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Guerres, mensonges et empoisonnements: le règne de Vladimir Poutine en 6 moments marquants

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Jean-Michel Clermont-Goulet | 24 Heures

2022-03-11T14:00:00Z
2022-03-11T14:14:25Z
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Abus de pouvoir, annexion de la Crimée, tentatives d’assassinat de ses opposants et invasion de l’Ukraine: depuis son ascension au pouvoir il y a plus de deux décennies, le président russe Vladimir Poutine a souvent suscité l’indignation au-delà des frontières de la Russie. Retour sur son règne en six moments marquants.  

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Président jusqu’en 2036?  

En 1999, Poutine a été nommé par le président russe de l’époque, Boris Eltsine. Ce dernier démissionnera quelques mois plus tard et Poutine deviendra président par intérim. Il sera élu pour la première fois en mars 2000, puis réélu en 2004.  

Vladimir Poutine et le premier ministre russe, Dmitri Medvedev.
Vladimir Poutine et le premier ministre russe, Dmitri Medvedev. AFP

Ne pouvant solliciter un troisième mandat consécutif, c’est son dauphin qui lui succède en 2018 comme président, Dmitri Medvedev. Poutine est alors redevenu premier ministre, un poste qu’il a occupé pendant quatre ans.  

Après cette pause, il revient au Kremlin, cette fois-ci pour un mandat de six ans. Puis, en 2020, il amende la Constitution pour pouvoir faire deux mandats supplémentaires. Il pourrait donc être à la tête de la Fédération jusqu’en 2036. 

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«Opération antiterroriste» en Tchétchénie  

En 1999, des attentats terroristes réduisent en poussière des tours résidentielles de Moscou. Alors premier ministre, Vladimir Poutine affirme que des Tchétchènes sont derrière ces attaques, qui n’ont pourtant jamais été revendiquées.   

Vladimir Poutine déclenche alors une guerre, ou plutôt une «opération antiterroriste», contre la Tchétchénie, explique Guillaume Sauvé, chercheur invité au Centre d’études et de recherches internationales de l’Université de Montréal (CÉRIUM).  

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«Poutine, qui était un parfait inconnu quelques semaines auparavant, se présente [au peuple russe] comme une chef de guerre», souligne le spécialiste de la Russie et de l’ex-URSS. 

La Tchétchénie, qui est sortie de cette guerre en morceaux, sera reconstruite avec l’argent de Moscou, affirme M. Sauvé.   

Écoutez l'entrevue de Richard Martineau avec Jean-François Caron, Professeur de science politique à l’Université Nazarbayev au Kazakhstan sur QUB radio : 

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La blitzkrieg de Géorgie  

L’invasion russe en Ukraine est non sans rappeler celle qui est survenue en Géorgie en 2008.  

Comme l’Ukraine, la Géorgie souhaitait à l’époque joindre l’OTAN, ce à quoi s’opposait Vladimir Poutine, qui a envoyé ses soldats dans les régions prorusses du pays.  

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«Il y a une guerre qui intervient au nom de la protection de la population locale contre l’État géorgien», explique Guillaume Sauvé. En quelques jours, après des attaques menées par la Géorgie, les Russes parviennent à prendre le contrôle des régions de l’Ossétie du Sud et de l’Abkhazie. 

«Les Géorgiens étaient mal préparés», affirme le professeur d’histoire à l’UQAM Jean Lévesque. Il ajoute que les Ukrainiens sont bien mieux préparés. Vladimir Poutine semble toutefois avoir de plus grandes ambitions avec l’Ukraine, poursuit-il. 

L’annexion de la Crimée  

La Crimée est une région historiquement prorusse bordée par la mer Noire, dans le sud de l’Ukraine. En 2014, alors que l’Ukraine aspirait à joindre l’OTAN, elle a été annexée à la Russie après un référendum qui a été contesté par la communauté internationale.  

Vladimir Poutine en 2014
Vladimir Poutine en 2014 AFP

Comme l’explique Jean Lévesque, Vladimir Poutine avait tout intérêt à prendre le contrôle de cette région, qui bénéficie d’une situation géographique idéale. «Si la Crimée devenait un port de l’OTAN, voir des bases navales de l’Organisation était inacceptable pour Poutine, d’un point de vue politique et stratégique.» 

«Le message était que si tu [l’Ukraine] joins l’OTAN, on va te dépecer, et c’est un peu ça qu’il fait aujourd’hui», souligne le professeur de l’UQAM, précisant que l’annexion de la Crimée s’est faite avec très peu de résistance, contrairement à l’invasion qui a lieu actuellement.  

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Les multiples tentatives d’assassinats   

Le moins qu’on puisse dire, c’est que Vladimir Poutine n’apprécie pas ses opposants. Sa liste d’ennemis est longue, très longue même.   

En 2018, par exemple, Moscou a été accusée d’avoir ordonné l’assassinat de l’ex-agent double russe Sergueï Skripal. Cet ancien colonel du service de renseignement de l’armée russe avait été condamné en 2006 pour «haute trahison» par le Kremlin, qui lui reprochait d’avoir vendu des informations aux Britanniques. Skripal s’était installé en Angleterre en 2010 après un échange d’espions entre Moscou, Londres et Washington. 

Le banc sur lequel l'ex-espion a été retrouvé.
Le banc sur lequel l'ex-espion a été retrouvé. AFP

En mars 2018, Sergueï et sa fille Loulia ont été retrouvés sans connaissance sur un banc dans une petite ville d’Angleterre. Ils avaient été empoisonnés par un agent neuroparalytique de la famille du Novitchok, un produit issu d’un programme chimique nucléaire soviétique. 

Cette histoire est non sans rappeler celle d’Alexandre Litvinenko, cet ancien agent secret russe mortellement empoisonné au polonium-210 en 2006. 

L’affaire Navalny  

L’opposant le plus connu de Vladimir Poutine est sans contredit Alexeï Navalny, un militant anticorruption connu pour ses enquêtes visant les élites russes.  

Alexeï Navalny
Alexeï Navalny AFP

En août 2020, Navalny est hospitalisé en Sibérie. Il avait subi un malaise dans un avion après avoir été empoisonné.

Au début de l’année 2021, il retourne en Russie, en sachant qu’il serait arrêté dès son arrivée au pays. Il est depuis détenu dans une prison en Russie, où il purge une peine de deux ans et demi pour une supposée affaire de fraude.  

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