les Maple Leafs. Si on remportait cette partie, l’équipe se qualifiait pour les séries. On a finalement perdu ce match.
«Le timing, honnêtement, était vraiment mauvais. Je suis revenu trop tôt. C’était dur de faire le match que j’aurais dû faire avec la condition physique que j’avais. Je n’avais pas joué depuis deux mois...»
A-t-il été forcé (ou très fortement encouragé) à jouer en dépit de la douleur ce soir-là? On vous laisse interpréter les propos de Huet comme vous le voulez...
Un départ douloureux
La saison suivante, en plein cœur de la campagne 2007-2008, les Canadiens ont échangé Cristobal Huet aux Capitals de Washington contre un choix de deuxième tour. L’ère Carey Price débutait alors à Montréal.
Comment Huet avait-il pris la nouvelle, à l’époque?
«Bob Gainey m’avait appelé pour m’annoncer la nouvelle. Il a toujours été très gentil avec moi. J’ai pris l’avion le soir même pour Washington.
«J’étais très déçu. En même temps, je n’avais pas le choix de me tourner vers le côté positif en me disant que les Capitals me désiraient. Je ne voulais que relever le défi avec Washington.»
Rappelons, juste pour le plaisir de le faire, qu'Huet avait signé un jeu blanc à son premier match avec les «Caps»...
Joueurs marquants
Lorsqu’on demande à Cristobal Huet de nous dévoiler le joueur le plus intimidant qu’il ait pu affronter au cours de sa carrière de 273 matchs dans la LNH, le gardien ne peut trancher et il en nomme deux... étroitement liés!
«Sidney Crosby, d’abord. Il fait vraiment tout sur une patinoire. Son lancer du revers était aussi puissant que son tir du poignet! Il savait aussi trouver des lignes de passes incroyables. Il fallait s’attendre à tout avec lui!
«L’autre joueur que je te nommerais, c’est Mario Lemieux. J’ai pu l’affronter lors de ses derniers moments dans la LNH. Il était formidable et j’ai vraiment apprécié pouvoir jouer contre lui. C’était mon idole quand j’étais jeune et je n’oublierai pas le match que j’ai gardé contre lui.»
Un retour dans la LNH?
Après son passage dans la LNH, Cristobal Huet a disputé neuf saisons en Suisse. Il a finalement pris sa retraite en 2017-2018 et est maintenant entraîneur des gardiens du Lausanne Hockey Club en Suisse.
Aimerait-il un jour revenir aider les Canadiens dans un rôle d’entraîneur ou de conseiller si on faisait appel à lui?
«Oui, bien sûr! Pour l’instant, mes enfants grandissent en Suisse, mais c’est quelque chose qui m’intéresserait dans un futur plus ou moins proche. J’ai beaucoup de respect pour l’organisation des Canadiens. C’est une organisation de première classe depuis toujours et tous les employés ont toujours été traités avec respect.
«Évidemment, l’historique du club fait que les dirigeants ont des standards élevés. Pour l’instant, je suis bien en Suisse, mais on verra quand les enfants quitteront la maison...»